Violences du 14 octobre à Beyrouth: un leader chrétien convoqué par la justice         

Le chef du parti chrétien des Forces Libanaises (FL), Samir Geagea. (Photo, Reuters)
Le chef du parti chrétien des Forces Libanaises (FL), Samir Geagea. (Photo, Reuters)
Short Url
Publié le Vendredi 22 octobre 2021

Violences du 14 octobre à Beyrouth: un leader chrétien convoqué par la justice         

  • Le parti de Samir Geagea est accusé par le puissant Hezbollah pro-iranien d'être à l'origine des tirs sur ses partisans et ceux de son allié, le mouvement chiite Amal, qui ont fait sept morts
  • «Je suis prêt à me présenter devant le juge, à une condition: que Hassan Nasrallah le fasse avant moi», a déclaré le chef du parti des Forces libanaises

BEYROUTH : Le chef du parti chrétien des Forces Libanaises (FL), Samir Geagea, a été convoqué par la justice qui souhaite entendre son témoignage sur les violences du 14 octobre à Beyrouth, a indiqué une source judiciaire jeudi soir à l'AFP.


Le parti de M. Geagea est accusé par le puissant Hezbollah pro-iranien d'être à l'origine des tirs sur ses partisans et ceux de son allié, le mouvement chiite Amal, qui ont fait sept morts, ce que la formation chrétienne dément.


Lundi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait affirmé que son mouvement disposait de "100.000 combattants armés et entraînés", prévenant les Forces libanaises de ne pas chercher à l'entraîner dans "une guerre civile".


Interrogé sur la chaîne locale MTV en soirée, M. Geagea a indiqué ne pas être au courant de sa convocation. "Je suis prêt à me présenter devant le juge, à une condition: que Hassan Nasrallah le fasse avant moi", a-t-il ajouté.  


Le chef du Hezbollah vit dans la clandestinité depuis la guerre qui a opposé son mouvement à Israël en 2006.


Les partisans d'Amal et du Hezbollah avaient organisé une manifestation devant le Palais de justice à Beyrouth pour réclamer le remplacement du juge chargé de l'enquête sur l'explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020. 


Des tirs dont l'origine n'ont pas été déterminés ont visé des partisans des deux partis, dont certains étaient lourdement armés. Les violences sont intervenues après que certains manifestants sont entrés dans un quartier chrétien limitrophe du Palais de justice, Aïn el-Remmaneh. 


Selon la source judiciaire, "le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Fadi Akiki, a chargé les services de renseignement de l'armée de convoquer M. Geagea et de recueillir sa déposition, sur la base des informations livrées par des membres des FL arrêtés" après les violences.


La source judiciaire a précisé que 26 personnes avaient été arrêtées après ces violences au coeur de la capitale, pour la plupart des membres des FL. L'armée est en charge de l'enquête sur ces violences dont les circonstances restent confuses.


Les deux formations chiites accusent les FL d'avoir déployé des francs-tireurs sur les toits des immeubles de quartiers chrétiens proches du Palais de justice et d'avoir ouvert le feu.


Samir Geagea a démenti et affirmé que les habitants de Aïn el-Remmaneh s'étaient "défendus" face aux "miliciens du Hezbollah qui ont tenté d'entrer dans leurs maisons". Il a souligné jeudi soir que quatre habitants de Aïn el-Remmaneh avaient été blessés avant les tirs meurtriers.


Le dirigeant chrétien a accusé le Hezbollah de "ne pas vouloir d'enquête sur l'explosion au port", car "il est impliqué" dans ce drame qui a fait plus de 210 morts et dévasté des quartiers entiers de la capitale.


L'énorme déflagration au port a été déclenchée par un incendie dans un entrepôt qui abritait des tonnes de nitrate d'ammonium.


Les heurts de la semaine dernière ont alimenté les craintes de voir le pays entraîné dans un nouveau cycle de violences.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.