«Activité suspecte» d'un partisan des talibans près d'une base nucléaire en Ecosse

Le sous-marin nucléaire britannique HMS Astute de la Royal Navy navigue dans la rivière Clyde en direction de la base navale HM Clyde à Faslane, près de Glasgow, en Écosse, le 20 novembre 2009. (Photo, Reuters)
Le sous-marin nucléaire britannique HMS Astute de la Royal Navy navigue dans la rivière Clyde en direction de la base navale HM Clyde à Faslane, près de Glasgow, en Écosse, le 20 novembre 2009. (Photo, Reuters)
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Publié le Samedi 09 octobre 2021

«Activité suspecte» d'un partisan des talibans près d'une base nucléaire en Ecosse

  • Des résidents locaux en Écosse ont déclaré avoir vu huit hommes arriver au domicile de Waheed Totakhyl et en repartir 20 minutes plus tard
  • Totakhyl a déjà exprimé son soutien aux talibans, vendu des pizzas qui portaient le nom d’Oussama ben Laden et appelé à la mort de soldats américains

LONDRES : Des résidents vivant à proximité d'un complexe militaire abritant des sous-marins nucléaires en Écosse, au Royaume-Uni, ont alerté la police des activités suspectes sur un terrain loué par un partisan des talibans, adjacent à la base navale, a rapporté Sky News.

Waheed Totakhyl a auparavant appelé publiquement à la mort de soldats américains en Afghanistan et son frère est actuellement commandant militaire des talibans à Kaboul.

Il a loué une ferme à moins de huit kilomètres d'une importante base maritime de la Royal Navy, qui abrite des sous-marins équipés d'armes nucléaires.

Les résidents locaux ont déclaré avoir vu plusieurs hommes lui rendre visite ces dernières semaines. Ils ont alerté la police locale de l'activité, leur affirmant que le 10 août, huit hommes sont arrivés à la ferme de Totakhyl dans deux véhicules, puis sont repartis à peine 20 minutes plus tard.

Les résidents locaux ont indiqué que les hommes prétendaient être des Afghans qui ont fait le trajet de Londres, un parcours qui prend environ huit heures dans chaque sens.

Un habitant anonyme a déclaré à Sky News: «Bien sûr, il n'y a peut-être absolument rien à craindre. Cependant, regardez les circonstances de cette visite et les caractéristiques de cette région. La ferme se trouve à côté de l'un des sites militaires les plus sensibles du pays».

«On nous alerte à nouveau d'une menace terroriste, et maintenant nous apprenons que le locataire de la ferme, Totakhyl soutient les talibans, avec un frère qui est commandant chez eux, en Afghanistan».

«Je crois que lorsque vous faites le lien, le moins que nous puissions faire était de transmettre nos préoccupations. L'apparition brève de ces jeunes mâles, venant de Londres, était quand même, très étrange».

La ferme de Totakhyl surplombe une bande d'eau utilisée par les navires lorsqu'ils entrent et sortent de la base, ainsi qu'un bâtiment qui héberge le personnel de la Royal Navy. Totakhyl a cependant rejeté toute accusation selon laquelle il utilisait la ferme à des fins n »fastes.

Il «aime être agriculteur», a-t-il confié, expliquant que ses visiteurs étaient là uniquement pour discuter des événements en Afghanistan, qui a récemment été entièrement pris par les talibans.

«Mes amis me rendent visite depuis Birmingham et Londres. Ils sont venus cette année juste pour me rendre visite et parler de la situation en Afghanistan», a déclaré Totakhyl à Sky News.

«Nous parlions de l'Afghanistan, de ce qui allait se passer en Afghanistan et comment pouvons-nous aider le peuple afghan depuis le Royaume-Uni».

Totakhyl a ajouté : «J’ai loué la ferme parce que j'aime être agriculteur et profiter du beau temps… de l'Écosse. Je n'ai jamais rien fait de mal au Royaume-Uni. Quoi que j'aie fait, c'est pour mon peuple, pour mon pays».

Cependant, l'homme, qui est arrivé au Royaume-Uni en 2001 et possède maintenant un commerce de plats à emporter, a eu des activités dans le passé qui pourraient justifier un examen plus approfondi de son comportement.

Son magasin vendait autrefois des pizzas qui portaient le nom d’Oussama ben Laden, il y avait même une photo en ligne qui le montre tenir un fusil aux côtés de trois autres hommes armés, vêtus de treillis militaires.

La photo, a-t-il expliqué, a été prise en Afghanistan lors d'une visite à la prison de Bagram où son frère était détenu avant d'être libéré par les talibans et de repris son poste de commandant au sein du groupe.

En 2010, Totakhyl a publiquement appelé à la mort de soldats américains en Afghanistan lors d'une manifestation, et même d'autres Afghans ont demandé que des mesures soient prises contre lui. En septembre, des demandeurs d'asile afghans ont exigé l'expulsion de Totakhyl pour son soutien clairement affirmé aux talibans.

S'exprimant de manière anonyme, un ancien interprète qui a travaillé avec l'armée britannique a dévoilé le mois dernier : «Totakhyl soutient les réfugiés et soutient les talibans. Il doit prendre un parti, pas deux».

«S'il est vrai que son frère est un commandant au sein des talibans ou soutient les talibans, il doit être expulsé».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.