Pour Paris, la rupture du «contrat du siècle» est d’abord une trahison australienne

Rappelons que ce coup de tonnerre n’est pas la première secousse dans l’histoire d’une relation mouvementée entre Paris et Washington. (AFP)
Rappelons que ce coup de tonnerre n’est pas la première secousse dans l’histoire d’une relation mouvementée entre Paris et Washington. (AFP)
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Publié le Mercredi 06 octobre 2021

Pour Paris, la rupture du «contrat du siècle» est d’abord une trahison australienne

  • Pour Paris, l’affaire des sous-marins est un tournant, elle n’est pas seulement commerciale, mais profondément politique
  • L’alliance anglo-saxonne Aukus représente une nouvelle configuration stratégique dans l’océan Pacifique divisant l’Occident et isolant la France

PARIS : La crise des sous-marins australiens qui a éclaté à la mi-septembre a provoqué un incident diplomatique sans précédent entre Paris et Washington. Ce refroidissement entre les deux pays va-t-il avoir des conséquences durables? À la suite de l’infructueuse tentative américaine de contenir la colère française, tout indique que la méfiance serait de mise à court terme, et que le camp occidental ne sortirait pas indemne d’une crise dans la zone indopacifique, principal théâtre d’un bras de fer qui se dessine avec le géant chinois.

Vue de Paris, l’inopinée rupture du «contrat du siècle» est tout d’abord une trahison de la part de l’Australie, mais surtout une confirmation d’un revirement stratégique américain face à la Chine, dont la France, l’Union européenne (UE) et l’Otan font les frais. 

 

Les effets de l’alliance Aukus

Cet épisode de tension transatlantique, dans le contexte du «désordre stratégique mondial» conduit la diplomatie française à reconsidérer sa vision des «États-Unis d’Amérique», le grand allié de toujours.

Sans aucun doute, l’alliance anglo-saxonne Aukus (acronyme de l'anglais «Australia, United Kingdom et United States») représente une nouvelle configuration stratégique dans l’océan Pacifique divisant l’Occident et isolant la France. De ce fait, la relation franco-américaine entre dorénavant dans une zone de turbulences. Le retour de l’ambassadeur français à Washington (après une conversation téléphonique Biden-Macron) n’est pas nécessairement le signe d’un apaisement. Le 29 septembre, le président français est ainsi sorti de son silence, déclarant qu’il était temps que les Européens ne fassent plus preuve de «naïveté» et se fassent «respecter» par les États-Unis. En effet, Macron, en plein contexte préélectoral, ne pourrait céder devant Joe Biden, peu soucieux de l’alliance avec l’Europe à l’instar de Donald Trump, tellement stigmatisé sur le Vieux continent.

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Le Premier ministre britannique a vu dans l’affaire des sous-marins une occasion de réaffirmer son concept de «Global Britain», en projetant son pays comme une puissance asiatique. (AFP)

Cet épisode de tension transatlantique, dans le contexte du «désordre stratégique mondial» conduit la diplomatie française à reconsidérer sa vision des «États-Unis d’Amérique», le grand allié de toujours. Elle constate qu’avec l’ère Obama, les Américains se sont réorientés vers la Chine et le Pacifique, et que depuis le mandat Trump, les États-Unis sont devenus plus isolationnistes, souhaitant se concentrer sur eux-mêmes. 

Les divergences entre la France et les États-Unis résident dans leurs priorités respectives. La première ne considère pas l’affrontement avec la Chine comme urgent dans un monde agité par les conflits d’intérêts, les transformations et les jeux d’alliances instables. Une source américaine révèle que le comportement de l'administration Biden dans l’affaire des sous-marins représente une compensation limitée après le revers subi en Afghanistan et vise à détourner l'attention vers la Chine. Il implique également un avertissement fort à la France, qui «s'est opposée à l'inclusion de la menace chinoise dans la doctrine de l’Otan».

Rappelons que ce coup de tonnerre n’est pas la première secousse dans l’histoire d’une relation mouvementée entre Paris et Washington.

 

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Arrivé lundi soir pour deux jours de réunions à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le chef de la diplomatie de la première puissance mondiale doit rencontrer en début de matinée son homologue français Jean-Yves Le Drian puis être reçu par un conseiller du président Emmanuel Macron. (AFP)

Des rancunes et des reproches  

Actuellement, les États-Unis donnent la priorité à la rivalité avec la Chine, leur premier concurrent mondial au cours de cette décennie

Pour Gérard Araud, ancien ambassadeur de France à Washington, «la question du retrait afghan et celle des sous-marins australiens prouvent que le président américain méprise la France et l'Europe. Il est temps d’en tirer les enseignements». Pour l’éditorialiste du Figaro Renaud Gérard, s’il y a bien une personne qui peut témoigner de l'arrogance américaine, c’est Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères et ancien ministre de la Défense sous François Hollande. Il avait été le témoin de l’annulation à la dernière minute par l’administration américaine d'une opération aérienne conjointe en Syrie avec les Français et les Britanniques pour mettre fin aux terribles violations commises par le régime syrien, à la suite de l'utilisation d'armes chimiques fin août 2013. Il avait raconté dans la presse comment «l’Oncle Sam» avait insulté la France dans le dossier syrien, affirmant que «le 31 août 2013 est le jour qui m’a le plus marqué tout au long de ma carrière ministérielle». Il est étrange à l'époque que l'équipe de Barack Obama n'ait pas pris la peine de se justifier auprès de son allié français. Dix ans plus tard, Le Drian a de nouveau vécu aux premières loges le retrait des Australiens in extremis du contrat de sous-marins.

Actuellement, les États-Unis donnent la priorité à la rivalité avec la Chine, leur premier concurrent mondial au cours de cette décennie. Biden, parrain de l’alliance Aukus, n’a pris la peine de ménager la France sur les plans stratégique et commercial, ni cherché à trouver une sortie honorable pour Paris. Sa tâche a été facilitée par l’opportunisme de Boris Johnson. Embarrassé par le post-Brexit, le Premier ministre britannique a vu dans l’affaire des sous-marins une occasion de réaffirmer son concept de «Global Britain», en projetant son pays comme une puissance asiatique. Cette harmonie anglo-saxonne est parvenue à porter un coup dur à la France, sa diplomatie et sa position stratégique. Du côté américain, on tient à rappeler que Washington n’oublie pas non plus l’opposition française à la guerre en Irak en 2003, et les velléités d’indépendance stratégique européenne prônée par Paris. 

Au-delà des rancunes et des reproches, Washington tente de contenir la crise. Le secrétaire d'État américain, Anthony Blinken, tiendrait des pourparlers à Paris durant la première semaine d’octobre, dans une nouvelle tentative d'apaiser les tensions et de renforcer des relations vitales entre les deux pays.

Pour Paris, l’affaire des sous-marins est un tournant, elle n’est pas seulement commerciale mais aussi profondément politique.

Plusieurs thèmes seraient à l’ordre du jour, comme la sécurité dans la région indopacifique, la crise climatique, la reprise économique après la pandémie de Covid-19, ou encore les relations transatlantiques. Les entretiens de Blinken à Paris et de l’ambassadeur français à Washington s'inscrivent dans le cadre de l'engagement conjoint des présidents Biden et Macron, lors de leur entretien téléphonique du 22 septembre, d'engager un processus de consultations approfondies sur un ensemble de questions stratégiques, pour créer les conditions d'une confiance et proposer des mesures concrètes pour atteindre les objectifs communs des deux pays.

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Durant la semaine du 15 septembre, l'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé un pacte de sécurité (AUKUS) pour aider l'Australie à développer et déployer des sous-marins à propulsion nucléaire, en plus d'autres coopérations militaires. (AFP)

Ce processus diplomatique ne sera pas suffisant pour dépasser cette crise, car les intérêts divergents des deux pays et leurs choix d’alliances approfondissent inévitablement le fossé entre les deux parties. 

Dans un contexte global de «désordre stratégique», les États-Unis qui tiennent à leur statut d’hyperpuissance mondiale et continuent à tirer les ficelles au sein même du camp occidental pour prévenir un «monde post-américain», et une ascension de la Chine. Ainsi, la diversification des alliances à partir d’un noyau dur anglo-saxon et la création de coordinations ou partenariats même avec des rivaux comme la Russie sont un moyen pour les États-Unis de maintenir leur primauté.

Pour Paris, l’affaire des sous-marins est un tournant, elle n’est pas seulement commerciale mais aussi profondément politique. La France a été non seulement bernée, mais aussi méprisée. Cet épisode remet en question la fiabilité de ses alliés, et notamment des États-Unis. Bien des certitudes françaises se trouvent ébranlées, que ce soit concernant l’Otan, ou surtout l’UE, appelée à développer son autonomie stratégique. Face aux méthodes américaines dans la zone indopacifique, la France est tentée par l’élaboration d’une politique asiatique équilibrée. Ainsi, les dés sont jetés dans un nouveau jeu mondial trouble et brouillé. 


France-Palestine: l'Assemblée rejette la transformation du groupe d'étude en « groupe d'amitié »

Un manifestant brandit des fusées tandis que deux autres tiennent une banderole « Solidarité avec la Palestine » lors d'une manifestation pro-palestinienne dans la cour de l'Institut d'études politiques (Sciences Po) à Lyon, dans le centre-est de la France, le 30 avril 2024. (AFP).
Un manifestant brandit des fusées tandis que deux autres tiennent une banderole « Solidarité avec la Palestine » lors d'une manifestation pro-palestinienne dans la cour de l'Institut d'études politiques (Sciences Po) à Lyon, dans le centre-est de la France, le 30 avril 2024. (AFP).
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  • L'Assemblée compte déjà en son sein "un groupe d'étude à vocation internationale" (GEVI) sur la Palestine, présidé par le député MoDem Richard Ramos, et qui réunit en son sein des députés de plusieurs bancs
  • M. Ramos souhaitait qu'il soit transformé en un "groupe d'amitié", comme il en existe pour la plupart des Etats, dont Israël

PARIS: Le Bureau de l'Assemblée nationale, sa plus haute instance collégiale, a rejeté mercredi la demande de transformation d'un groupe d'étude France-Palestine en "groupe d'amitié", estimant que ses critères de création n'étaient pas réunis, au grand dam de la gauche et de son président MoDem.

L'Assemblée compte déjà en son sein "un groupe d'étude à vocation internationale" (GEVI) sur la Palestine, présidé par le député MoDem Richard Ramos, et qui réunit en son sein des députés de plusieurs bancs. M. Ramos souhaitait qu'il soit transformé en un "groupe d'amitié", comme il en existe pour la plupart des Etats, dont Israël.

Ces structures, qui disposent d'un budget, peuvent prendre des initiatives diplomatiques et culturelles, notamment auprès de Parlements et parlementaires étrangers, en effectuant par exemple des déplacements ou en invitant au contraire des représentants et citoyens étrangers en France.

La demande de M. Ramos a été rejetée par 11 voix contre 8, dans un contexte tendu par la guerre entre Israël et le Hamas, et la menace d'une large offensive terrestre à Rafah.

La gauche a voté pour. La droite et l'extrême droite s'y sont opposées selon des sources parlementaires, comme la plupart des élus du camp présidentiel.

M. Ramos a dénoncé une "erreur historique".

La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet s'est prononcée contre, les critères présidant à la création d'un groupe d'amitié n'étant pas réunis selon son entourage: l'existence d'un Parlement dans l'Etat, la reconnaissance de l'Etat par l'ONU, et des relations diplomatiques avec la France.

L'Autorité palestinienne dispose d'une représentante en France mais "ça fait plus de 17 ans (2006, NDLR) qu'il n'y a pas eu d'élections législatives, et la Palestine n'est pas reconnue à l'ONU", argue une source parlementaire.

"Le Parlement existe", et s'il n'y a pas eu d'élections c'est parce qu'"on n'arrive pas à faire avec nos amis Israéliens de vote à Jérusalem-Est", a rétorqué M. Ramos.

Le MoDem divisé 

Un autre argument de certains opposants à la mesure est que les GEVI permettent de conduire des initiatives diplomatiques similaires aux groupes d'amitié. Mais M. Ramos plaide pour qu'un groupe d'amitié France-Palestine vienne "travailler de façon commune" avec le groupe France-Israël, par exemple pour organiser des voyages à Jérusalem.

"En diplomatie il faut une symétrie des formes", a-t-il insisté.

Il a par ailleurs regretté que deux députées MoDem aient voté contre le groupe d'amitié sur ce vote serré, alors qu'il assure que son groupe politique s'est prononcé hier "à 80% pour" entériner la création d'un groupe d'amitié.

"J'ai pris une décision personnelle mais fondée sur le droit", a répondu Elodie Jacquier-Laforge, vice-présidente MoDem de l'Assemblée. "Nous souhaitons arriver à une situation où la Palestine sera reconnue comme un Etat de plein droit à l'ONU, mais notre volonté n'est malheureusement pas une réalité".

Le président de la commission des Affaires étrangères Jean-Louis Bourlanges, également MoDem, a regretté dans un communiqué la décision du bureau de l'Assemblée.

"Par la décision de son bureau, l'Assemblée s'est non seulement refusée à s'engager, fût-ce par une décision symbolique, dans une direction salutaire mais elle a de surcroît marqué le pas derrière un gouvernement qui (...) n'a pas hésité à voter au Conseil de sécurité des Nations unies en faveur de la reconnaissance de l'Etat palestinien", a-t-il commenté.

 


France: un gendarme tué en Nouvelle-Calédonie à la suite «d'un tir accidentel»

Depuis le début des émeutes lundi, 64 gendarmes et policiers ont été blessés en Nouvelle-Calédonie, a indiqué jeudi le représentant de l'Etat français dans l'archipel, Louis Le Franc. (AFP)
Depuis le début des émeutes lundi, 64 gendarmes et policiers ont été blessés en Nouvelle-Calédonie, a indiqué jeudi le représentant de l'Etat français dans l'archipel, Louis Le Franc. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a proposé aux élus de Nouvelle-Calédonie d'avoir un «échange par visioconférence» jeudi, à l'issue d'un nouveau Conseil de défense
  • Les violentes émeutes qui ont secoué l'île après de premières altercations dans la journée de lundi, ont fait quatre morts, dont un gendarme de 22 ans touché à la tête par un tir

NOUMEA: Un gendarme a été tué jeudi matin en Nouvelle-Calédonie, archipel français du Pacifique secoué par des émeutes, à la suite d'un "tir accidentel", a annoncé le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin dans un message à l'AFP.

"Il ne s'agit pas d'un tir ennemi", a-t-on précisé de source proche du dossier. Un premier gendarme de 22 ans avait été tué par balle mercredi en Nouvelle-Calédonie, près de la ville de Nouméa.

Ce nouveau décès porte à cinq le nombre de morts dans l'archipel depuis le début des émeutes lundi.

Dans son message à l'AFP, le ministre explique que selon les "premiers éléments, le décès serait consécutif aux blessures générées par un tir accidentel, alors que les gendarmes s'engageaient pour assurer une mission de sécurisation".

Gérald Darmanin, qui fait part de sa "grande tristesse", a ajouté apporter "tout son soutien à la famille, aux proches et aux camarades" du gendarme tué.

Depuis le début des émeutes lundi, 64 gendarmes et policiers ont été blessés en Nouvelle-Calédonie, a indiqué jeudi le représentant de l'Etat français dans l'archipel, Louis Le Franc.

Les forces de l'ordre y ont procédé à "plus de 206 interpellations", selon M. Darmanin.

La nuit de mercredi à jeudi a été "moins violente" en Nouvelle-Calédonie, placée sous état d'urgence et où le gouvernement français a annoncé le déploiement de l'armée en raison de violentes émeutes.

Après deux nuits d'embrasement meurtrier, celle de mercredi à jeudi "a été moins violente", a déclaré le représentant de l'Etat français sur l'archipel Louis Le Franc, même s'il a déploré des "affrontements très importants" dans ce territoire secoué par une fronde des indépendantistes contre une réforme électorale.

Le président français Emmanuel Macron a proposé aux élus de Nouvelle-Calédonie d'avoir un "échange par visioconférence" jeudi, à l'issue d'un nouveau Conseil de défense qui doit se tenir à 11H00 (09H00 GMT), a annoncé l'Elysée. Plus tôt mercredi, il avait prôné "la nécessité d'une reprise du dialogue politique" dans ce territoire colonisé par la France au XIXe.

Les violentes émeutes qui ont secoué l'île après de premières altercations dans la journée de lundi, ont fait quatre morts, dont un gendarme de 22 ans touché à la tête par un tir. Plusieurs centaines d'autres personnes ont été blessées, selon le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin.

"Soixante-quatre gendarmes et policiers ont été blessés" et "près de 200 émeutiers ont été interpellés" depuis lundi, a précisé jeudi Louis Le Franc, qui avait qualifié la veille la situation "d'insurrectionnelle".

Face à ces violences, la présidence française a instauré mercredi l'état d'urgence, régime d'exception qui permet notamment d'interdire déplacements ou manifestations, en vigueur depuis 05H00 locales (18H00 GMT). Et le Premier ministre Gabriel Attal un déploiement militaire qui doit permettre, a-t-il précisé, de "sécuriser" les ports et l'aéroport de Nouméa, fermé depuis lundi.

Louis Le Franc, qui a imposé un couvre-feu et interdit TikTok utilisé par les émeutiers, a ajouté jeudi qu'"un pont aérien" entre l'Hexagone et le territoire allait permettre d'acheminer rapidement des renforts de sécurité  mais aussi du matériel.

Cinq personnes appartenant à la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), frange la plus radicale du Front de libération Kanak socialiste (FLNKS), ont par ailleurs été assignées à résidence, accusées d'être des commanditaires présumés des violences.

Situation « insurrectionnelle »

Si la nuit a été moins violente, l'agglomération de Nouméa a de nouveau été la proie des pillages et des incendies, selon Louis Le Franc.

C'est là que des riverains ont commencé à organiser la protection de leurs quartiers et érigé des barricades de fortunes, faites de palettes de bois, de bidons et autres brouettes, sur lesquelles ils ont planté des drapeaux blancs.

"Il y a aussi des pièges tendus aux forces de l'ordre", qui ont subi des "tirs nourris de carabines de grande chasse", a-t-il déclaré.

Symbole de cette flambée de violence, le quartier pauvre d'Auteuil, où des tirs nourris résonnaient encore au petit matin, se trouve réduit jeudi à l'état de désolation, a constaté un correspondant de l'AFP, avec son supermarché incendié, ses commerces et restaurants brûlés et pillés.


L'ancien patron de M6 Nicolas de Tavernost rejoint la branche médias de CMA CGM

Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias. (AFP)
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  • CMA Médias, «holding de tête du pôle média» du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média
  • Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur

PARIS: A peine parti de M6 après 37 ans à sa barre, Nicolas de Tavernost rejoint le groupe CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé comme vice-président de sa nouvelle holding CMA Médias, a annoncé mercredi l'armateur marseillais.

Nicolas de Tavernost, 73 ans, "assurera en outre la présidence du comité stratégique et mobilisera son expérience pour assister le groupe dans ses activités médias, dans le choix des investissements et la conduite des opérations", précise CMA CGM dans un communiqué.

CMA Médias, "holding de tête du pôle média" du géant du transport maritime, selon le communiqué, a été créée pour anticiper la finalisation de l'acquisition du groupe Altice Média (BFMTV, RMC...) annoncée en mars, a indiqué CMA CGM à l'AFP.

Cette structure doit à terme englober WhyNot Media (La Tribune, La Provence...), le pôle presse du groupe dirigé par Jean-Christophe Tortora et dont Véronique Albertini-Saadé, épouse de Rodolphe Saadé, est la présidente non exécutive, ainsi que l'entité audiovisuelle découlant du rachat d'Altice Média, selon la même source.

Elle sera présidée par Mme Albertini-Saadé.

Le recrutement surprise de l'ancien patron emblématique du groupe M6 illustre à nouveau les ambitions du milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé dans le secteur.

Outre le rachat prévu d'Altice Media, M. Saadé a déjà mis la main ces deux dernières années sur le journal La Tribune et le groupe La Provence (quotidiens régionaux La Provence et Corse Matin), en plus de participations dans M6 et le média vidéo en ligne Brut.

De son côté, M. de Tavernost prouve qu'il n'entend pas prendre sa retraite. Deux jours après son départ officiel de M6, où David Larramendy lui a succédé fin avril, il avait également été nommé vice-président du conseil d'administration de GL Events, entreprise spécialisée dans l'évènementiel, où il était déjà administrateur indépendant.

Cité dans le communiqué, Rodolphe Saadé s'est "réjoui" de son arrivée dans son groupe, où "il apportera ses compétences au sein de l'équipe média pour accompagner notre diversification dans le secteur".