LONDRES: Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a exhorté les Houthis à libérer un journaliste qu’ils ont enlevé en août et à mettre fin à leur «campagne contre les journalistes».
Youness Abdelsalam a été kidnappé à Sanaa et le CPJ craint qu’il soit exécuté pour son travail.
Selon sa famille, il n’a pas été officiellement accusé d’un crime.
M. Abdelsalam, qui travaillait pour des journaux locaux, a critiqué les Houthis et le gouvernement yéménite.
«Les Houthis doivent libérer Youness Abdelsalam immédiatement et cesser d’enlever les journalistes», a lancé Justin Shilad, chercheur principal du CPJ sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. «La campagne des Houthis contre les journalistes ne connaît aucune limite et aujourd’hui plus que jamais, la communauté internationale doit agir.»
Le CPJ a précisé que M. Abdelsalam souffrait de problèmes de santé et que sa famille n’a pu le visiter qu’une seule fois depuis son arrestation.
Il est détenu avec au moins quatre autres journalistes, qui risquent tous la peine de mort, a mentionné le CPJ, ajoutant que la milice soutenue par l’Iran a «agressé, emprisonné et expulsé des journalistes des régions contrôlées par le groupe au cours des dernières années».
Les journalistes emprisonnés sont torturés, isolés et privés de services de santé essentiels pendant leur détention, ont alerté leurs familles.
Les familles des victimes ont indiqué que le frère d’Abdelkader al-Murtada, qui est le chef du comité des affaires des prisonniers des Houthis, torturait lui-même les journalistes ou incitait d’autres ravisseurs à les maltraiter. Elles ont également confié qu’elles avaient été contraintes de soudoyer les Houthis pour qu’ils administrent des injections vitales à un journaliste diabétique.
«Nous soudoyons les Houthis pour que nous puissions lui envoyer une injection tous les vingt jours. Nous ignorons s’il les a reçues ou pas», a raconté un membre d’une famille.
Les Houthis ont commis des violations des droits humains et d’autres abus depuis qu’ils ont arraché le pouvoir au gouvernement yéménite internationalement reconnu en 2014.
Depuis lors, avec l’aide des armes et des formations fournies par l’Iran, ils ont mené une campagne sanglante afin de contrôler l’ensemble du pays.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com