PARIS: Les principaux carburants routiers vendus en France ont poursuivi leur hausse et encore augmenté de 2 centimes la semaine dernière, le gazole atteignant de nouveaux records, selon les chiffres officiels du ministère de la Transition écologique diffusés lundi.
Une augmentation qui provoque la colère des Français sur les réseaux sociaux, et qui pourrait bientôt se déplacer dans la rue. Des pétitions aux centaines de milliers de signature enjoignent les concernés à manifester contre cette hausse, et même à une journée de « blocage » le mois prochain.
Le litre de gazole valait en moyenne 1,5583 euro, contre 1,5354 euro la semaine précédente, atteignant de nouveaux sommets historiques, alors que le gouvernement réfléchit au moyen d'atténuer la flambée des prix à la pompe.
Les prix à la pompe suivent les cours du baril de pétrole, qui ont nettement rebondi avec la reprise économique mondiale et l'offre toujours limitée de certains pays producteurs.
Face à la flambée des prix du carburant, le gouvernement a annoncé à plusieurs reprises qu'il réfléchissait à la mise en place d'un dispositif. "Il y aura une action de court terme", a affirmé vendredi le président Emmanuel Macron.
Baisse de taxes ou chèque carburants ? Le gouvernement a indiqué mardi qu'il annoncera "d'ici la fin de la semaine" un dispositif "simple, juste et efficace" pour aider les Français à face à la hausse des prix des carburants, véritable casse-tête pour l'exécutif.
"Les derniers arbitrages sont en cours. C'est une question de jours. Ce qui compte pour nous, c'est de prendre une décision et d'avoir une mesure qui est simple, qui est juste, et qui est efficace", a souligné le porte-parole Gabriel Attal sur RTL.
Pour l'exécutif, échaudé par la crise des "gilets jaunes", le dossier est ultrasensible, à moins de six mois de la présidentielle. Mais "la solution technique est difficile à faire atterrir", convient une source gouvernementale.
Le syndicat Force ouvrière demande pour sa part l'ouverture sans délai de négociations au niveau national interprofessionnel pour une mise en œuvre systématique de la "prime transport", dans un communiqué lundi.
La "prime de transport" consiste en une prise en charge des frais de carburant ou d'électricité engagés par un salarié pour ses déplacements entre sa résidence habituelle et son lieu de travail, lorsque l'un ou l'autre est situé en dehors de la région Ile-de-France et d’un périmètre de transports urbains.
Le financement passerait par la redistribution d'une supposée "cagnotte fiscale" engendrée par la hausse des prix, un son de cloche entendu à gauche comme à droite.
"L'Etat ne se fait pas d'argent sur le dos des Français. Aujourd'hui il va gagner sur 2022 - si les prix restent au même niveau - 2,5 milliards d'euros de TVA supplémentaires", a répondu Bruno Le Maire. Or, fait-il remarquer, le "bouclier énergétique" récemment mis en place face à la hausse des prix du gaz et de l'électricité, représente déjà un manque à gagner de "5 milliards supplémentaires" pour l'Etat.
Une baisse des taxes est également étudiée mais "très chère". Selon Bercy, une baisse de 1 centime des taxes sur les carburants représente un demi-milliard d'euro de manque à gagner pour l'Etat. Désavantage supplémentaire: elle "ne permet pas de cibler spécifiquement les publics les plus modestes", insiste une source gouvernementale.
L'Assemblée nationale a largement voté mardi le premier volet du budget 2022 avec la crise du carburant en ligne de mire. Pour y remédier, le projet de loi de finances (PLF) comprend notamment le "bouclier tarifaire" promis par le gouvernement pour contenir la hausse des prix de l'électricité et du gaz. Une tentative insuffisante aux yeux des oppositions qui continuent de mettre la pression sur le sujet.
(Avec AFP).