«Les Louvre de Picasso»: à Lens, la rencontre féconde entre deux géants

Picasso va pourtant s'inviter de son vivant au Louvre, qui finira par «jouer sur la magie de son nom» dans sa communication. En un demi-siècle, une vingtaine d'expositions temporaires le mettront à l'honneur. (AFP)
Picasso va pourtant s'inviter de son vivant au Louvre, qui finira par «jouer sur la magie de son nom» dans sa communication. En un demi-siècle, une vingtaine d'expositions temporaires le mettront à l'honneur. (AFP)
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Publié le Dimanche 10 octobre 2021

«Les Louvre de Picasso»: à Lens, la rencontre féconde entre deux géants

  • Au-delà des formes, couleurs et mouvements où le peintre cubiste pioche et synthétise, l'exposition fait la part belle à un autre récit: le rapport de l'artiste avec l'institution
  • «Les Louvre de Pablo Picasso»: le pluriel évoque la diversité des univers du prestigieux musée parisien, le plus grand du monde, et sa métamorphose

LENS: Une relation éclectique, tumultueuse et riche d'influences mutuelles: le musée français du Louvre-Lens explore à partir de mercredi le dialogue entre le Louvre et Picasso, un regard croisé sur deux titans de l'histoire de l'art.

Présentée du 13 octobre au 31 janvier 2022, "Les Louvre de Pablo Picasso" - le pluriel évoque la diversité des univers du prestigieux musée parisien, le plus grand du monde, et sa métamorphose - propose d'entrecroiser 450 peintures, dessins, sculptures, gravures, photographies et autres documents d'archives, dont quelques pièces "exceptionnelles" encore jamais rendues publiques.

Picasso (1881-1973) "avait une puissance du regard, de compréhension et d'intégration de l'art hors du commun", rappelle à l'AFP Marie Lavandier, directrice du musée du Louvre-Lens. Dans les couloirs du Louvre, qu'il "parcourt inlassablement dès 1900", "il va trouver une matière prodigieuse à inspiration".

Antiquités grecques, romaines ou orientales, sculptures, arts graphiques... "l'idée était de chercher le Louvre dans Picasso et Picasso dans le Louvre", une "logique en miroir" tissée en fil rouge tout au long du parcours, résume Dimitri Salmon, commissaire de l'exposition. 

Admiration et scepticisme 
Le visiteur plonge dans une reconstitution des départements du musée parisien, rapprochant les créations du maître espagnol de celles dont il a pu s'inspirer. "Il y a des choses bien connues, comme son travail sur +Le déjeuner sur l'herbe+" d'Edouard Manet. "Et d'autres beaucoup moins: son rapport à l'art égyptien, les portraits du Fayoum, son inspiration autour des objets d'arts, des bijoux, des céramiques...", énumère Mme Lavandier.

Parmi les pièces les plus puissantes, on retrouve "Le bain turc", "chef d'oeuvre iconique" de Jean-Auguste-Dominique Ingres. A côté de ce "prêt exceptionnel", "nous avons placé quatre oeuvres de Picasso: un dessin de 1968 et trois estampes" qui témoignent de l'étude revisitée par Picasso où "on retrouve l'esprit fantasmé" de cet "amoncellement des corps féminins", explique M. Salmon.

Autre oeuvre maîtresse, l'illustre "Tête de taureau" (1942), assemblage d'une selle en cuir et d'un guidon de bicyclette, dans laquelle le visiteur est invité à percevoir l'influence d'une sculpture bovine de 2.600 avant JC.

Au-delà des formes, couleurs et mouvements où le peintre cubiste pioche et synthétise, l'exposition fait la part belle à un autre récit: le rapport de l'artiste avec l'institution, qui a longtemps oscillé entre admiration et scepticisme.

Si les relations personnelles de Picasso avec les conservateurs comme Georges Salles, directeur des musées de France de 1945 à 1957, ont parfois été excellentes, des courriers et articles rappellent que l'artiste a aussi divisé, à l'image de "l'affaire Picasso", lorsque le conseil artistique des musées nationaux se déchire autour de sa toile "Nature morte" (1937).

«Outrages»
"Le Louvre a parfois été très critique envers Picasso, avec une sorte d'incompréhension, chez des spécialistes de la peinture ancienne, de la modernité de son oeuvre", relève M. Salmon. "On a l'impression que les outrages qu'il a fait subir à la figure humaine ont eu du mal à être acceptés par des conservateurs. Certains vont changer d'avis, mais il restera chez d'autres une forme de méfiance ou de distance."

Picasso va pourtant s'inviter de son vivant au Louvre, qui finira par "jouer sur la magie de son nom" dans sa communication. En un demi-siècle, une vingtaine d'expositions temporaires le mettront à l'honneur.

Cette relation passionnelle, qui culmine avec une exposition majeure en 1971, permet aussi "de comprendre son rapport à la célébrité" et de "découvrir le Louvre du XXe siècle, qui s'ouvre à la modernité", explique Mme Lavandier. 

Pour le Louvre-Lens, antenne du prestigieux musée parisien inaugurée en 2012 au coeur du bassin minier du nord de la France, cette exposition "monumentale" raconte "très bien ce Louvre autrement que l'on crée ici, qui consiste aussi à développer une autre vision du Louvre-Paris, et être un lieu laboratoire pour expérimenter des choses".

Bien que "complexe et de haut niveau scientifique", elle a aussi "l'ambition d'être accessible à tous les publics" grâce à des "moyens de médiations spécifiques". "Tout cela dessine ce qu'est le Louvre-Lens", conclut Marie Lavandier.


Goodbye Julia, grand gagnant des Prix de la critique pour les films arabes à Cannes

La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
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  • Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, a remporté trois prix
  • Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama

DUBAÏ: Goodbye Julia, du réalisateur soudanais Mohamed Kordofani, a remporté les prix du meilleur long métrage et du meilleur scénario lors de la 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes, qui s’est déroulée samedi en marge du festival du Festival de Cannes.

Le compositeur franco-tunisien Amin Bouhafa, qui a travaillé sur Hajjan, a remporté le prix de la meilleure musique pour ce film qui se déroule en Arabie saoudite.

Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, qui n’a pas remporté le prix du meilleur documentaire aux Oscars cette année, a remporté trois récompenses: meilleure réalisatrice pour Ben Hania, meilleur documentaire et meilleur montage.

Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama.

L’acteur palestinien Saleh Bakri a décroché le prix du meilleur acteur pour son rôle dans The Teacher, tandis que I Promise You Paradise, du cinéaste égyptien Morad Mostafa, est arrivé premier dans la catégorie du meilleur court métrage.

La cérémonie de remise des prix est organisée par le Centre du cinéma arabe (Arab Cinema Center, ACC), situé au Caire. Les vainqueurs sont élus par un jury de 225 critiques venus de plus de 70 pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Paul Kupelian, artiste informel et chroniqueur du côté coloré de la vie

L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
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  • A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants, tout comme de sa propre évolution
  • Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’œil

BEYROUTH : Figuratif ? Naïf ? L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. Né en 1975, cet artiste autodidacte de nationalité libanaise et française dont les racines remontent à l'Arménie, a grandi dans une famille d'artistes. Il n’a que 7 ans quand sa grand-tante l’initie à la technique reine, et donc complexe, de la peinture à l’huile. Dès lors, le reste de son enfance est ébloui par d’innombrables heures passées à dessiner et à peindre tout ce qui l’entoure. Il met toute sa passion à se perfectionner, aborde de nouveaux médiums tels que l'encre de Chine, l'acrylique, le pastel gras, le fusain ou la sanguine. Savait-elle, cette bienveillante aïeule, qu’elle lui offrait à travers l'art l'exutoire thérapeutique suprême, un moyen d'exprimer ses émotions et d'affronter les complexités de la vie ?  A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants tout comme de sa propre évolution, projetant ses troubles sur la toile et y gagnant en retour paix intérieure et stabilité.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’oeil. Il y a dans ses oeuvres une joie contagieuse que confirme le sourire spontané de tout spectateur qui y est confronté. Ce pouvoir n’échappe pas au regard avisé de la galeriste Nadine Begdache, commissaire de l’espace Janine Rubeiz, à Beyrouth. En 2016, elle lui offre son exposition inaugurale : "Looking at the Bright Side" (Regard sur le côté lumineux de la vie). Une présentation saluée par les critiques d'art et les collectionneurs.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Qu’on ne se trompe pas sur la « naïveté » de cet artiste autodidacte. Sa profonde compréhension des proportions, de la perspective et des détails complexes n’échappe pas à un regard averti.  Ses peintures, bien que légères, servent de canal à ses émotions. Dans ses œuvres récentes, Paul Kupelian utilise principalement la peinture acrylique à grande échelle, un médium dont il apprécie la polyvalence et le potentiel expressif.

Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Bien qu’il n’ait pas donné d’exposition depuis un certain temps, il confie à Arab News en français qu’il vit à présent à Dubai où il occupe un poste de direction dans le retail.  « Je peins dès que j’en ai le temps, le soir et surtout les weekends » poursuit-il. « La peinture est mon exutoire, je peux y passer des heures sans voir le temps passer. Cela me permet de tout oublier et m’apporte énormément de joie » ajoute Paul Kupelian qui affirme que, comme pour beaucoup d’artistes, son art est sa thérapie. Ajoutez à cette passion celle de l’histoire, la géopolitique, la philosophie, la musique, les voyages, le sport, vous obtenez, dans chaque toile, une nouvelle fenêtre ou un nouveau miroir où chacun peut trouver une réponse à ses propres questionnements.

 


Deuxième jour de la RSFW: défilé historique de maillots de bain et dentelle élégante

La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
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  • Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués
  • La collection de Sara Altwaim, comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline

MER ROUGE: La marque marocaine EAU a marqué l’histoire en lançant, vendredi, la deuxième série de défilés de la Red Sea Fashion Week. En effet, c’est la première fois que des maillots de bain font leur entrée sur un podium saoudien.

Avec la piscine scintillante de St. Regis et les palmiers ondulants en arrière-plan, la deuxième RSFW a mis en valeur l’une des pièces incontournables de l’été.

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EAU. (Photo fournie)

La collection comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. Bleu roi, jaune moutarde, vert chasseur et rouge marron dominaient la collection, créant une palette d’automne plutôt singulière, mais bienvenue, pour la saison estivale à venir.

Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués, notamment des paniers tressés parsemés de strass, des sacs de plage en paille et des pochettes à franges.

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Sarah Altwaim. (Photo fournie)

La mode affluait à mesure que la mer Rouge brillait. La collection de Sara Altwaim comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline. Chacune des pièces est attrayante, grâce à une touche individuelle, de subtiles perles, des coupes superposées ou un mélange de tissus.

Altwaim a présenté un tissu en mousseline d’inspiration sous-marine présentant des croquis de créatures des fonds marins, comme les poissons, les crevettes et les crabes, qui ont fait leur apparition dans une variété d’ensembles.

Les cols de perles très superposés, les jupes en forme de paréo, les résilles ornées de bijoux, les tissus métalliques et les vêtements fluides étaient également inspirés de la vie marine.

La créatrice saoudienne Yasmina Q a introduit les vêtements d’intérieur, clôturant les défilés avec une collection de robes en tricot effet côtelé dans des tons vert menthe, bleu écume de mer, jaune vif, corail et bien plus encore.

Il y avait aussi des manches évasées et une taille ajustée qui se transformait en une forme trapèze. Certaines pièces étaient également sans manches pour un look estival plus décontracté. La collection, composée de lunettes de soleil et de chapeauxestivaux, présentait également une gamme de vêtements d’intérieur, allant des bas côtelés aux hauts ajustés simples, en passant par les chemises côtelées, les hauts kimonos et les pulls amples.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com