Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a signé mardi avec les Emirats arabes unis et Bahreïn des accords historiques qui bousculent les équilibres au Moyen-Orient, sous l'égide de Donald Trump, soucieux d'apparaître en « faiseur de paix » à l'approche de la présidentielle américaine.
« Après des décennies de divisions et de conflits, nous sommes témoins de l'aube d'un nouveau Moyen-Orient », a déclaré le président des Etats-Unis lors d'une cérémonie en grande pompe dans les jardins de la Maison Blanche.
Benjamin Netanyahu, évoquant un « tournant de l'histoire », a estimé que l'entente scellée à Washington pouvait « mettre fin au conflit israélo-arabe une fois pour toutes ».
Devant une assistance fournie malgré la pandémie, le chef du gouvernement israélien n'a pas été avare en compliments à l'égard de son « ami » Donald Trump, avant de lancer, en arabe, à ses nouveaux interlocuteurs: « Assalamu Alaikum », « que la paix soit avec vous ».
Saluant « un changement au cœur du Moyen-Orient », le ministre émirati des Affaires étrangères, Cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, a personnellement remercié Benjamin Netanyahu « pour avoir choisi la paix et pour avoir stoppé l'annexion de territoires palestiniens. »
Le chef de la diplomatie de Bahreïn, Abdel Latif al-Zayani, a lui clairement appelé à une « solution à deux Etats » pour mettre fin au conflit israélo-palestinien.
Benjamin Netanyahu a enfin signé des accords bilatéraux avec les deux ministres, avant une déclaration commune paraphée par les trois hommes et le président américain. Mais, à l'ère du Covid-19, aucune poignée de mains n'a immortalisé cet instant.
Donald Trump a déclaré pour sa part que « cinq ou six pays » arabes supplémentaires s'apprêtaient à conclure des accords de normalisation de leurs relations avec Israël, après les Emirats arabes unis et Bahreïn qui scellent leur entente avec l'Etat hébreu à la Maison Blanche.
« Nous sommes très avancés avec environ cinq pays, cinq pays supplémentaires », a dit le président des Etats-Unis dans le Bureau ovale en compagnie du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « Nous avons au moins cinq ou six pays qui vont nous rejoindre très bientôt, nous leur parlons déjà », a-t-il assuré sans nommer ces Etats.
« Je pense qu'Israël n'est plus isolé », a continué le président américain.
Un membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Ahmed Majdalani avait déclaré ce weekend à l'AFP: « Selon nos estimations, quatre ou cinq pays arabes pourraient être prêts, après Bahreïn et les Émirats arabes unis, à aller de l'avant pour instaurer une paix imaginaire. »
M. Majdalani n'a pas clarifié les noms de ces pays, mais des sources palestiniennes ont fait référence à l'État d'Oman, du Soudan, de la Mauritanie et du Maroc.
Donald Trump n'a, par ailleurs, pas écarté la possibilité d'un accord incluant les Palestiniens.
« Les Palestiniens vont totalement devenir un membre, je ne dis pas ça par bravade, je vous assure que les Palestiniens vont faire partie (d'un accord) au moment opportun », a-t-il ajouté.