Port de Beyrouth: «ceux qui bloquent l'enquête sont impliqués dans le crime»

Le Premier ministre libanais Najib Mikati lors d'une séance parlementaire. Le Hezbollah a déclaré qu'il assistera probablement à la séance ministérielle «si Mikati en demande une». (Photo, Reuters)
Le Premier ministre libanais Najib Mikati lors d'une séance parlementaire. Le Hezbollah a déclaré qu'il assistera probablement à la séance ministérielle «si Mikati en demande une». (Photo, Reuters)
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Publié le Mercredi 20 octobre 2021

Port de Beyrouth: «ceux qui bloquent l'enquête sont impliqués dans le crime»

  • Des membres de la société civile organisent un sit-in devant le Palais de justice pour exprimer leur «solidarité avec les juges»
  • Plusieurs appels ont été lancés lundi soir entre différents groupes politiques afin d’éviter une escalade et d’apaiser la situation

BEYROUTH: Tarek Bitar, le juge chargé de l'enquête sur l'explosion du port en août 2020, a repris l'enquête mardi après avoir été informé par la Cour de cassation civile libanaise de sa deuxième décision de rejeter la demande présentée par l’accusé dans l'affaire, le député Ali Hassan Khalil.

Le service normal a repris au Palais de Justice de Beyrouth après de longues vacances. L'armée libanaise garde les routes menant au palais et à Ain Remmaneh, qui a été le théâtre d'événements sanglants jeudi, à la suite de manifestations visant à écarter Bitar de l'affaire. Les répercussions de ces événements ont touché la scène politique, ses partis et le peuple.

Des militants de la société civile, sous les auspices du «Front de l'opposition libanaise», ont organisé un sit-in devant le Palais de justice pour exprimer «leur solidarité avec le pouvoir judiciaire dans l'exercice de ses fonctions nationales et leur soutien au juge Bitar pour faire face aux menaces».

S'exprimant au nom des manifestants, l’activiste le Dr Ziad Abdel Samad a déclaré: «Un État libre et souverain ne peut exister sans une autorité, un système judiciaire et une justice légitimes.»

Abdel Samad a exhorté «les accusés à comparaître devant le juge Bitar, car les innocents se présentent normalement et se défendent au lieu de recourir aux menaces».

«Nous avons atteint ce gouffre aujourd'hui à cause d'une élite dirigeante alliée au petit État du Hezbollah, protégée par des armes illégales.»

«Ils veulent destituer le juge Bitar par tous les moyens et les menaces arbitraires parce qu'il s'est beaucoup rapproché de la vérité, notamment après qu’ils aient réussi à destituer l'ancien juge, se cachant derrière leurs immunités parce qu’ils savent qu'ils sont impliqués dans ce crime.»

Abdel Samad a affirmé que «ceux qui profèrent des menaces sont certainement impliqués dans le crime».

Concernant les événements de Tayouneh qui ont eu lieu la semaine dernière, il a déclaré: «Ils sont descendus dans la rue pour manifester pacifiquement, comme ils le prétendaient, mais ils ont failli nous entraîner dans une nouvelle guerre civile à cause de la haine et des complots contre le Liban».

L'avocate May al-Khansa, connue pour son affiliation au Hezbollah, a déposé une plainte à la Cour de cassation civile libanaise contre le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, le juge Bitar et «tous ceux qui apparaissent dans l'enquête comme étant impliqués, complices ou partenaires dans des crimes de terrorisme et de financement du terrorisme, d’atteinte à l'autorité de l'État, d’incitation à la guerre et d’autres crimes contre la loi et la Constitution libanaise».

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a mené lundi soir une campagne d'accusations et d'incitation sans précédent contre le parti des Forces libanaises et son chef.

Nasrallah les a accusés d'être «la plus grande menace pour la présence des chrétiens au Liban» et a signalé qu'ils «formaient des alliances avec Daech».

Dans une menace claire adressée à Geagea et à son parti, Nasrallah s'est vanté dans son discours d'avoir «100 000 combattants entraînés», appelant les chrétiens à «s'opposer à ce meurtrier».

Nasrallah a de plus accusé Bitar de «mener un programme étranger visant le Hezbollah dans le crime du port de Beyrouth» et d’«être soutenu par les ambassades et les autorités, le transformant en dictateur».

Lors de la séance parlementaire de mardi, aucun contact n'a été établi entre le Hezbollah et les Forces libanaises. Cependant, une poignée de main a été aperçue entre le député des Forces libanaises, Pierre Abou Assi, et le député du Mouvement Amal, Hani Kobeissi.

Le ministre de la Culture Mohammed Mortada, qui représente le Hezbollah, a déclaré: «Les ministres du Hezbollah assisteront à la séance ministérielle si le Premier ministre Najib Mikati en demande une. Toutefois, le ministre de la Justice et le pouvoir judiciaire doivent trouver une solution au problème du manque de confiance en Bitar.»

Plusieurs appels ont été lancés lundi soir entre différents groupes politiques afin d’éviter une escalade et d’apaiser la situation.

Des efforts sont déployés pour parvenir à un accord qui permette à Bitar de conserver son poste et aux accusés dans l'affaire du port de Beyrouth – qui sont d'anciens ministres et députés – d'être renvoyés devant le Conseil judiciaire suprême pour poursuites.

Par ailleurs, le Parlement a abandonné la proposition d'un quota de femmes garantissant la participation des femmes par un minimum de 26 sièges.

Le Parlement a ainsi adopté une proposition permettant aux expatriés de voter pour les 128 députés et a abandonné la décision d'attribuer six sièges supplémentaires pour les représenter.

La décision du Parlement a provoqué la colère de Gebran Bassil, qui dirige le bloc parlementaire «Liban fort». À la suite de la séance parlementaire, Bassil a évoqué «un jeu politique en matière de droit de vote des expatriés, que nous ne permettrons sûrement pas».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".