ALGER : L'Algérie a informé le Conseil de sécurité de l'ONU de son opposition au format de table ronde pour les négociations sur le règlement du conflit au Sahara occidental, jugé "contreproductif", a annoncé vendredi un haut responsable algérien.
Ce format de table ronde préconisé par le Conseil de sécurité implique le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, ainsi que l'Algérie et la Mauritanie, en tant qu'observateurs.
"Nous confirmons notre rejet formel et irréversible de ce format dit de table ronde", devenu "contreproductif", a déclaré à l'agence de presse officielle APS Amar Belani, envoyé spécial algérien chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb.
La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisario, soutenu par Alger.
Rabat, qui contrôle près de 80% de ce vaste territoire désertique au riche sous-sol et bordant des eaux poissonneuses, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario, lui, réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU qui avait été prévu lors de la signature d'un cessez-le feu.
M. Belani a également accusé le Maroc d'"instrumentaliser" ce format pour s'opposer à "la décolonisation" du Sahara occidental, avertissant des "risques sérieux d'escalade" dans cette "situation de guerre".
Le Conseil sécurité de l'ONU doit adopter d'ici fin octobre une nouvelle résolution sur le Sahara occidental et le mandat de la Minurso, la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental.
M. Belani a qualifié la première mouture de cette nouvelle résolution de "profondément déséquilibrée", estimant qu'elle ne fera "que consacrer une impasse programmée du processus politique et l'échec anticipé des efforts du nouvel envoyé" de l'ONU.
L'ONU a nommé début octobre l'expérimenté diplomate Staffan de Mistura comme nouvel émissaire pour ce conflit, alors que les négociations sous l'égide des Nations unies sont interrompues depuis le printemps 2019.
L'Algérie avait appelé début octobre au retrait des forces déployées par le Maroc fin 2020 dans une zone tampon au Sahara occidental pour faciliter la mission de M. de Mistura.