Les Émirats arabes unis et Bahreïn signent l'accord Abraham avec Israël

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a signé mardi des accords historiques avec les Emirats arabes unis et Bahreïn, qui reconnaissent désormais l'Etat hébreu. (Alex WONG/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a signé mardi des accords historiques avec les Emirats arabes unis et Bahreïn, qui reconnaissent désormais l'Etat hébreu. (Alex WONG/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP)
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Publié le Mercredi 16 septembre 2020

Les Émirats arabes unis et Bahreïn signent l'accord Abraham avec Israël

  • Donald Trump a déclaré mardi que « cinq ou six pays » arabes supplémentaires s'apprêtaient à conclure des accords de normalisation de leurs relations avec Israël
  • Les Emirats ont remercié Netanyahu «  pour avoir stoppé l'annexion des Territoires palestiniens »

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a signé mardi avec les Emirats arabes unis et Bahreïn des accords historiques qui bousculent les équilibres au Moyen-Orient, sous l'égide de Donald Trump, soucieux d'apparaître en « faiseur de paix » à l'approche de la présidentielle américaine.

« Après des décennies de divisions et de conflits, nous sommes témoins de l'aube d'un nouveau Moyen-Orient », a déclaré le président des Etats-Unis lors d'une cérémonie en grande pompe dans les jardins de la Maison Blanche.

Benjamin Netanyahu, évoquant un « tournant de l'histoire », a estimé que l'entente scellée à Washington pouvait « mettre fin au conflit israélo-arabe une fois pour toutes ».

Devant une assistance fournie malgré la pandémie, le chef du gouvernement israélien n'a pas été avare en compliments à l'égard de son « ami » Donald Trump, avant de lancer, en arabe, à ses nouveaux interlocuteurs: « Assalamu Alaikum », « que la paix soit avec vous ».

Saluant « un changement au cœur du Moyen-Orient », le ministre émirati des Affaires étrangères, Cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, a personnellement remercié Benjamin Netanyahu « pour avoir choisi la paix et pour avoir stoppé l'annexion de territoires palestiniens. »

Le chef de la diplomatie de Bahreïn, Abdel Latif al-Zayani, a lui clairement appelé à une « solution à deux Etats » pour mettre fin au conflit israélo-palestinien.

Benjamin Netanyahu a enfin signé des accords bilatéraux avec les deux ministres, avant une déclaration commune paraphée par les trois hommes et le président américain. Mais, à l'ère du Covid-19, aucune poignée de mains n'a immortalisé cet instant.

Donald Trump a déclaré pour sa part que « cinq ou six pays » arabes supplémentaires s'apprêtaient à conclure des accords de normalisation de leurs relations avec Israël, après les Emirats arabes unis et Bahreïn qui scellent leur entente avec l'Etat hébreu à la Maison Blanche.

« Nous sommes très avancés avec environ cinq pays, cinq pays supplémentaires », a dit le président des Etats-Unis dans le Bureau ovale en compagnie du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Nous avons au moins cinq ou six pays qui vont nous rejoindre très bientôt, nous leur parlons déjà », a-t-il assuré sans nommer ces Etats.

« Je pense qu'Israël n'est plus isolé », a continué le président américain.

Un membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Ahmed Majdalani avait déclaré ce weekend à l'AFP: « Selon nos estimations, quatre ou cinq pays arabes pourraient être prêts, après Bahreïn et les Émirats arabes unis, à aller de l'avant pour instaurer une paix imaginaire. »

M. Majdalani n'a pas clarifié les noms de ces pays, mais des sources palestiniennes ont fait référence à l'État d'Oman, du Soudan, de la Mauritanie et du Maroc.

Donald Trump n'a, par ailleurs, pas écarté la possibilité d'un accord incluant les Palestiniens. 

« Les Palestiniens vont totalement devenir un membre, je ne dis pas ça par bravade, je vous assure que les Palestiniens vont faire partie (d'un accord) au moment opportun », a-t-il ajouté.


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.