TEL AVIV: Mardi, le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à prendre des mesures contre l’Iran en raison de l’escalade de son programme nucléaire. Lors d’une conférence à Jérusalem, M. Bennett a laissé entendre que le comportement de l’Iran concernait toutes les nations et que ce pays était soumis à une obligation de rendre des comptes au niveau mondial.
Après l’interruption des négociations entre Téhéran et les puissances mondiales sur la relance de l’accord sur le nucléaire au début de l’année, l’Iran a enfreint les dispositions de l’accord. Il a enrichi de petites quantités d’uranium à des niveaux proches de la pureté militaire, alors que ses réserves continuent de croître.
M. Bennett a fait valoir auprès d’autres dirigeants, notamment Joe Biden et la chancelière allemande, Angela Merkel, que l’Iran violait des engagements internationaux fondamentaux pris dans le cadre de l’accord sur le nucléaire de 2015, désormais en lambeaux.
Mme Merkel, qui s’est rendue en Israël dimanche dans le cadre de sa dernière tournée officielle, a affirmé que l’Allemagne restait déterminée à relancer l’accord, ce à quoi Israël s’oppose. L’administration Biden tente également de relancer le compromis sur le nucléaire. Naftali Bennett attend des puissances mondiales qu’elles «amènent l’Iran devant le Conseil de sécurité de l’ONU» et qu’elles le «tiennent pour responsable». Cela, a-t-il ajouté, «serait la voie pacifique» à suivre.
M. Bennett s’est exprimé alors que le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, se rendait à Washington, où il devait détailler le message d’Israël sur l’Iran lors de réunions avec la vice-présidente, Kamala Harris, le secrétaire d’État, Antony Blinken, et des dirigeants bipartites du Congrès.
Le mois dernier, M. Bennett s’est entretenu avec M. Biden pour la première fois depuis sa présidence, et la question de l’Iran a figuré en tête de l’ordre du jour. «Nous mettons la diplomatie au premier plan et nous verrons où cela nous mènera. Mais si la diplomatie échoue, nous serons prêts à nous tourner vers d’autres options», avait déclaré M. Biden. Israël s’est engagé à agir unilatéralement contre l’Iran si nécessaire. Téhéran, de son côté, affirme que son programme nucléaire est uniquement destiné à des fins pacifiques.
Au début de l’année, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a mentionné sur la chaîne de télévision américaine Fox News qu’Israël préparait toujours un plan de frappes contre l’Iran.
Le mois dernier, le commandant de la marine israélienne, récemment retraité, a précisé que l’armée avait intensifié ses activités en mer Rouge de manière «exponentielle» face aux menaces iraniennes croissantes contre le transport maritime israélien.
Le vice-amiral, Eli Sharvit, a refusé de confirmer une série d’attaques et d’incidents sur des navires iraniens qui ont été attribués à Israël. Il a toutefois souligné que les activités iraniennes en haute mer constituaient une préoccupation majeure pour Israël, et que la marine était capable de frapper si nécessaire pour protéger les intérêts économiques et sécuritaires du pays.
Mardi, lors de son discours M. Bennett a clairement indiqué qu’il privilégiait la diplomatie. «Il existe d’autres voies», a-t-il prévenu, «mais c’est la bonne stratégie à adopter, et je vais la poursuivre au cours des prochaines semaines et des prochains mois».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com