PARIS: L'ancien Premier ministre Edouard Philippe, qui doit créer son parti le 9 octobre, "va devoir se positionner", prévient mercredi Olivier Becht, président du groupe Agir à l'Assemblée, qui unit déjà des élus de droite et du centre droit alliés de la majorité.
"Il va devoir se positionner. Créer un mouvement est évidemment son droit. C’est même une bonne chose s’il parvient à accueillir des personnalités, notamment de l’UDI ou de LR, qui n’ont pas encore rejoint la majorité", reconnaît M. Becht dans un entretien à Libération.
"Mais s’il n’y arrive pas, il sera sur le même positionnement qu’Agir, qui a déjà uni depuis le début du quinquennat les élus de centre droit et de droite prêts à travailler avec le président de la République. Avoir deux structures de même sensibilité qui font la même chose, ça n’a pas d’intérêt", tranche-t-il.
Présidentielle: Estrosi apportera un soutien «sans ambiguïté» à Emmanuel Macron
Le maire de Nice, Christian Estrosi apportera son soutien à Emmanuel Macron "s'il est candidat" à l'élection présidentielle, car il "incarne le mieux" la filiation de la droite et du centre, a-t-il annoncé mercredi sur BFMTV et RMC.
"Si Macron est candidat je le soutiendrai sans la moindre ambiguïté", a déclaré M. Estrosi, qui a quitté Les Républicains en mai.
"Je suis gaulliste, je suis issu d'une famille, je suis issu d'une filiation de la droite et du centre voulue par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et aujourd'hui c'est celui (Emmanuel Macron, ndlr) qui incarne le mieux cette filiation ne serait-ce que dans les réformes qui ont été faites", a estimé M. Estrosi, précisant que le soutien qu'il apportera au président de la République, "s'il est candidat, ne sera pas inconditionnel".
"Les grandes idées que nous avons portées derrière de grandes personnalités, Pompidou, Chirac, Giscard d'Estaing, Raymond Barre, Nicolas Sarkozy et d'autres, je veux dire à tous ces électeurs qui peuvent se sentir orphelins qu'on va continuer à porter ces idées et que naturellement le soutien que j'apporterai, s'il est candidat, à Macron n'est pas inconditionnel mais c'est pour faire entendre cette voix", a encore déclaré M. Estrosi.
La semaine dernière, à Nice, devant les membres de son mouvement La France Audacieuse, l'ancien ministre des gouvernements de droite de Villepin et Fillon s'était dit "soulagé" d'avoir "pris (sa) liberté" et avait largement critiqué le processus de désignation du futur candidat des Républicains à l'élection présidentielle.
"Comment ont-ils pu passer par pertes et profits cette grande Histoire que nous avons incarnée? Comment ont-ils pu décider à 23 000 la manière dont la droite pourrait être représentée?", s'était-il interrogé, ajoutant que "ce n'est même pas un dépôt de bilan ou une faillite, non c'est une liquidation".
Alors que la majorité LREM/MoDem/Agir travaille à la construction d'une "maison commune" en vue de la présidentielle de 2022, Agir n’est donc pas prêt à se fondre dans le parti d'Edouard Philippe (ex-LR)? "Agir a vocation à travailler avec cette nouvelle offre politique, mais vous me posez une question à laquelle je ne peux pas répondre car je ne sais pas encore ce que propose Edouard Philippe", fait valoir M. Becht.
Il dit par ailleurs ne pas souscrire "à ce stade" à la proposition d'Edouard Philippe d'un report de l'âge de la retraite pouvant aller jusqu'à 67 ans, soulignant la nécessité d'"élaborer un projet (...) tous ensemble".
Interrogé pour savoir si MM. Macron et Philippe pourraient s'affronter pour la présidentielle de 2027, il estime que "la question principale n’est pas de savoir qui porte les chapeaux à plume mais quelle vision nous portons pour l’avenir du pays".