Les atermoiements de Téhéran compromettent les pourparlers sur le nucléaire

Les pourparlers pour mettre fin au programme nucléaire militaire de l'Iran sont sur le point de s'effondrer, a déclaré à The Independent une source anonyme d'un gouvernement qui participe aux négociations. (Photo, Shutterstock)
Les pourparlers pour mettre fin au programme nucléaire militaire de l'Iran sont sur le point de s'effondrer, a déclaré à The Independent une source anonyme d'un gouvernement qui participe aux négociations. (Photo, Shutterstock)
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Publié le Samedi 23 octobre 2021

Les atermoiements de Téhéran compromettent les pourparlers sur le nucléaire

  • Les négociations ayant pour but de freiner le programme nucléaire iranien sont au point mort depuis qu’Ebrahim Raïssi a accédé à la présidence
  • Téhéran traîne les pieds pour reprendre les pourparlers à Vienne à cause d'une «paralysie interne», selon une experte

LONDRES : Les pourparlers ayant pour but de freiner le programme d'armement nucléaire iranien sont sur le point de s'effondrer, a déclaré à The Independent une source anonyme d'un gouvernement qui participe aux négociations.

Les négociations qui se poursuivaient à Vienne plus tôt cette année ont été interrompus lorsque Téhéran a élu son nouveau président, Ebrahim Raïssi, qui est un partisan de la ligne dure religieuse et politique et un proche allié du guide suprême, l'ayatollah Khamenei.

Depuis lors, l'Iran n'est pas revenu d’une manière sérieuse aux pourparlers et a plutôt augmenté la production d'uranium enrichi et pris d'autres mesures qui le rapprochent de plus en plus de la bombe nucléaire.

Le Plan d'action global conjoint (JCPOA), convenu en 2015 entre l'Iran, les États-Unis, la Chine, la Russie et d'autres puissances mondiales, a obligé Téhéran à suspendre son programme nucléaire militaire en échange d'un allégement des sanctions, mais l'accord s’est effondré après.

Présentement, les négociations pour un retour au JCPOA sont sur le point de s'effondrer, a rapporté The Independent.

«L'accord n'est pas totalement mort, mais il est entre la vie et la mort », a déclaré un responsable d'un gouvernement qui participe aux pourparlers. Ce responsable a parlé sous couvert d'anonymat.

Les États-Unis ont accusé la partie iranienne de traîner les pieds pour revenir à la table des pourparlers. Le porte-parole du département d'État, Ned Price, a déclaré aux journalistes «ce n'est pas une action qui peut se poursuivre indéfiniment».

Le ministre israélien des Finances, Avigdor Liberman, a averti cette semaine qu’«une confrontation avec l’Iran n’est qu’une question de temps, et surtout pas beaucoup de temps».

L'équipe de Raïssi a affirmé qu'elle avait besoin de temps pour installer son nouveau gouvernement, c'est pourquoi il y a des retards. Mais le responsable qui fait partie de l’équipe participant aux pourparlers a révélé : «S'ils ne font que gagner du temps tout en améliorant leur programme nucléaire, nous devrons changer notre approche».

Certains analystes soupçonnent l'Iran d'enrichir davantage d'uranium et d'augmenter sa capacité de production pour acquérir davantage d'influence s'il choisit de rejoindre les pourparlers.

Sanam Vakil, directrice adjointe du programme sur l’Iran au groupe de réflexion basé à Londres Chatham House, a déclaré à The Independent : «Les Iraniens ont du mal à élaborer une stratégie et à dégager un consensus. Leurs atermoiements peut être considérée comme une action pour accroître son influence, mais c'est aussi le reflet d'une paralysie interne».

Elle a poursuivi : «Ils pensent pouvoir survivre à toute sanction à venir car ils ont survécu au pire jusqu'à présent. Mais cela est un calcul dangereux. Ils sont toujours stratégiquement sur le fil du rasoir. Le résultat au niveau national pourrait être dangereux à long terme. Oui, ils ont le monopole de la violence. L'économie est paralysée, le niveau de pauvreté augmente et la dette augmente aussi».

La source interne a confié à The Independent : «Si les Iraniens voulaient vraiment prendre leur                      temps, pourquoi continuer à enrichir davantage de l’uranium et ainsi s’éloigner de l’accord nucléaire ?

«Pourquoi ne pas geler leurs opérations d’enrichissement d’uranium ? S'ils abandonnent les pourparlers, il n’ont certainement pas de bonnes options. Ce serait une erreur de calcul de croire que tout le monde serait simplement indifférent à la question nucléaire».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".