NEW YORK: Israël poursuit des politiques en violation du droit international et des résolutions de l'ONU «Parce qu’il le peut – sans que cela engendre des répercussions ou des conséquence tangible», a déclaré mardi le Conseil de sécurité de l'ONU.
Daniel Levy, président du US/Middle East Project, a expliqué aux membres du Conseil qu’il était nécessaire de s’attaquer à ce qu’il a appelé «un déficit de responsabilité en ce qui concerne les actions d’Israël», car il s’agit de l’un des accords fondamentaux qui devraient faire avancer le processus de paix.
«Si les politiques illégales et négatrices de paix d’Israël continuent d'être accueillies en toute impunité, il ne faut surtout pas s'attendre à un changement positif.
Il faut également tenir compte d’un «déficit de légitimité dans la politique palestinienne», a ajouté Levy.
«L'Organisation de libération de la Palestine doit devenir pleinement représentative, inclusive et, par extension, mieux à même de faire preuve d’une capacité stratégique et de négocier.
«Les Palestiniens ont le droit d'élire des représentants dans leurs institutions nationales. Cela nécessite une décision des dirigeants palestiniens, ainsi que des mesures de soutien, et non de prévention, de la part d'Israël et de la communauté internationale.
«Nous ne pouvons pas non plus ignorer ou tolérer lorsque les autorités autonomes palestiniennes existantes sur le terrain, avec leur mandat limité, répriment leur propre peuple.»
Hanan Ashrawi, politicienne, militante et universitaire palestinienne, a déclaré aux ambassadeurs que tout doit être considéré dans le contexte de l'occupation.
Selon Ashrawi, l'incapacité du Conseil de sécurité à affirmer son autorité a permis à «cette injustice de devenir une perpétuelle parodie tragique, humaine, politique moderne et juridique».
Elle a écarté toute discussion sur l’instauration d’un climat de confiance entre Israël et les Palestiniens, car «très peu de confiance peut exister sous occupation.
«La politique des mesures de confiance est peu judicieuse car l'occupation n'apporte que mépris, méfiance, rancune et résistance. Les opprimés ne peuvent être amenés à faire confiance à leur oppresseur ou à accepter qu’il leur fasse l’aumône comme alternative à leur droit à la liberté.»
Une autre tentative de répandre des idées fausses est l'appel constant à «l'équilibre dans une situation déséquilibrée», a soutenu Ashrawi.
«Le refrain insensé selon lequel Israël a le droit de se défendre alors que le peuple palestinien se voit refuser ce droit est pervers, et la violence de l'occupant est justifiée comme étant de la légitime défense alors que l’occupé est considéré comme terroriste.
«La paix ne s'obtient pas en normalisant l'occupation, en écartant la question palestinienne ou en la récompensant en repositionnant Israël en tant que superpuissance régionale.
«Une telle approche maintient en place les causes de l'instabilité régionale tout en permettant à Israël, en tant qu'apartheid colonial, de superposer le plus grand Israël sur toute la Palestine historique.»
Le représentant permanent d'Israël auprès de l'ONU, Gilad Erdan, a vivement critiqué la présence d'Ashrawi à la réunion du Conseil de sécurité.
«Un porte-parole de l’autorité palestinienne a été invité à représenter la société civile», donnant une tribune à ce qu'il a appelé «le rejet palestinien».
Erdan a de plus critiqué les réunions du conseil de sécurité sur le Moyen-Orient pour ce qu'il a qualifié d’indifférence à l’égard de «la véritable menace pour la sécurité régionale et mondiale: l'Iran».
«L’Iran a rassemblé six armées de mandataires terroristes dans la région et en permettant au régime de l’Ayatollah de continuer à violer gravement ses engagements internationaux, ces six armées terroristes auront bientôt un parapluie nucléaire iranien.»
Avant le début de la réunion, Erdan a déclaré aux journalistes à New York que de telles réunions ont pour seul but de «dénigrer Israël» et sont une «perte de temps pour tout le monde».
«Les membres du Conseil de sécurité contribuent à creuser davantage le fossé du conflit», a-t-il ajouté.
Erdan a appelé les membres du Conseil à «tenir tête à l'Iran et à exiger que les dirigeants palestiniens abandonnent leur culture de haine. C'est le seul moyen de transformer la région en vrai paradis de progrès, de prospérité et de paix».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com