BRUXELLES : L'Union européenne a rencontré mardi une très forte demande à l'occasion d'une émission d'obligations vertes massive, qui lui a permis de lever quelque douze milliards d'euros, a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.
Cette opération "représente le plus important livre d'ordre d'obligations vertes jamais réalisé sur les marchés mondiaux et la plus grosse obligation verte jamais émise, pas seulement en Europe, mais dans le monde", a affirmé à la presse Johannes Hahn, le commissaire européen au Budget.
La Commission européenne a précisé que la demande des investisseurs pour ces produits financiers avait dépassé les 135 milliards d'euros.
Une obligation verte est un emprunt émis sur le marché pour permettre à une entreprise ou une entité publique de financer ses projets contribuant à la transition écologique (énergies renouvelables, efficacité énergétique, gestion durable des déchets et de l’eau, exploitation durable des terres, transport propre et adaptation aux changements climatiques...), plus particulièrement les investissements en infrastructures.
Ce type d'émission se distingue d'une obligation classique par un rapport détaillé sur les investissements qu’elles financent et le caractère "vert" des projets financés.
L'opération de ce mardi, qui porte sur des obligations souscrites pour quinze ans, s'inscrit dans le cadre du plan de relance européen post-Covid de 750 milliards d'euros et elle est la première d'une série appelée à s'étendre.
Au total, un tiers de ce plan doit être financé par des obligations vertes d'ici 2026, ce qui ferait de l'Europe –en cas de réalisation de cet objectif – le plus gros émetteur d'obligations vertes au monde.
Dans le détail, le plan de relance européen prévoit que les États membres précisent leurs dépenses en faveur de la transition écologique. Celles-ci doivent représenter au moins 37% de leur enveloppe globale. Bruxelles utilisera ces informations pour montrer aux investisseurs la bonne utilisation des obligations vertes.
Neuf catégories d'investissements sont prévues dont les énergies propres, l'efficacité énergétique (notamment l'isolation des bâtiments) et les transports durables.
Début septembre, l'exécutif européen avait en revanche précisé que l'argent levé sur les marché par ce mécanisme "ne pourra en aucune manière financer des investissements dans le nucléaire" car cette filière n'est pas reconnue comme contribuant à la transition verte dans le cadre du plan de relance européen. En revanche, il pourra financer des centrales à gaz "sous certaines conditions pour fournir une solution de transition dans la production d'énergie".