Un mois avant la COP26, le Royaume-Uni hostile aux militants climatiques

Le président britannique de la COP26, Alok Sharma (à gauche), réagit lors d'une conversation avec Stanley Johnson le troisième jour de la conférence annuelle du Parti conservateur au centre des congrès de Manchester Central à Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, le 5 octobre 2021. (Ben Stansall / AFP)
Le président britannique de la COP26, Alok Sharma (à gauche), réagit lors d'une conversation avec Stanley Johnson le troisième jour de la conférence annuelle du Parti conservateur au centre des congrès de Manchester Central à Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, le 5 octobre 2021. (Ben Stansall / AFP)
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Publié le Vendredi 08 octobre 2021

Un mois avant la COP26, le Royaume-Uni hostile aux militants climatiques

  • Après des dizaines d'arrestations, une centaine de militants aux profils divers -parents parfois venus avec leurs enfants, personnes âgées, membres du clergé- ont écopé au tribunal d'une injonction leur interdisant de bloquer les routes
  • La police écossaise, qui déploiera 10.000 agents chaque jour, a affirmé qu'elle faciliterait les manifestations pacifiques et même «illégales, jusqu'à un certain point»

LONDRES : Alors qu'il s'apprête à accueillir le mois prochain le sommet de la COP26 pour le climat à Glasgow, le gouvernement britannique durcit le ton à l'encontre de certains militants pour le climat aux actions spectaculaires.

En septembre, le groupe Extinction Rebellion (XR) a manifesté dans plusieurs villes, paralysant partiellement le trafic, et a averti vouloir faire de même en marge des deux semaines de sommet en Ecosse.

Ces dernières semaines ont aussi vu l'émergence d'un autre groupe, Insulate Britain, qui a provoqué des embouteillages sur les axes majeurs britanniques pour avertir sur l'urgence climatique et pousser le gouvernement à agir.

Après des dizaines d'arrestations, une centaine de militants aux profils divers -parents parfois venus avec leurs enfants, personnes âgées, membres du clergé- ont écopé au tribunal d'une injonction leur interdisant de bloquer les routes.

Une décision dont s'est félicité mercredi le Premier ministre Boris Johnson, heureux que de «nouvelles mesures» annoncées mardi permettent d'«isoler confortablement en prison, là où ils devraient être», ceux qu'il n'hésite pas à qualifier de «nuisance».

Le dirigeant conservateur souhaite renvoyer l'image d'un Royaume-Uni leader dans la lutte contre le changement climatique - se positionnant en bon élève de la réduction des émissions de carbone-, mais se montre résolument hostile aux manifestants, que les journaux de droite n'hésitent pas à qualifier d'«éco-idiots» ou «éco-anarchistes».

XR et Insulate Britain ont été accusées de mettre des vies en danger par leurs actions, qui consistent notamment à coller les manifestants sur le macadam ou s'asseoir devant la circulation aux heures de pointe.

- Loin des «hippies» barbus -

Interrogé pour savoir s'il bloquerait le passage d'une ambulance, le fondateur de XR Roger Hallam a répondu par l'affirmative. Mais d'autres militants ne sont pas d'accord.

«Nous avons le cœur brisé par tout ça. Nous n'allons pas empêcher les ambulances de passer», a expliqué à l'AFP Tim Speers, d'Insulate Britain.

Cet homme de 36 ans, originaire des Cornouailles, ressemble peu à la caricature du militant écologiste - un «hippie» barbu en bonnet de laine- qu'agite souvent Boris Johnson.

Rasé de près, il explique avoir laissé tomber son ancienne vie de joueur de poker pour lutter contre le changement climatique par la désobéissance civile.

«Dès qu'ils feront une déclaration significative indiquant qu'ils vont se mettre au travail, qu'ils vont atteindre leurs propres objectifs, je quitterai la route», promet-il, «je ne peux pas rester les bras croisés pendant que le gouvernement laisse complètement tomber les citoyens qu'il est censé protéger».

Le Royaume-Uni a connu dans le passé de nombreuses actions d'écologistes s'opposant à de grosses infrastructures, comme dans les années 1990 contre le projet d'une rocade routière près de Newbury (Ouest de l'Angleterre).

En début d'année, des militants -dont les enfants d'un propriétaire foncier et éditeur millionnaire- ont été jugés pour avoir creusé et occupé un tunnel en dessous de la gare londonienne de Euston, afin d'empêcher la construction de la ligne ferroviaire à grande vitesse HS2. Les charges viennent d'être abandonnées.

- «Pas de lendemain» -

Janine Eagling, consultante en informatique à la retraite, estime que «nous sommes dans une position pire que jamais». «Nous émettons du CO2 comme s'il n'y avait pas de lendemain, et si nous continuons comme ça, il n'y aura littéralement pas de lendemain», affirme la sexagénaire.

«Ca peut sembler extrême de perturber les gens dans leur vie quotidienne, (mais) Insulate Britain a une demande simple», explique la militante.

En annonçant mardi un durcissement des peines pour ceux qui perturberaient la circulation, la ministre de l'Intérieur Priti Patel a affirmé qu'elle ne tolérerait pas que «des éco-guerriers piétinent notre mode de vie et épuisent les ressources de la police».

Une position «lâche», a réagi Insulate Britain, qui accuse le gouvernement de «tirer sur le messager» et de «laisser tomber le pays confronté au plus grand risque de tous les temps».

La situation pourrait être tendue à Glasgow, où un rassemblement de 50.000 à 100.000 personnes est prévu en marge des deux semaines de sommet.

La police écossaise, qui déploiera 10.000 agents chaque jour, a affirmé qu'elle faciliterait les manifestations pacifiques et même «illégales, jusqu'à un certain point». Mais elle a prévenu que des mesures devraient être prises «lorsque la protestation commence à empiéter sur la capacité de la conférence à fonctionner».


Un homme a escaladé Big Ben à Londres avec un drapeau palestinien

Un manifestant brandissant un drapeau palestinien fait un geste depuis le côté de la tour Elizabeth, plus connue sous le nom de « Big Ben », au Palais de Westminster, qui abrite les Chambres du Parlement, dans le centre de Londres, le 8 mars 2025. (Photo par Ben STANSALL / AFP)
Un manifestant brandissant un drapeau palestinien fait un geste depuis le côté de la tour Elizabeth, plus connue sous le nom de « Big Ben », au Palais de Westminster, qui abrite les Chambres du Parlement, dans le centre de Londres, le 8 mars 2025. (Photo par Ben STANSALL / AFP)
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  • En fin de matinée, cet homme se trouve toujours à plusieurs mètres de haut sur la tour, au bord de la Tamise.
  • L'homme est vêtu d'un manteau noir et d'une casquette, tient un drapeau palestinien ainsi qu'un keffieh.

LONDRES : Un homme a escaladé samedi matin la célèbre tour où se trouve l'horloge de Big Ben à Londres, en brandissant un drapeau palestinien.

La Metropolitan Police a été alertée à 7 h 24 (locales et GMT) de la présence d'un homme grimpant la Tour Elizabeth, au Palais de Westminster, le Parlement britannique, a indiqué la police londonienne dans un communiqué.

« Des agents sont sur les lieux et s'efforcent de mettre fin à l'incident en toute sécurité », a-t-elle ajouté.

En fin de matinée, cet homme se trouve toujours à plusieurs mètres de haut sur la tour, au bord de la Tamise.

Le pont de Westminster a dû être fermé, ce qui a entraîné d'importants embouteillages dans cette zone du centre de Londres.

De nombreuses personnes se sont rassemblées à l'extérieur du cordon de sécurité mis en place par la police.

Les pompiers et des ambulances sont présents.

Trois personnes, membres des services de secours, ont été montées sur une nacelle, l'une d'elles utilisant un mégaphone pour parler à l'homme qui a escaladé la tour.

Celui-ci, vêtu d'un manteau noir et d'une casquette, tient un drapeau palestinien ainsi qu'un keffieh.


Sommet de l'UE sur la défense et l'Ukraine: Starmer salue un "pas en avant historique"

Le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent pour une photo de famille lors d'un sommet tenu à Lancaster House, dans le centre de Londres, le 2 mars 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent pour une photo de famille lors d'un sommet tenu à Lancaster House, dans le centre de Londres, le 2 mars 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué vendredi les "progrès" réalisés par l'UE lors de son sommet extraordinaire jeudi sur la défense et l'Ukraine
  • Le dirigeant britannique a également discuté avec le président français Emmanuel Macron vendredi soir

LONDRES: Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué vendredi les "progrès" réalisés par l'UE lors de son sommet extraordinaire jeudi sur la défense et l'Ukraine, estimant qu'ils constituaient un "pas en avant historique", selon une porte-parole de Downing Street.

Keir Starmer s'est entretenu vendredi par visioconférence avec les présidents du Conseil européen et de la Commission, ainsi que les dirigeants du Canada, de la Turquie, de la Norvège et de l'Islande, au lendemain de ce sommet.

Le dirigeant britannique a également discuté avec le président français Emmanuel Macron vendredi soir. Ils ont "comparé leurs notes" sur leur travail visant à obtenir une paix durable en Ukraine, selon Downing Street.

Les pays de l'Union européenne ont donné jeudi leur feu vert à un plan visant à mobiliser jusqu'à 800 milliards d'euros sur quatre ans, afin de renforcer la défense du continent et aider l'Ukraine.

"Le Premier ministre a salué les progrès réalisés par l'Union européenne lors du Conseil européen d'hier, estimant qu'il s'agissait d'un pas en avant historique et d'un autre signe de l'implication accrue de l'Europe", a indiqué la porte-parole.

Keir Starmer a "fait le point sur la diplomatie intensive entre les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Ukraine et s'est félicité du potentiel des pourparlers de paix en Arabie saoudite la semaine prochaine", a ajouté la porte-parole.

Les dirigeants ont aussi discuté de la "coalition des (pays) volontaires" susceptibles d'aider à un maintien de la paix en Ukraine dans l'éventualité d'un accord de cessez-le-feu.

Selon Londres, une vingtaine de pays sont prêts à contribuer, même si les modalités n'ont pas été précisées. Cette éventuelle participation pourrait se faire par un envoi de troupes ou par d'autres moyens, comme un soutien logistique.

Les dirigeants ont aussi souligné "l'importance" d'une réunion prévue mardi à Paris des chefs d'état-major des pays européens prêts à garantir une future paix en Ukraine.


Les experts de l'ONU condamnent la décision d'Israël de rouvrir les «portes de l'enfer» 

Des Palestiniens sont assis à une grande table entourée de décombres de bâtiments détruits alors qu'ils se rassemblent pour l'iftar, le repas de rupture du jeûne pendant le mois du Ramadan à Jabaliya, dans la bande de Gaza, le 6 mars 2025. (AP)
Des Palestiniens sont assis à une grande table entourée de décombres de bâtiments détruits alors qu'ils se rassemblent pour l'iftar, le repas de rupture du jeûne pendant le mois du Ramadan à Jabaliya, dans la bande de Gaza, le 6 mars 2025. (AP)
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  • Les experts ont averti que les fragiles espoirs de paix dans la région continuent de s'évanouir et que la catastrophe humanitaire à Gaza est loin d'être terminée
  • La phase initiale du cessez-le-feu a expiré dimanche sans qu'Israël et le Hamas ne parviennent à un accord sur une prolongation ou sur la suite à donner à l'accord

NEW YORK: Plus de 20 experts indépendants des droits de l'homme des Nations unies ont dénoncé la décision du gouvernement israélien de bloquer toute aide humanitaire à Gaza et de reprendre le siège total du territoire.

Ils ont averti que cette décision enfreignait les termes de l'accord de cessez-le-feu avec le Hamas, violait le droit international et mettait en péril les perspectives de paix.
Dans une déclaration commune publiée jeudi, les experts ont condamné la décision prise dimanche par Israël de suspendre les livraisons de tous les biens à Gaza, y compris l'aide vitale. Cette décision fait suite à l'annonce par le cabinet de guerre israélien qu'il était prêt à se retirer de l'accord de cessez-le-feu, certains ministres appelant ouvertement à la réouverture des «portes de l'enfer» dans l'enclave ravagée par la guerre.

«Cette action constitue une violation flagrante du droit international», ont déclaré les experts. «En tant que puissance occupante, Israël est légalement tenu d'assurer la fourniture de nourriture, de fournitures médicales et d'autres formes d'aide en quantité suffisante.»

«En bloquant ces services essentiels, y compris ceux qui sont indispensables à la santé sexuelle et reproductive et à l'aide aux personnes handicapées, Israël arme l'aide humanitaire.»

Ces actions représentent «de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme», ont-ils ajouté, et pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité en vertu du Statut de Rome.

Parmi les experts indépendants qui ont apposé leur nom à la déclaration figurent Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur les droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, et Michael Fakhri, rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation. Les rapporteurs spéciaux font partie de ce que l'on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Ce sont des experts indépendants qui travaillent sur une base volontaire, ne font pas partie du personnel de l'ONU et ne sont pas rémunérés pour leur travail.

Ils ont également critiqué l'approche générale d'Israël à l'égard de l'accord de cessez-le-feu, qui avait été initialement salué comme une voie vers la paix. Or, au lieu de favoriser la cessation des hostilités, l'accord a été marqué par la poursuite de la violence et de la destruction.

Au moins 100 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis l'entrée en vigueur de l'accord le 19 janvier. Le nombre total de morts dans le territoire depuis le début de la guerre en octobre 2023 s'élève désormais à 48 400, alors que les forces israéliennes poursuivent leurs frappes aériennes et leurs assauts au sol.

«Les conditions difficiles du cessez-le-feu, marquées par une aide limitée et de maigres ressources, n'ont fait qu'exacerber les souffrances de la population de Gaza», écrivent les experts.

«La décision de réimposer un siège total à Gaza – où 80% des terres agricoles et des infrastructures civiles ont déjà été détruites – ne manquera pas d'aggraver la crise humanitaire.

Alors que certains États et organisations régionales ont tenté de justifier les actions d'Israël comme une réponse aux violations présumées du cessez-le-feu par le Hamas, les experts ont noté que les violations répétées de l'accord par Israël n'ont en grande partie pas été signalées.

Ils ont appelé les médiateurs de l'accord de cessez-le-feu, l'Égypte, le Qatar et les États-Unis, à intervenir pour aider à préserver l'accord conformément aux obligations internationales. Ils ont également souligné que les actions d'Israël devaient être considérées dans le contexte de l'occupation illégale des territoires palestiniens, une situation à laquelle la Cour internationale de justice a exigé qu'il soit mis fin.

Les experts ont conclu en lançant un appel pressant à une action mondiale: «Les nations doivent rappeler leurs obligations en vertu du droit international et agir pour mettre fin à cette agression brutale contre le peuple palestinien. La communauté internationale ne peut pas permettre que l'anarchie et l'injustice prévalent.»

Alors que le monde observe les effets dévastateurs de la dernière décision israélienne, les experts ont averti que les fragiles espoirs de paix dans la région continuent de s'évanouir et que la catastrophe humanitaire à Gaza est loin d'être terminée.
La phase initiale du cessez-le-feu a expiré dimanche sans qu'Israël et le Hamas ne 
parviennent à un accord sur une prolongation ou sur la suite à donner à l'accord.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com