Cachemire: l'Inde redoute les conséquences de l'arrivée des talibans au pouvoir

Cachemire: l'Inde redoute les conséquences de l'arrivée des talibans au pouvoir
Cachemire: l'Inde redoute les conséquences de l'arrivée des talibans au pouvoir
Short Url
Publié le Samedi 16 octobre 2021

Cachemire: l'Inde redoute les conséquences de l'arrivée des talibans au pouvoir

  • Le Premier ministre indien Narendra Modi a appelé à des efforts internationaux pour s'assurer que l'Afghanistan ne devienne pas un havre pour «la radicalisation et le terrorisme»
  • Depuis l'entrée des talibans à Kaboul mi-août, le Cachemire connaît un regain de tension avec des attaques de rebelles visant des civils

SRINAGAR, Inde: L'Inde redoute de voir le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan galvaniser les rebelles dans la partie du Cachemire qu'elle contrôle, région à la population majoritairement musulmane où la tension s'accroît.

Lors d'un sommet du G20 cette semaine à Rome, le Premier ministre indien Narendra Modi a appelé à des efforts internationaux pour s'assurer que l'Afghanistan ne devienne pas un havre pour "la radicalisation et le terrorisme".

Depuis l'entrée des talibans à Kaboul mi-août, le Cachemire connaît un regain de tension avec des attaques de rebelles visant des civils, des raids des forces de sécurité sur des caches d'insurgés et des infiltrations au travers de la ligne de cessez-le-feu entre l'Inde et le Pakistan 

Une quarantaine de personnes ont été tuées dans des fusillades et des affrontements ces deux derniers mois dans cette région himalayenne. Des rebelles présumés s'en sont notamment pris à des civils appartenant aux minorités religieuses sikh et hindoue.

Le Cachemire a été partagé entre l'Inde et le Pakistan en 1947 lorsqu'ils ont obtenu l'indépendance mais les deux pays revendiquent chacun sa possession. Il a provoqué deux des trois guerres qui les ont opposés depuis.

New Delhi n'a pas ouvertement imputé la responsabilité de cette recrudescence de violence à l'arrivée au pouvoir des talibans, mais a intensifié ses patrouilles près du Cachemire pakistanais et renforcé certains de ses campements militaires, selon des témoignages d'habitants et de responsables des forces de sécurité confiés à l'AFP sous couvert de l'anonymat.

Risques d'infiltrations

M. Modi, qui a également fait part de ses préoccupations au président américain Joe Biden, avait déclaré en septembre devant l'Assemblée générale de l'Onu qu'aucun pays ne devait être autorisé à se servir de l'Afghanistan "pour ses propres intérêts égoïstes". Un commentaire largement perçu comme une allusion au Pakistan voisin, principal soutien des talibans lorsqu'ils étaient déjà au pouvoir à Kaboul de 1996 à 2001.

Islamabad n'a pas reconnu le nouveau gouvernement taliban, mais Delhi accuse son grand rival d'aider les groupes islamistes pakistanais Lashkar-e-Taiba et Jaish-e-Mohammad, responsables de nombreuses attaques au Cachemire. Le Pakistan nie cette affirmation.

L'Inde a soutenu le régime communiste à Kaboul jusqu'à son renversement par les moujahdines en 1992. En 2001, elle a prêté main forte à Washington et ses alliés qui avaient renversé le pouvoir taliban et avait ensuite été l'un des principaux soutien financier du gouvernement afghan en place jusqu'en août.

L'Inde redoute de nouvelles infiltrations d'armes et de combattants. "Ce que nous pouvons dire en tirant les leçons du passé, c'est que lorsque le précédent régime taliban était au pouvoir, il est certain que nous avions des terroristes étrangers d'origine afghane au Jammu-et-Cachemire", a déclaré le chef d'état-major militaire indien, le général Manoj Mukund Naravane.

"Donc il y a toutes les raisons de penser que cela puisse se reproduire".

«Bol d'oxygène»

Les manifestations sont quasiment impossibles au Cachemire en raison des restrictions imposées par l'Inde depuis 2019 et la révocation du statut de semi-autonomie de la région. Mais certains saluent discrètement le retour des talibans au pouvoir comme une victoire à laquelle ils pourraient eux aussi aspirer.

"S'ils peuvent vaincre la plus grande puissance militaire du monde, nous y voyons la possibilité de gagner aussi notre liberté", a déclaré à l'AFP un homme d'affaires de la principale ville du Cachemire, Srinagar, refusant d'être identifié. 

"La victoire des talibans a déjà fourni un bol d'oxygène à notre mouvement", a affirmé un ex-militant du Cachemire qui s'est entraîné en Afghanistan dans les années 1990 et a combattu aux côtés de moudjahidines afghans au Cachemire.

Sous couvert de l'anonymat, un haut responsable de la sécurité au Cachemire concède "une certaine angoisse" au sein des forces de sécurité. 

Pour Michael Kugelman, spécialiste de l'Asie du Sud au Wilson Centre de Washington, les nouveaux dirigeants afghans peuvent inspirer une "intensification des troubles" au Cachemire. "Les talibans eux-mêmes ne provoqueront pas de troubles au Cachemire, mais ceux avec qui ils sont alignés le feront probablement", selon lui. 

Les responsables talibans ont dit vouloir maintenir des relations avec l'Inde, notamment commerciales. 

Pour sa part, Mosharraf Zaidi, éditorialiste et analyste sur les questions de sécurité au Pakistan, ne voit pas l'intérêt des talibans de "provoquer délibérément les autorités indiennes". 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.