Calédonie: face à la Covid, les indépendantistes appellent au report de l'ultime referendum

L’archipel océanien était devenu une possession française le 24 septembre 1853 sur ordre de Napoléon III (Photo, AFP).
L’archipel océanien était devenu une possession française le 24 septembre 1853 sur ordre de Napoléon III (Photo, AFP).
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Calédonie: face à la Covid, les indépendantistes appellent au report de l'ultime referendum

  • Les leaders indépendantistes ont demandé le report du vote au ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, au regard de la virulente épidémie de Covid-19
  • Le sol de la Nouvelle-Calédonie est particulièrement riche, abritant la deuxième réserve de nickel au monde

PARIS: En Nouvelle-Calédonie, le FLNKS a appelé jeudi à la "non participation" au référendum sur l'indépendance du 12 décembre, demandant son report en 2022 à cause de l'épidémie de Covid-19. Les loyalistes ont riposté en annonçant une reprise de leur campagne.

Cette prise de position intervient au lendemain de la visite en Nouvelle-Calédonie du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, au cours de laquelle les leaders indépendantistes avaient demandé le report du vote, au regard de la virulente épidémie de Covid-19, qui a fait 245 morts depuis début septembre et nécessite des mesures de confinement.

Dans un communiqué, les indépendantistes kanak ont reproché à l'Etat de vouloir "maintenir coûte que coûte la troisième et ultime consultation référendaire" de l'Accord de Nouméa (1998), qui organise la décolonisation par étapes de l'île.

Le traité signé sous l’ère Jacques Chirac fut le premier document de cette ampleur sur le sol kanak, signe de l’émancipation progressive du territoire.

Deux précédents référendums ont lieu les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020 et ont été remportés par les partisans du maintien dans la France avec 56,7% puis 53,3%.

"Le gouvernement s'entête à vouloir faire primer la campagne présidentielle dans le seul but de solder l'Accord de Nouméa sous son quinquennat", a affirmé le Bureau Politique de la coalition indépendantiste. 

"La campagne ne sera pas équitable. Les débats se focalisent sur le soutien de la France dans cette crise Covid et nous on ne pourra pas faire campagne parce que nos populations sont en deuil", a justifié auprès de l'AFP Jean Creugnet, porte-parle du FLNKS.

Le mouvement historique de la lutte kanak s'inquiète en outre "des lendemains d'une consultation qui, si elle est contestée, n'apportera pas la sérénité nécessaire pour la poursuite de discussions consensuelles sur l'avenir institutionnel du pays". Elle prône un report "après les échéances électorales nationales de 2022".          

Favorable au maintien de la date du 12 décembre, "pour libérer l'horizon des Calédoniens", le groupe "Les voix du NON", qui agrége les principaux partis loyalistes, a accusé le FLNKS "d'instrumentaliser la situation (sanitaire)".        

"La seule réaction qu'on a, c'est qu'on reprend la campagne. (La décision des indépendantistes) traduit une crainte de leur part du résultat du référendum", a fustigé sur Nouvelle-Calédonie la 1ére, Christopher Gygès, directeur de campagne.        

Il a précisé que son mouvement "allait accélérer la campagne digitale" et organiser des réunions "d'ultra-proximité dans le respect des gestes barrière", tout en soulignant "l'amélioration des indicateurs sanitaires".

De son côté, le parti de centre droit Calédonie Ensemble, dirigé par les députés (UDI) Philippe Gomés et Philippe Dunoyer, a qualifié la décision du FLNKS de "mensongère, inacceptable et irresponsable".      

Un "boycott passif" est la pire des situations pour clore le cycle de ces trente dernières années. (...) L'après accord de Nouméa doit commencer, il ne saurait étre congelé pour des raisons davantage politiques que sanitaires", a indiqué CE dans un communiqué

Statut de la Nouvelle-Calédonie : les dates majeures

Les remous politiques qui secouent l'archipel n'ont rien de nouveau pour un territoire déchiré depuis des décennies entre deux positions : rester dans le giron de la France ou accéder à une autonomie que la Nouvelle-Calédonie n'a pas connue depuis son annexion par l'Héxagone en 1853.

1946 : Fin de l'indigénat

La Nouvelle-Calédonie devient un territoire d'Outre-mer. Les kanaks obtiennent la nationalité française puis le droit de vote.

1985-1987 : Révoltes kanaks

Des incidents sanglants éclatent, et donnent lieu au premier scrutin d'auto-détermination. Le "non" à l'indépendance obtient une très forte majorité (98%), un score à relativiser du fait de la forte absention, observée chez la population kanak notamment.

1988 : signature des accords de Matignon

Suite aux affrontements meurtriers dans l'archipel, le gouvernement Rocard lache du lest. Le texte prévoit un scrutin sur l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie dans la décennie.

1998 : signature de l'accord de Nouméa

Dix ans plus tard, un nouveau traité est signé, sur le sol calédonien cette fois-ci. L'émancipation progressive est plus que jamais possible. Le texte prévoir trois referendums successifs, autant de chances pour les indépendantistes d'accéder à l'autonomie du territoire.

Novembre 2018 : Premier référendum

Les Calédoniens sont appellés aux urnes pour statuer sur le futur de l'archipel. Les partisans du "non" à l'indépendance l'emportent avec 56,7% des votes.

Octobre 2020 : Second referendum

Une fois de plus, le non l'emporte. L'écart ce ressere cependant puisque ses partisans ne comptabilisent plus que 53,3% des voix.

«Internationalisation»

Lors de son déplacement, M. Lecornu avait estimé que la situation sanitaire "est tendue mais tenue" alors que l'épidémie de coronavirus est en recul et que la tension a baissé dans les services hospitaliers.             

Il avait déclaré que "seule une épidémie hors de contrôle" pourrait conduire à un report du troisième et dernier référendum de l'accord de Nouméa (1998), processus de décolonisation progressif.     

Mercredi devant le Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation de l'ONU, l'ambassadeur de Papouasie Nouvelle-Guinée aux Nations-Unies avait, au nom du groupe du Fer de Lance Mélanésien (GFLM), lui aussi préconisé un décalage dans le temps du référendum.

Max Hufanen Rai avait jugé que les circonstances actuelles en Nouvelle-Calédonie "ne présentent pas un environnement propice à un déroulement équitable, juste, crédible, transparent et pacifique" du scrutin dont "l'intégrité et la crédibilité sont sérieusement en jeu".

"Cette intervention vise à internationaliser la position du Front. C'est important car nous faisons partie des 17 territoires non-autonomes du monde, qui bénéficient du soutien de l'ONU pour leur accession à la pleine souveraineté", a indiqué sur radio Djiido Victor Tutugoro, signataire de l'accord de Nouméa, au rang des ténors indépendantistes.       

La Nouvelle-Calédonie est inscrite depuis 1986 sur la liste des pays et territoires à décoloniser des Nations-Unies dont des experts étaient présents lors du déroulement des deux premières consultations sur l'accession à la pleine souveraineté.

L’archipel océanien était devenu une possession française le 24 septembre 1853 sur ordre de Napoléon III, en quête de lieu où établir une colonie pénitentiaire. Le sol de la Nouvelle-Calédonie est particulièrement riche, abritant la deuxième réserve de nickel au monde. Ce métal rare est un composant précieux dans la construction de circuits électroniques de pointe, parmi lesquels les composants des smartphones.

« La France doit réussir sa première décolonisation sans violence » espérait le chercheur Alban Bensa, spécialiste de l’archipel disparu le 10 octobre dernier. Le processus d’auto-détermination en cours rassemble bien des enjeux et les tractations politiques des prochaines semaines pourraient être déterminantes pour le futur de la Nouvelle-Calédonie.

(Avec AFP).


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
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  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.