DJEDDAH: Chaque année, au Royaume, des tonnes d’habits et de tissus sont jetées dans les décharges et les poubelles – ou rénovées par des groupes caritatifs.
Des associations saoudiennes ont effectivement lancé des initiatives pour aider à rénover ces vêtements indésirables, contribuant ainsi à la promotion d’un environnement plus durable.
En 2018, le service de recyclage saoudien, Kiswa, a commencé à travailler auprès d’associations pour jeter de façon sécuritaire les habits en trop, favorisant un esprit de solidarité et de coopération communautaire en vue de protéger l’environnement et de soutenir d’autres associations.
Kiswa entretient des relations avec un concept islamique qui encourage le port de nouveaux vêtements pour les fêtes du Fitr et de l’Adha. Ainsi, à l’occasion de ce que l’on appelle «Kiswat Al-Eid», tous - riches et pauvres- portent des habits neufs.
Ce service aide aussi à créer des opportunités de revenu pour les associations caritatives, à travers les partenariats avec les secteurs privé et public, et ce dans le but d’atteindre les objectifs du plan Vision 2030 en ce qui concerne le soutien des secteurs à et sans but lucratif.
Le directeur général de Kiswa, Salem Derbah, a dit que le projet aidait à réduire les difficultés et les coûts pour les personnes et les associations lors de la collecte de vêtements. Le projet profite aussi des habits recyclables mais endommagés.
Kiswa a toute une équipe dédiée à la collecte, au tri, à la préparation et à la livraison des habits aux associations. Ce service, qui a déjà complété 40 initiatives de distribution jusqu’à présent d’après Derbah, répand aussi l’idée du bénévolat au sein de la jeunesse saoudienne.
Il s’agit de ramasser les habits en trop des personnes qui souhaitent s’en débarrasser ou en faire don à travers une application.
Les donations sont ensuite triées et classées : les habits neufs et en bon état sont distribués aux bénéficiaires alors que ceux qui sont abîmés sont recyclés, au profit du projet.
Les gains sont versés à des institutions caritatives et soutiennent les initiatives en faveur de l’environnement.
À Kiswa, les quantités excessives de tissus et d’habits sont triées et mises de côté, selon leur matière, leur type et leur couleur. Elles sont ensuite reconverties en fibre et transformées en un nouveau produit avec le moins de gaspillage possible, dit Derbah.
«Nous avons signé des contrats avec plus de 27 associations de développement social certifiées à travers le Royaume, entre autres l’Association Al Tarahom, la société caritative des femmes Al-Oula et bien d’autres encore», a-t-il annoncé à Arab News.
L’association à but non lucratif Al-Oula a également participé à ce mouvement.
«Depuis quelque temps, nous avons commencé à travailler avec différents stylistes, dont certains sont locaux, pour produire une mode plus durable, en collaboration avec les plus grandes créatrices saoudiennes de mode, comme Nasiba Hafiz, Zakiya Attar et Hunaidah Serafi. Nous avons eu l’idée de nous servir du matériel que nous avons et d’en faire des modèles qui seraient ensuite vendus. Ainsi, les gains serviront à soutenir l’organisation», raconte Dania Al-Maeena, directrice générale d’Al-Oula, à Arab News.
Al-Oula a lancé des projets qui concernent les jeunes femmes et l’éducation des enfants. Elle a également offert à celles qui le voulaient l’opportunité de développer leurs compétences en couture.
«C’était tellement beau et agréable de travailler avec des stylistes et de voir à quel point elles pouvaient être créatives. Elles proposaient leurs idées et nos jeunes femmes les mettaient à exécution: elles cousaient en utilisant les modèles et les tissus que nous avions déjà, pour favoriser la durabilité», ajoute Al-Maeena.
«Je pense que c’est une nouvelle chose à laquelle nous devons penser et que nous devons prendre en considération. Faire partie de ces initiatives saoudiennes a été un vrai plaisir. Nous avons particulièrement apprécié notre collaboration avec Kiswa qui fait tout le travail de recyclage et de rénovation et qui confectionne de beaux vêtements. Nous cherchons à travailler auprès d’autres stylistes aussi, et nous avons récemment signé un accord avec Hasanat.»
Hasanat, assosciation caritative également liée à la mode, prône l’émancipation des femmes et la créativité du travail caritatif. Elle ramasse des vêtements donnés, nettoie, trie et repasse tous les tissus pour offrir aux femmes la possibilité de devenir indépendantes et d’avoir un revenu durable tout en travaillant de chez elles.
Cette association donne aussi aux femmes la chance de s’affirmer, d’acquérir de nouvelles compétences et de transformer les anciens vêtements en d’autres plus neufs, commercialisables, modernes et aussi attirants que les habits de marques connues ayant la même gamme de prix.
Tous les produits de Hasanat sont faits de matériaux recyclés et réutilisés.
Pour réduire autant que possible le gaspillage de tissu, Hasanat coud tout le matériel restant et le transforme en couettes ou couvertures chaudes qu’elle distribue ensuite aux familles nécessiteuses. C’est une initiative à la fois créative et écoresponsable.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com