Panne de Facebook: pourquoi le réseau social s'est retrouvé paralysé pendant des heures?

Les utilisateurs de Facebook, Instagram, WhatsApp, et Messenger sans réseau durant 7 heures (Photo, AFP)
Les utilisateurs de Facebook, Instagram, WhatsApp, et Messenger sans réseau durant 7 heures (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 06 octobre 2021

Panne de Facebook: pourquoi le réseau social s'est retrouvé paralysé pendant des heures?

Les utilisateurs de Facebook, Instagram, WhatsApp, et Messenger sans réseau durant 7 heures (Photo, AFP)
  • Comment un incident d’une telle ampleur a-t-il pu terrasser le géant américain des réseaux sociaux?
  • Disparu des radars du web, le nom de domaine Facebook.com s'est même retrouvé en vente pendant quelques instants sur les sites de certains hébergeurs

PARIS: Une panne mondiale inédite a obligé lundi des milliards d'utilisateurs à se passer de tous les services de Facebook, de WhatsApp à Instagram en passant par Messenger et Oculus.  

Comment un incident d’une telle ampleur a-t-il pu terrasser le géant américain des réseaux sociaux? Quel impact peut-il avoir? 

Que s'est-il passé? 

Facebook est resté vague sur l'origine de la panne, se contentant d'évoquer des »changements de configuration des routeurs fédérateurs (backbone) qui coordonnent le trafic internet entre nos centres de données ». 

Plusieurs experts en cybersécurité estiment que l'incident est probablement lié à un problème de maintenance du « Border Gateway Protocol » (BGP). 

Ce protocole permet de créer un chemin d'accès viable entre un ordinateur et un site internet.  

A la manière d'un aiguilleur du ciel qui révise régulièrement les tracés, « Facebook a fait une mise à jour de ces routes », avance Sami Slim de l'opérateur de centre de données Telehouse.  

Mais « ils ont intégré une mauvaise route », estime M. Slim, rendant Facebook et ses plateformes affiliées inaccessibles pour les internautes. 

Disparu des radars du web, le nom de domaine Facebook.com s'est même retrouvé en vente pendant quelques instants sur les sites de certains hébergeurs. 

Pourquoi cela a duré si longtemps? 

Il a fallu plus de six heures pour un retour à la normale. 

« La durée d’indisponibilité n’est pas dans le temps que Facebook a pris pour diagnostiquer le problème », assure Pierre Bonis, directeur général de l'Afnic, l'association chargée de la gestion des noms de domaine français.  

En revanche, « il y a des temps de réplication » une fois l'erreur détectée, ajoute-t-il. « Il faut que la nouvelle information soit récupérée par tous les intermédiaires de la chaîne internet. » 

Si des pannes occasionnelles sont fréquemment recensées sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram, l'ampleur de la paralysie de lundi est sans précédent.  

1
Evolution trimestrielle du nombre d'utilisateurs cumulés dans le monde des produits Facebook, WhatsApp, Instagram, Messenger (Graphique, AFP) 

Qui est derrière?  

Erreur humaine, raté technique ou acteur malveillant? A ce stade, rien ne permet de privilégier une piste plutôt qu'une autre. 

Certains observateurs ont toutefois relevé la concomitance entre la panne de lundi et les récentes révélations d'une lanceuse d'alerte sur les effets toxiques de Facebook et d'Instagram pour la société, qui ont mis dans l'embarras le groupe dirigé par Mark Zuckerberg. 

Après avoir transmis des documents internes au Wall Street Journal, France Haugen, une ancienne ingénieure de Facebook est apparue à visage découvert à la télévision américaine dimanche, accusant l'entreprise de choisir « le profit plutôt que la sûreté ». 

Elle doit témoigner mardi face à des sénateurs américains. 

Quel impact? 

En plus d'être indisponible pour des milliards d'utilisateurs dans le monde, Facebook n'a pas pu diffuser pendant plusieurs heures d'annonces publicitaires, qui représentent sa principale source de revenus. 

A Wall Street, la sanction a été sans appel: l'action de Facebook a dégringolé de près de 5% lundi. 

Les malheurs du groupe ont par ailleurs été une aubaine pour ses concurrents. 

La messagerie Telegram, rivale de WhatsApp, est ainsi passée lundi de la 56e à la 5e place des applications gratuites les plus téléchargées aux États-Unis, selon le cabinet spécialisé SensorTower. 

« Les inscriptions sont en forte hausse sur Signal (bienvenue tout le monde) », a aussi tweeté cette autre messagerie réputée pour son cryptage des données. 

Quelles leçons? 

La panne géante de Facebook montre que même les piliers de l'internet ne sont pas à l'abri d'une coupure de courant. 

« C'est la preuve que le 'too big too fail' (trop gros pour faillir, NDLR) ne marche pas en informatique », note M. Bonis. 

Des spécialistes pointent aussi du doigt les limites de la concentration par Facebook de ses différents services. 

« Au cours des deux dernières années, Facebook a consolidé son écosystème d'applications disparates sur une seule infrastructure dorsale », souligne ainsi Mike Proulx, vice-président et directeur de recherche du cabinet d'études et de conseil Forrester. 

« Cette démarche permet à l'entreprise de gagner en efficacité opérationnelle et de s'isoler d'un éventuel démantèlement par les régulateurs. Mais elle expose également Facebook au risque de concentration. Un événement à risque unique qui produit un effet en cascade - comme les vieilles guirlandes électriques de Noël: si l'une d'entre elles s'éteint, toutes les autres s'éteignent. » 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.