LE CAIRE : Le Parlement libanais a voté mardi la tenue d'élections législatives le 27 mars, ont indiqué des sources parlementaires, ne donnant au gouvernement du Premier ministre, Najib Mikati, que quelques mois pour tenter d'obtenir un plan de relance du Fonds monétaire international (FMI) dans un contexte d'aggravation de l'effondrement économique.
La crise financière du Liban, qualifiée par la Banque mondiale «d'une des plus sérieuses de l'histoire moderne», a empiré du fait de l’impasse politique qui a duré plus d’un an avant que Mikati ne forme un cabinet aux côtés du président, Michel Aoun.
La monnaie a perdu 90% de sa valeur et les trois quarts de la population ont été propulsés dans la pauvreté. Les pénuries de produits de base comme le carburant et les médicaments ont rendu la vie quotidienne difficile.
Mikati, dont le cabinet se concentre sur la relance des pourparlers avec le FMI, s'était engagé à s'assurer que les élections se déroulent sans délai, partageant ainsi l’insistance des gouvernements occidentaux.
Mais un conflit lié à l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth l'année dernière menace de compliquer la donne.
Certains ministres, alignés sur des politiciens que le juge enquêteur principal Tarek Bitar cherche à impliquer dans l'explosion, ont demandé la semaine dernière qu’il soit retiré de l'enquête.
Mikati a depuis déclaré que le cabinet ne convoquerait pas une autre réunion tant qu'un accord se sera pas trouvé sur la façon de traiter cette question.
Jeudi, Beyrouth a été le théâtre des pires violences de rue depuis plus d'une décennie. Sept personnes ont été tuées par balles lorsque des manifestants des mouvements chiites Hezbollah et Amal ont manifesté contre le juge Bitar.
L'effusion de sang, qui a réveillé les souvenirs de la guerre civile de 1975-1990, a ajouté aux craintes pour la stabilité d'un pays qui regorge d'armes.
La date des élections anticipées – les élections devaient initialement avoir lieu en mai – a été choisie afin de ne pas entrer en conflit avec le mois sacré du jeûne islamique du ramadan.
Une fois le nouveau Parlement élu, le cabinet Mikati n'agira qu'à titre intérimaire jusqu'à ce qu'un nouveau Premier ministre obtienne un vote de confiance et soit chargé de former un nouveau gouvernement.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com