PARIS: Jean-Pierre Papin, Basile Boli, Claude Lelouch et Jean-Louis Borloo ont aidé à porter le cercueil: des personnalités des sports, des arts et de la politique ont entouré mercredi la famille de Bernard Tapie, lors d'une cérémonie religieuse à Paris.
En présence de la Première dame Brigitte Macron et de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, la messe en sa mémoire s'est tenue dans l'ancienne abbaye bénédictine de Saint-Germain-des-Près (VIe arr.), près d'un mois après la cérémonie en hommage à l'acteur Jean-Paul Belmondo dans cette église.
Tour à tour entrepreneur, chanteur, président de l'Olympique de Marseille, ministre éphémère de la Ville, acteur et patron de presse à la tête de la Provence, Bernard Tapie est décédé dimanche à 78 ans à son domicile parisien des suites d'un cancer.
Écharpe de l'OM à la main, des supporters ont salué les sportifs venus dire un adieu ému à l'ancien patron du club, sur le parvis de l'église où résonnaient les cris "Tapie, Tapie", "merci boss".
Leur restera l'image de l'ex-attaquant Jean-Pierre Papin, ballon d'or avec l'OM, prenant dans ses bras Basile Boli, auteur du but de la victoire en 1993 de l'OM face au Milan AC en finale de la Ligue des champions.
Les deux footballeurs ont aidé les proches à porter le cercueil à la sortie de l'église, tout comme le réalisateur Claude Lelouch - qui avait fait tourner Tapie en 1996 dans "Hommes, Femmes, mode d'emploi" - et l'ancien ministre Jean-Louis Borloo, ami et ancien avocat du défunt.
"C'était un homme au coeur tendre", a ensuite glissé Jean-Louis Borloo, 70 ans. L'actrice et chanteuse Line Renaud, 93 ans, a vanté son ami qui "aimait la vie, qui était gai".
Parmi les 300 invités venus soutenir l'épouse et les quatre enfants de Bernard Tapie, figurait l'entraîneur Rolland Courbis, ainsi que Bernard Hinault, ancien coureur cycliste de l'équipe La Vie Claire, propriété de Bernard Tapie entre 1984 à 1991.
L'ancien président Nicolas Sarkozy côtoyait les ex-ministres François Bayrou, Bernard Kouchner, Rachida Dati et Christian Estrosi.
«Ah, c'est pour Nanard»
L'animateur Michel Drucker, le directeur général de BFM TV Marc-Olivier Fogiel, le publicitaire Jacques Séguéla ou l'homme d'affaires Xavier Niel étaient présents, comme l'acteur Pierre Arditi et l'écrivain André Bercoff.
De nombreux policiers encadraient le parvis de l'église, où étaient massées 250 personnes. "Ah, c'est pour Nanard", s'est exclamé un homme en passant.
"Je suis venu saluer le sportif et l'homme qui a beaucoup apporté au football français", a dit à l'AFP Hugues Modestin, 54 ans. "Je suis originaire des Antilles et le fait qu'il ait donné leur chance, à l'OM, à des joueurs comme Jocelyn Angloma originaire de Guadeloupe, a été important pour moi".
Jean-Claude, retraité de 68 ans du Val-de-Marne, a vanté "une figure en France des affaires et de la politique". "Il a fait des choses bien, d'autres mal, il faut se rappeler de l'ensemble", a ajouté sa femme, Françoise, 77 ans, l'homme d'affaires ayant été condamné dans plusieurs affaires judiciaires, en particulier pour le match truqué Marseille-Valenciennes, qui lui valut de passer 165 jours en prison en 1997.
Cette cérémonie avait lieu le jour où la cour d'appel de Paris aurait dû rendre sa décision dans l'affaire de l'arbitrage controversé de 2008 entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, autour de la revente de l'équipementier sportif Adidas.
Du fait de sa mort, la cour a "constaté l'extinction de l'action publique" à son encontre, après la relaxe prononcée par le tribunal correctionnel en 2019. Mais elle rendra sa décision le 24 novembre concernant les cinq autres prévenus, dont le patron d'Orange Stéphane Richard.
Une chapelle ardente sera dressée jeudi à Marseille, où Bernard Tapie doit être inhumé vendredi.