A Aden dans le sud du Yémen, l'âne reprend du service

A Aden le 16 septembre, jeunes yéménites transportant des jerricans de plastique à dos d’âne. (Saleh Al-Obeidi/AFP
A Aden le 16 septembre, jeunes yéménites transportant des jerricans de plastique à dos d’âne. (Saleh Al-Obeidi/AFP
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Publié le Vendredi 18 septembre 2020

A Aden dans le sud du Yémen, l'âne reprend du service

  • Les combats avec les Houthis, qui durent depuis plus de cinq ans, ont eu un effet désastreux sur les civils à travers le pays, y compris à Aden qui n'a pas été épargnée par les pénuries en tous genres et l'inflation
  • "La demande d'ânes augmente à mesure que le prix de l'essence et celui du coût de la vie progressent", constate un vendeur

ADEN : A Aden, la grande ville du sud du Yémen, Abou Mohammed bichonne des ânes qu'il propose à la vente pour subvenir à ses besoins. Avec la hausse du prix de l'essence, cet animal sert de plus en plus à transporter diverses marchandises.

"La demande d'ânes augmente à mesure que le prix de l'essence et celui du coût de la vie progressent", constate le vendeur qui propose ce jour-là deux ânes à Crater, un quartier du centre-ville.

Aden est sous le contrôle des séparatistes du Conseil de transition du sud (STC), en conflit ouvert avec le gouvernement qui lutte par ailleurs contre les rebelles Houthis contrôlant le nord du pays, dont la capitale Sanaa.

Les combats avec les Houthis, qui durent depuis plus de cinq ans, ont eu un effet désastreux sur les civils à travers le pays, y compris à Aden qui n'a pas été épargnée par les pénuries en tous genres et l'inflation.

Le prix du litre d'essence tourne autour de 400 riyals (environ un demi dollar), ce qui n'est pas négligeable au Yémen, où un instituteur gagne moins de 25 dollars par mois.

En outre, le riyal n'a pas cessé de se déprécier. Il faut actuellement 800 riyals pour acheter un dollar au marché noir contre 610 en janvier, selon une étude publiée mercredi par le quotidien indépendant Al-Ayyam d'Aden.

Avant l'apparition des moyens de transport moderne, l'utilisation des ânes était courante à Aden, une ville côtière construite en partie sur un ancien volcan, appelé Crater, que ces équidés n'ont aucun mal à grimper.

Abou Mohammed, 38 ans, va chercher ses ânes dans la province d'Abyane, au nord d'Aden, où les prix sont abordables.

"J'ai acheté cet âne-là 30.000 riyals et la charrette qu'il peut tirer 15.000 riyals", dit cet ancien charretier, en montrant l'animal. "En une journée, je peux faire un bénéfice entre 7 à 8.000 riyals".

"Plus utile qu'un humain"

"La vente des ânes m'a aidé. J'ai neuf enfants à nourrir et les prix des produits alimentaires n'ont cessé d'augmenter. En plus, si je cherchais un autre emploi, je n'en trouverais pas", ajoute-t-il.

"Je fais ça depuis deux ans et demi (...) et grâce à Dieu et aux ânes, j'ai un revenu", poursuit Abou Mohammed.

"Pour survivre, les gens ont renoué avec des méthodes simples", souligne-t-il.

Selon Abou Mohammed, ses clients viennent des quartiers chics comme celui de Moalla ou ceux moins cossus de Tawahi, al-Buriqua et Dar Saad.

"Tout le monde est à la recherche d'Abou Mohammed", dit-il en parlant de lui à la troisième personne.

"Parfois, les pénuries d'essence durent 15 jours et des gens nous demandent même de les transporter à dos d'âne, ce qu'on fait gracieusement", assure-t-il.

Dans les rues de Crater, il est fréquent de rencontrer des ânes conduits par des enfants et qui transportent des bidons d'eau ou des ânes tirant des charrettes chargées de différents produits.

Mohammed Anouar, un habitant d'Aden, dit avoir acheté un âne pour s'approvisionner en eau. "Sans lui, on n'aurait pas d'eau", dit ce père de trois enfants qui vit avec sa mère et sa sœur.

"Le prix des ânes a augmenté en raison de la hausse des prix de l'essence. Il atteint désormais jusqu'à 70, 80 et 100.000 riyals et les pauvres ne peuvent pas en acheter", explique-t-il.

"Le prix a augmenté en raison aussi d'une forte demande de cet animal qui est plus utile qu'un humain ou un véhicule".


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.