Panne et scandale: Facebook en pleine tourmente

Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger, les deux réseaux sociaux et les deux messageries du géant californien, se relevaient doucement dans la nuit de lundi à mardi d'une panne sans précédent, qui a plongé le groupe dans une double crise après les révélations au grand jour d'une lanceuse d'alerte. (Photo, AFP)
Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger, les deux réseaux sociaux et les deux messageries du géant californien, se relevaient doucement dans la nuit de lundi à mardi d'une panne sans précédent, qui a plongé le groupe dans une double crise après les révélations au grand jour d'une lanceuse d'alerte. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 05 octobre 2021

Panne et scandale: Facebook en pleine tourmente

  • Les problèmes techniques ou de cybersécurité qui bloquent l'accès à des sites ne sont pas rares, mais l’incident d’hier est le plus important jamais observé
  • Un incident qui tombe très mal pour le groupe tentaculaire, dont les quatre plateformes sont utilisées tous les mois par quelque 3,5 milliards de personnes

SAN FRANCISCO : Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger, les deux réseaux sociaux et les deux messageries du géant californien, se relevaient doucement dans la nuit de lundi à mardi d'une panne sans précédent, qui a plongé le groupe dans une double crise après les révélations au grand jour d'une lanceuse d'alerte.

 

La fortune de Mark Zuckerberg réduite de plus de $6 milliards

NEW YORK : La fortune du richissime Mark Zuckerberg, co-fondateur de Facebook, a fondu de plus de 6 milliards de dollars en quelques heures après une chute du titre en Bourse, qui a fait les frais de critiques sur sa politique doublée d'une méga-panne lundi.

Poids lourd du Nasdaq, Facebook a plongé de 4,89% à 326,23 dollars, cumulant les déboires entre les accusations d'une lanceuse d'alerte sur la politique du groupe et une panne majeure affectant l'accès à ses réseaux et messageries de plusieurs millions de ses utilisateurs. Depuis ses sommets début septembre, le titre a perdu 15%.

A cause de la chute de ses actions, le patron du groupe Mark Zuckerberg, 37 ans, a perdu plus de 6 milliards de dollars en quelques heures, faisant tomber sa fortune à 121,6 milliards, affirme un décompte de Bloomberg. Ses pertes atteignent 15 milliards depuis la mi-septembre.

Facebook est une des plus importantes capitalisations de Wall Street, se rangeant en général derrière Apple, Microsoft, Google (Alphabet) et Amazon.

"A l'immense communauté de personnes et entreprises dans le monde qui dépendent de nous: nous sommes désolés. Nous travaillons dur à vous redonner accès à nos applis et services et sommes heureux de vous dire qu'ils reviennent en ligne en ce moment", a tweeté l'entreprise lundi à 22H30 GMT, après sept heures de panne.

Les problèmes techniques ou de cybersécurité qui bloquent temporairement l'accès à des sites et applications ne sont pas rares.

Mais c'est "la plus importante jamais observée" par Downdetector, un site de suivi de ce genre d'incidents, qui a recensé plus de 5,6 millions de signalements venus du monde entier rien qu'entre 15H15 et 16H30 GMT.

Cet incident majeur tombe très mal pour la firme de Mark Zuckerberg.

Elle traverse l'une des pires crises sur sa réputation depuis deux semaines, à cause d'une ancienne ingénieure, Frances Haugen, qui a accusé le groupe de choisir "le profit plutôt que la sûreté" de ses utilisateurs, dans un entretien diffusé par la chaîne CBS dimanche.

Ses révélations ont donné un nouvel élan aux nombreux critiques de Facebook, notamment les élus américains qui cherchent à reprendre le contrôle sur ses plateformes omniprésentes.

La lanceuse d'alerte sera ainsi interrogée par une commission parlementaire mardi, l'occasion pour les sénateurs de faire valoir leurs nombreux griefs contre le groupe tentaculaire - ses quatre plateformes sont utilisées tous les mois par quelque 3,5 milliards de personnes.

Monde meilleur ?

"Nos sincères excuses à tous ceux qui sont affectés (...) Nous avons des problèmes de réseau et nos équipes travaillent aussi vite que possible pour réparer et revenir en ligne", avait tweeté un peu plus tôt Mike Schroepfer, le directeur technologique de Facebook.

La société n'a toujours pas donné d'explications officielles à la gigantesque panne. Selon des experts en cybersécurité, elle serait liée à des mises à jour du système informatique de routage, qui permet de relier les serveurs aux noms de domaine.

"C'était comme si quelqu'un avait +débranché tous les câbles+ des serveurs et les avait déconnectés d'Internet", ont résumé deux ingénieurs de Cloudflare, sur le blog de la société.

Le malheur de Facebook a fait le bonheur de ses concurrents. La messagerie Telegram est passée de la 56e à la 5e place des applications gratuites les plus téléchargées aux Etats-Unis, en un jour, selon le cabinet spécialisé SensorTower.

"Les inscriptions sont en forte hausse sur Signal (bienvenue tout le monde)", a aussi tweeté cette autre messagerie réputée pour son cryptage des données.

La panne régalait aussi les utilisateurs facétieux, qui rivalisaient de sarcasmes sur Twitter. D'autres se plaignaient d'être coupés de leurs contacts, de leur source de revenu ou de leur outil de travail.

Certaines personnes se montraient philosophes, comme Cindy Bennett, une boulangère de New York, interviewée par l'AFP : "en général, je crois que le monde serait meilleur si tout le monde ne savait pas ce que tous les autres font à tout instant du jour et de la nuit".

Trop de pouvoir

L'incident devrait apporter de l'eau au moulin des détracteurs de la société californienne, car il démontre son immense emprise sur la vie quotidienne. D'après Downdetector, "des milliards d'utilisateurs ont été affectés".

L'impact est encore pire dans les nombreux pays où Facebook est "synonyme de +l'internet+", ou pour les usagers qui se servent du réseau social pour accéder à d'autres services, souligne Jake Williams, cofondateur de BreachQuest, une entreprise de cybersécurité.

Or les autorités ne manquent déjà pas d'arguments pour s'attaquer à l'entreprise.

Surtout après les fuites de documents internes orchestrées par Frances Haugen, qui ont permis au Wall Street Journal de publier, mi-septembre, une série d'articles sur les effets toxiques de Facebook et Instagram pour la société.

Le plus retentissant d'entre eux détaillait les problèmes de santé mentale de nombreuses adolescentes confrontées, image après image, au mythe du corps féminin idéal. Une dérive dont Facebook a parfaitement conscience, selon l'ingénieure.

L'audition de mardi doit porter sur ce sujet. Selon la lanceuse d'alerte, le groupe privilégie la quête de l'attention des consommateurs, au détriment des conséquences potentiellement néfastes pour les personnes et les démocraties.

Ces révélations montrent pour le président américain Joe Biden que Facebook "ne sait pas se réguler soi-même", d'après sa porte-parole Jen Psaki. Elles "prouvent les inquiétudes (...) au sujet du pouvoir que les géants des réseaux ont amassé".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.