LE CAIRE: Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, est arrivé mardi dans la capitale grecque, Athènes, pour une visite officielle au milieu des tensions accrues sur les revendications de la frontière maritime turque en Méditerranée orientale.
Le différend territorial en cours devrait figurer parmi les principales questions régionales et internationales à débattre au cours de plusieurs jours de pourparlers en vue de renforcer davantage la coopération et la coordination entre les deux pays.
En plus de s’entretenir avec le président grec, le Premier ministre et son homologue ministériel, Sameh Shoukry, doit également participer à la 24e table ronde annuelle du gouvernement, organisée par le groupe The Economist, au cours de laquelle les questions européennes et de la Méditerranée orientale seront à l'ordre du jour.
Le Caire et Athènes ont récemment signé un accord pour délimiter les frontières maritimes, décision vivement critiquée par la Turquie qui mène des opérations d'exploration énergétique en Méditerranée orientale malgré les protestations de la Grèce.
L'année dernière, la Turquie avait provoqué la colère de l'Égypte et de la Grèce en signant un accord militaire de sécurité fixant de nouvelles frontières maritimes et autorisant Ankara à intervenir militairement en Libye. Le Caire avait considéré cet accord comme une menace pour sa sécurité nationale et pour la stabilité de la région dans son ensemble.
La Grèce et l’Égypte ont continué de condamner les violations de la Turquie dans les eaux méditerranéennes, où le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a mené une politique expansionniste qui a placé les Grecs en première ligne.
«La Turquie est le seul pays qui ouvre des fronts de guerre partout, et c'est le seul pays qui menace ses pays voisins de guerre s'ils choisissent d'exercer leurs droits. Il viole de manière flagrante la Charte des Nations unies», a déclaré le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias.
Dimanche, M. Shoukry a annoncé que son pays attendait des actions de la Turquie, et non des paroles, en réponse aux déclarations de Yasin Aktay, conseiller d'Erdogan, sur l'importance du rapprochement entre Le Caire et Ankara.
«Les déclarations de la Turquie ne coïncident pas avec ses actions et sont peu pertinentes… La politique expansionniste d’Ankara déstabilise la région», a-t-il ajouté.
Pour le ministre, la présence militaire turque en Libye et en Irak, et son comportement en Méditerranée orientale, menacent la stabilité régionale et ne sont pas propices au dialogue et à la compréhension.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com