MALÉ: L'ex-président des Maldives Mohamed Nasheed a fait lundi un retour impromptu sur l'archipel, cinq mois après avoir survécu à un attentat à la bombe et après avoir été soigné en Allemagne.
L'homme politique de 54 ans, qui a été le premier président démocratiquement élu des Maldives, a été accueilli par l'actuel président Ibrahim Mohamed Solih à l'aéroport international de Malé avant de repartir accompagné d'une escorte lourdement armée.
"Les gens ont été pris par surprise par son retour aujourd'hui", a indiqué une source officielle maldivienne proche de M. Nasheed. "Son retour n'a pas été annoncé par mesure de sécurité".
M. Nasheed, actuellement président du Parlement, a été grièvement blessé début mai lors d'une tentative d'assassinat devant chez lui dans la capitale Malé.
Il avait subi 16 heures d'interventions chirurgicales et des soins intensifs, avant son évacuation médicale vers l'Allemagne pour d'autres soins et une rééducation.
L'attentat n'a pas été revendiqué mais le Parti démocratique maldivien a indiqué que des extrémistes religieux pourraient être impliqués.
Les 340 000 habitants de cet archipel de l'océan Indien, destination touristique prisée, sont en très large majorité musulmans et le pays a déjà été la cible de l'extrémisme islamique.
Les autorités ont arrêté 6 personnes dans le cadre de cette affaire.
Le gouvernement tente depuis de réprimer l'extrémisme et a interdit les prédicateurs étrangers.
En octobre 2019 la police avait arrêté un suspect accusé d'avoir recruté pour le compte du groupe jihadiste Etat islamique des dizaines d'habitants des Maldives et de les avoir envoyés en Syrie en guerre.
Le même homme avait été accusé d'avoir déclenché une bombe artisanale qui avait blessé 12 touristes chinois à Malé en septembre 2007.
M. Nasheed était devenu en 2008 le premier président démocratiquement élu, mettant fin à 30 ans de présidence de Maumoon Abdul Gayoom, qui dirigeait le pays d'une main de fer.
Il a été forcé à la démission en 2012 par une rébellion de l'appareil sécuritaire. Il est connu internationalement pour son engagement dans la lutte contre le changement climatique, qui menace cette nation composée de près de 1 200 îles et îlots.
Il a ensuite passé plusieurs années en exil et, proche allié du président Ibhramim Mohamed, reste aujourd'hui une figure puissante de la politique de l'archipel où il était revenu en 2018.