Présidentielle: «Mon soutien sera complet» à Emmanuel Macron, annonce Edouard Philippe

Les propos de l'ancien chef du gouvernement ont été immédiatement salué dans la majorité. (Photo, AFP)
Les propos de l'ancien chef du gouvernement ont été immédiatement salué dans la majorité. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 13 septembre 2021

Présidentielle: «Mon soutien sera complet» à Emmanuel Macron, annonce Edouard Philippe

  • Pour justifier son soutien, outre «la loyauté et la cohérence», il a mis en avant le fait qu'«Emmanuel Macron est fait d'un métal dont je ne vois pas beaucoup la trace dans tous ceux qui sont candidats aujourd'hui à l'élection présidentielle»
  • Concernant son avenir personnel, il précise qu'il «ne demande pas une place», car «j'ai été Premier ministre, j'ai aimé ça, tout va bien, ce n'est pas le sujet»

PARIS : L'ex-Premier ministre Edouard Philippe a annoncé dimanche qu'il apporterait un soutien "complet" au président Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2022.

"Mon soutien sera complet au président de la République en 2022", a affirmé le maire du Havre dans l'émission 7 à 8 de TF1, invoquant plusieurs raisons dont la "loyauté" et la nécessité d'"accentuer" les réformes lancées depuis 2017.

"Je veux dire les choses le plus clairement possible pour l'élection présidentielle de 2022, (...) je pense, j'espère qu'il sera candidat et je le soutiendrai pour trois raisons", a précisé celui qui est resté un peu plus de trois ans à Matignon, du 15 mai 2017 au 3 juillet 2020.

Pour justifier son soutien, outre "la loyauté et la cohérence", il a mis en avant le fait qu'"Emmanuel Macron est fait d'un métal dont je ne vois pas beaucoup la trace dans tous ceux qui sont candidats aujourd'hui à l'élection présidentielle".

Evoquant "la philosophie qui était celle du président de la République en 2017, de réformes, de dépassements, d'audaces, de transformation", l'ancien chef du gouvernement a estimé enfin "que c'étaient des réformes qui allaient dans le bon sens et qu'il faut accentuer, reprendre à bien des égards, si on veut raffermir la puissance de notre pays".

Edouard Philippe a aussi souligné qu'en 2022, Emmanuel Macron "aura besoin de s'appuyer sur une nouvelle majorité" et que lui-même "veut participer à la constitution de cette nouvelle offre politique" qui lui paraît "indispensable".

Une quarantaine de maires de droite modérée et du centre s'étaient réunis le 29 août à Fontainebleau (Seine-et-Marne) en présence d'Edouard Philippe, promettant de se structurer pour "peser" davantage politiquement à l'approche de la présidentielle de 2022, et dessinant un espace politique penchant à droite et soutenant Emmanuel Macron.

Concernant son avenir personnel, il précise qu'il "ne demande pas une place", car "j'ai été Premier ministre, j'ai aimé ça, tout va bien, ce n'est pas le sujet", et que "parler de 2027, c'est à la fois déplacé et absurde".

"Est-ce qu'un jour j'aurai l'occasion de servir mon pays dans la politique nationale, peut-être, si c'est le cas, j'en serai heureux, et une chose que je sais, c'est que quand on veut servir son pays, il est pas inutile de s'y préparer intellectuellement, politiquement", a-t-il cependant ajouté.

Les propos de l'ancien chef du gouvernement ont été immédiatement salué dans la majorité: "Clair, net et sans bavure, avec clarté, fermeté et élégance", a apprécié le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand sur Twitter.

"Le soutien clair et fort d'Edouard Philippe est celui d'un homme libre qui a loyalement servi son pays pendant trois ans à Matignon", a abondé le patron de LREM Stanislas Guerini.

Plusieurs ministres qui avaient servi sous ses ordres, comme Marc Fesneau ou Olivier Dussopt, y sont également allés de leur compliment, jugeant ce soutien sans surprise mais "précieux pour notre pays".


La manifestation de soutien à Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella

La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
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  • « Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française.
  • « Cela nous semblait nécessaire que nous puissions nous exprimer directement aux Français.

STRASBOURG : La manifestation de soutien à Marine Le Pen prévue dimanche à Paris « n'est pas un coup de force », mais une mobilisation « pour la démocratie », a assuré mercredi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

« Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française », a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.

« Cela nous semblait nécessaire (...) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l'intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l'ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants », a-t-il ajouté.

Cette condamnation, que le RN qualifie de « scandale démocratique », compromet grandement ses chances de concourir une quatrième fois à la fonction suprême en 2027.

Pour Jordan Bardella, cela ne change « absolument rien » à sa relation avec Marine Le Pen, « si ce n'est qu'elle est peut-être encore plus forte qu'elle ne l'a été par le passé ».

« Je suis à ses côtés, je vais continuer à l'être (...) Nous allons évidemment mener le combat », a assuré l'eurodéputé qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.

Il a qualifié de « bonne nouvelle » l'annonce de la justice qu'une décision en appel devrait être rendue « à l'été 2026 », donc bien avant la présidentielle.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».