Libye: le Parlement vote une aide de 10 000 dollars par famille

Le Parlement libyen est dirigé par Aguila Saleh, une figure politique de la région orientale de Cyrénaïque, et adversaire politique du Premier ministre intérimaire Abdelhamid Dbeibah, un notable de l'Ouest. (Photo, AFP)
Le Parlement libyen est dirigé par Aguila Saleh, une figure politique de la région orientale de Cyrénaïque, et adversaire politique du Premier ministre intérimaire Abdelhamid Dbeibah, un notable de l'Ouest. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 11 octobre 2021

Libye: le Parlement vote une aide de 10 000 dollars par famille

  • La chambre des représentants, qui siège à Tobrouk (est), a annoncé le vote à l'unanimité de cette aide de 50 000 dinars par famille (8 650 euros), dans un pays qui compte quelque 7 millions d'âmes
  • Elle n'a pas non plus précisé les modalités d'attribution de cette aide

TRIPOLI: Le Parlement libyen a adopté lundi une loi octroyant une aide d'environ 10 000 dollars à chaque famille libyenne, deux mois après que le gouvernement rival à Tripoli a décidé d'octroyer un subside aux jeunes couples, alors que se profilent des élections en fin d'année.

La chambre des représentants, qui siège à Tobrouk (est), a annoncé le vote à l'unanimité de cette aide de 50 000 dinars par famille (8 650 euros), dans un pays qui compte quelque 7 millions d'âmes, sans préciser les raisons ayant motivé le projet de loi adopté ni la date de son application.

Elle n'a pas non plus précisé les modalités d'attribution de cette aide. Sollicité par l'AFP, le porte-parole du Parlement libyen ne répondait pas dans l'immédiat.

Ce vote intervient cependant environ deux mois après l'annonce du gouvernement de transition, basé à Tripoli (ouest), d'accorder une "prime de mariage" de 40 000 dinars (6 900 euros) à 25 000 couples célébrant leur union d'ici la fin de l'année. Ces derniers ont d'ailleurs été exclus de l'allocation familiale adoptée lundi par les députés. 

Le Parlement libyen est dirigé par Aguila Saleh, une figure politique de la région orientale de Cyrénaïque, et adversaire politique du Premier ministre intérimaire Abdelhamid Dbeibah, un notable de l'Ouest.

La Libye tente de s'extraire d'une crise politique majeure qui perdure depuis la chute de l'ancien régime en 2011, dirigé par le dictateur Mouammar Kadhafi. 

Après des années de conflits armés et de divisions régionales entre l'Est et l'Ouest, un nouveau gouvernement intérimaire a été désigné en début d'année, sous l'égide de l'ONU, pour mener la transition d'ici une élection présidentielle cruciale fixée au 24 décembre. 

La chute de l'ancien régime et le chaos qui a suivi ont causé l'appauvrissement de pans entier de la population, pourtant peu nombreuse pour se partager les dividendes des plus abondantes réserves pétrolières d'Afrique.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.
 


L'Arabie saoudite et la France renforcent leur partenariat stratégique dans le domaine de la santé

Le ministre saoudien de la santé, Fahd ben Abdulrahman Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français de la santé afin de réaffirmer et d'approfondir la coopération entre les deux pays dans le domaine de la santé. (SPA)
Le ministre saoudien de la santé, Fahd ben Abdulrahman Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français de la santé afin de réaffirmer et d'approfondir la coopération entre les deux pays dans le domaine de la santé. (SPA)
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  • Fahd ben Abdulrahmane Al-Jalajel en visite en France

PARIS : Le ministre saoudien de la Santé, Fahd ben Abdulrahmane Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français dans le domaine de la santé pour réaffirmer et approfondir la coopération entre les deux pays dans ce secteur, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Les entretiens entre M. Al-Jalajel, Catherine Vautrin et Yannick Nodder ont porté sur la construction d'un partenariat stratégique mettant l'accent sur la politique de santé publique, le développement des systèmes de santé, la prévention des maladies et la réponse aux situations d'urgence, selon l’agence.

Les deux parties ont fait l'éloge des réformes ambitieuses du secteur de la santé de l'Arabie saoudite dans le cadre de Vision 2030, notamment en matière de santé numérique, de biotechnologie et d'innovation.

Les ministres se sont félicités de la quasi-finalisation d'un accord majeur visant à formaliser la collaboration en matière de soins de santé et ont assisté à la signature de plusieurs protocoles d'accord entre l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris et l'Autorité saoudienne du Croissant-Rouge.

Ces accords visent à stimuler la recherche scientifique, l'innovation et les services d'urgence préhospitaliers.

Ils se sont également engagés à renforcer la coopération sur les questions de santé mondiale, notamment la résistance aux antimicrobiens, et ont souligné l'importance de collaborer avec des institutions internationales telles que l'Académie de l'Organisation mondiale de la santé et le Centre international de recherche sur le cancer.

Au cours de sa visite, M. Al-Jalajel a également rencontré des responsables français de haut niveau, notamment Clara Chappaz, ministre de l'Intelligence artificielle et du Numérique, et Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur et de la diaspora française.

Il a également assisté au forum du Conseil d'affaires franco-saoudien, au cours duquel des accords stratégiques ont été signés dans les domaines de la santé numérique, de l'oncologie, de la médecine d'urgence et de la biotechnologie, à l'appui des objectifs de la Vision 2030.

Les deux pays se sont engagés à maintenir un dialogue régulier et à activer des canaux d'action conjoints pour assurer la mise en œuvre efficace de leur partenariat en matière de santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: entre 13 et 66 ans de prison pour des opposants jugés pour "complot"

Dalila Ben Mbarek (C), avocate et membre du comité de défense des détenus accusés de « complot contre la sécurité de l'État », brandit le signe de la victoire devant le palais de justice de Tunis. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Dalila Ben Mbarek (C), avocate et membre du comité de défense des détenus accusés de « complot contre la sécurité de l'État », brandit le signe de la victoire devant le palais de justice de Tunis. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Vendredi soir, lors de la troisième et dernière audience, plusieurs avocats de la défense ont dénoncé une « mascarade » quand le juge a mis sa décision en délibéré sans réquisitoire ni plaidoiries. 
  • Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, par lequel il s'est octroyé les pleins pouvoirs, défenseurs des droits et opposants dénoncent une régression des libertés en Tunisie, pays qui avait lancé le Printemps arabe en 2011.

TUNIS, TINISIE : Le tribunal de première instance de Tunis a prononcé des peines de prison allant de 13 à 66 ans à l'issue d'un procès pour « complot » contre le président Kais Saied. Les prévenus ont été jugés coupables de « complot contre la sûreté de l'État » et d' « adhésion à un groupe terroriste ».

Parmi les condamnés, des personnalités de l'opposition, des avocats et des hommes d'affaires. Certains étaient déjà emprisonnés, d'autres en liberté ou en exil.

Vendredi soir, lors de la troisième et dernière audience, plusieurs avocats de la défense ont dénoncé une « mascarade » quand le juge a mis sa décision en délibéré sans réquisitoire ni plaidoiries. 

Contrairement aux deux précédentes, l'audience, à laquelle les journalistes internationaux et les diplomates étrangers n'étaient pas conviés, a été particulièrement houleuse et surveillée par la police. Plusieurs accusés étaient accusés de contacts suspects avec certaines ambassades.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, par lequel il s'est octroyé les pleins pouvoirs, défenseurs des droits et opposants dénoncent une régression des libertés en Tunisie, pays qui avait lancé le Printemps arabe en 2011.

À partir du printemps 2023, des dizaines de responsables politiques, avocats, militants des droits, notamment des migrants, et chroniqueurs connus ont été arrêtés en vertu d'un décret réprimant la diffusion de fausses nouvelles, contesté comme prêtant à une interprétation trop large.

Le procès dit « du complot » a commencé le 4 mars. Les accusés sont en détention et doivent s'exprimer en visioconférence. Leurs avocats ont exigé leur présence au tribunal, sans succès. Au moins six d'entre eux ont observé une grève de la faim pour faire valoir ce « droit élémentaire ».

La défense a critiqué le dossier, tandis que l'ONG Human Rights Watch a affirmé que le procès se tenait dans « un contexte répressif ».

En février, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme avait dénoncé la « persécution des opposants » en Tunisie.

Le gouvernement a répondu en exprimant sa « profonde stupéfaction ».