Le coup de filet contre la mafia calabraise a stoppé «un trafic extrêmement lucratif»

Le colonel de gendarmerie Dominique Lambert explique les détails de ce coup de filet en conférence de presse (Photo, Christophe SIMON/AFP).
Le colonel de gendarmerie Dominique Lambert explique les détails de ce coup de filet en conférence de presse (Photo, Christophe SIMON/AFP).
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Publié le Jeudi 17 septembre 2020

Le coup de filet contre la mafia calabraise a stoppé «un trafic extrêmement lucratif»

  • « Si effectivement les réseaux criminels n'ont pas de frontières, nous aussi nous n'en avons plus », a déclaré la procureure de Marseille Dominique Laurens
  • Lors de cette opération, 700.000 euros en coupures et 120.000 euros sur des comptes bancaires ont ainsi été saisis, ainsi que 30 montres de luxe, six véhicules haut de gamme

MARSEILLE: Au lendemain d'un coup de filet franco-italien contre la mafia calabraise, la procureure de Marseille s'est félicitée mercredi d'une opération qui a permis de « stopper un trafic extrêmement lucratif ».

« Si effectivement les réseaux criminels n'ont pas de frontières, nous aussi nous n'en avons plus », a déclaré la procureure de Marseille Dominique Laurens, lors d'une conférence de presse. 

Trente-quatre gardes à vues étaient toujours en cours mercredi soir en France à l'issue de ce vaste de coup de filet qui s'est déroulé mardi, majoritairement sur la Côte d'Azur et en région parisienne. Treize arrestations ont également été effectuées en Italie le même jour, notamment en Ligurie (Nord-Ouest). 

Ce dossier « emblématique », selon le colonel de gendarmerie Dominique Lambert, « commence avec une saisie douanière assez courante » en 2018 d'un convoi transportant de la résine de cannabis vers l'Italie. 

La brigade de recherche de la gendarmerie de Draguignan (Var), saisie de l'enquête, a « tiré le fil » de cette opération « jusqu'à dessiner les contours d'un réseau d'ampleur ». 

Les investigations permettent d'établir des liens entre les criminels impliqués dans cette livraison et des membres ou affiliés à la puissante mafia calabraise, la 'Ndrangheta. 

Les enquêteurs français et italiens, travaillant dans une équipe commune, utilisent alors des « techniques d'investigation très intrusives » face à des criminels « habitués à vivre sous les radars », ajoute le colonel. 

Un individu français, « première cible » des autorités françaises, était à la tête d'une organisation alimentant le marché de la cocaïne sur la Côte d'Azur, mais aussi « régulièrement » la mafia calabraise, grâce à des réseaux d'approvisionnement en région parisienne.

« Le lien se fait à partir d'individus qui sont installés en France mais qui appartiennent à des familles ciblées de la 'Ndrangheta italienne », explique la procureure de Marseille. 

Lors de cette opération, 700.000 euros en coupures et 120.000 euros sur des comptes bancaires ont ainsi été saisis, ainsi que 30 montres de luxe, six véhicules haut de gamme.

« On a réussi à stopper un trafic qui est quand même un trafic extrêmement lucratif », se félicite Dominique Laurens. 

« On voit aussi que ce sont des gens qui sont armés, qui travaillent véritablement de manière continue sur ces flux de produits stupéfiants de type cocaïne, qui gagnent beaucoup d’argent, qui sont très dangereux et qui vont vivre, très bien d’ailleurs, des produits du crime », a-t-elle ajouté.

Cinq armes de poing, un fusil et un pistolet mitrailleur Skorpion ont d'ailleurs également été saisis.  

« C’est une très belle prise. On n'était pas sur des grossistes qui travaillaient à la tonne » mais plutôt « dans des flux de l’ordre du kilo ou de quelques kilos », détaille le colonel Lambert, pour qui cette structure est « assez représentative de ce que peut être un trafic de stupéfiants composé de quelques personnes très actives mais qui peuvent avoir un débit très important. »

« C'est un peu tôt pour donner des noms », estime-t-il, même s'il précise que certains des interpellés français étaient « déjà connus » des autorités. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.