Au Soudan, deuxième nuit de sit-in pour les pro-armée

Des manifestants soudanais devant le palais présidentiel, le deuxième jour d'une manifestation exigeant la dissolution du gouvernement de transition, dans la capitale Khartoum le 17 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des manifestants soudanais devant le palais présidentiel, le deuxième jour d'une manifestation exigeant la dissolution du gouvernement de transition, dans la capitale Khartoum le 17 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des manifestants soudanais préparent de la nourriture devant le palais présidentiel, au deuxième jour d'un sit-in exigeant la dissolution du gouvernement de transition, dans la capitale Khartoum, le 17 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des manifestants soudanais préparent de la nourriture devant le palais présidentiel, au deuxième jour d'un sit-in exigeant la dissolution du gouvernement de transition, dans la capitale Khartoum, le 17 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des manifestants soudanais devant le palais présidentiel, le deuxième jour d'une manifestation exigeant la dissolution du gouvernement de transition, dans la capitale Khartoum le 17 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des manifestants soudanais devant le palais présidentiel, le deuxième jour d'une manifestation exigeant la dissolution du gouvernement de transition, dans la capitale Khartoum le 17 octobre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 18 octobre 2021

Au Soudan, deuxième nuit de sit-in pour les pro-armée

  • Pour les partisans d'un gouvernement civil, fer de lance de la révolte populaire qui a mis fin en 2019 à 30 ans de dictature du général Omar el-Béchir, ce sit-in est un «coup d'Etat»
  • Les forces de l'ordre aux portes du palais ne sont pas intervenues pour empêcher le campement, alors qu'une semaine auparavant elles avaient interdit à un défilé d'avocats de s'approcher des lieux

KHARTOUM: Des centaines de manifestants entament dimanche leur deuxième nuit de sit-in pour réclamer un gouvernement de militaires, aggravant davantage ce que le Premier ministre Abdallah Hamdok a décrit comme la "pire crise" du Soudan post-Béchir.

Pour les partisans d'un gouvernement civil, fer de lance de la révolte populaire qui a mis fin en 2019 à 30 ans de dictature du général Omar el-Béchir, ce sit-in est un "coup d'Etat" en devenir dans un pays qui en a déjà connu plusieurs. 

Mais les protestataires hostiles au gouvernement Hamdok qui ont monté samedi soir leurs tentes devant le palais présidentiel à Khartoum, où siègent les autorités militaro-civiles de transition, n'en démordent pas.

Face à eux, les forces de l'ordre ne sont pas intervenues, alors qu'une semaine auparavant elles avaient interdit à un défilé d'avocats de s'approcher des lieux.

"Le sit-in continue, on ne partira qu'une fois le gouvernement limogé", a affirmé à l'AFP Ali Askouri, l'un des organisateurs du sit-in. "Nous avons officiellement demandé au Conseil souverain de ne plus traiter avec ce gouvernement."

Mis en place en août 2019 après la chute du régime Béchir, le Conseil de souveraineté formé de militaires et de civils chapeaute la transition vers des élections avec un gouvernement civil dirigé par M. Hamdok.

Défilés rivaux jeudi

Depuis samedi soir, la foule réclame "un gouvernement de militaires" aux cris de "une armée, un peuple", pour sortir le pays, l'un des plus pauvres au monde d'après l'ONU, du marasme politique et économique.

Et cela, à l'appel d'une faction séditieuse des Forces pour la liberté et le changement (FLC), le bloc civil qui tente depuis 2019 avec la puissante armée de mener le Soudan vers ses premières élections libres.

Car l'union sacrée de la révolte populaire qui a poussé l'armée à destituer l'autocrate Omar el-Béchir a fait long feu.

Militaires et civils se déchirent, les différents blocs civils entre eux également. Samedi, le ministre des Finances Jibril Ibrahim, un ancien chef rebelle nommé au gouvernement inclusif de M. Hamdok, a harangué la foule réclamant la démission du gouvernement.

Le sit-in est "un épisode dans le scénario d'un coup d'Etat", a dénoncé à l'AFP Jaafar Hassan, porte-parole du canal historique des FLC.

Il vise "à barrer la route vers la démocratie", a-t-il ajouté, accusant les participants au sit-in d'être "des partisans de l'ancien régime et de parties étrangères dont les intérêts ont été affectés par la révolution".

L'annonce d'un sit-in illimité fait redouter une montée des tensions alors que le canal historique des FLC appelle à une manifestation rivale jeudi pour réclamer un transfert complet du pouvoir aux civils.

Il promet "une manifestation d'un million de personnes" pour, selon M. Hassan, "montrer au monde la position du peuple soudanais", le jour même du 57e anniversaire d'une autre révolte populaire ayant renversé un pouvoir militaire.

Déjà dimanche soir, des dizaines de manifestants sont sortis à Omdourman, ville-jumelle de Khartoum, "pour préparer la mobilisation de jeudi", assure l'un d'eux à l'AFP.

"On veut réaffirmer que la révolution est toujours en vie et qu'il est impossible d'instaurer un pouvoir militaire", martèle ainsi Zouheir Adel.

Pour le même jeudi, les organisateurs du sit-in au palais présidentiel ont exhorté dimanche soir leurs partisans à sortir également en nombre, pour refuser tout à la fois un "coup d'Etat militaire" et "la dictature des civils".

«On n'en veut plus»

Ces nouvelles tensions fragilisent davantage la transition.

Le 21 septembre, un coup d'Etat a été mis en échec à Khartoum et depuis le 17 septembre des manifestants bloquent le principal port du pays dans la région de Port-Soudan (est), alors que l'économie est à genoux.

L'inflation qui dépasse les 300%, la vie chère et les infrastructures toujours inexistantes sont les principales raisons de la colère dans le pays, riche en or et en ressources agricoles. Et deux ans après l'installation du gouvernement Hamdok, la situation économique reste mauvaise.  

Les manifestants à Port-Soudan s'estiment délaissés malgré les richesses naturelles de leur région. Dimanche, ils ont été rejoints par de nouveaux protestataires qui assurent partager les mêmes revendications que le sit-in de Khartoum, a constaté un correspondant de l'AFP.

"Le gouvernement n'a rien fait pour le peuple, ni pour le secteur de la santé, ni contre la cherté de la vie, rien", affirme au milieu des tentes un manifestant à Khartoum, Youssef Hassan, plombier de 65 ans.

"Qu'ils démissionnent, qu'on les limoge, on n'en veut plus!" 


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.