AL-MUKALLA: Les Houthis, soutenus par l’Iran, ont rejeté jeudi les derniers appels régionaux à cesser les combats au Yémen et ont intensifié leurs attaques terrestres et leurs tirs de missiles dans les zones contrôlées par le gouvernement dans la province centrale de Marib.
Le porte-parole des Houthis, Mohammed Abdel Salam, a demandé à la coalition arabe de mettre fin aux opérations militaires et de lever ce qu’il a décrit comme un blocus sur leur territoire, conditions préalables à l’acceptation de l’initiative saoudienne et des efforts de paix déployés sous l’égide des Nations unies pour mettre fin à la guerre.
«Les étapes nécessaires pour instaurer la paix sont l’arrêt des attaques, la levée du blocus, le retrait des forces étrangères du pays, la prise en compte des effets des attaques et le versement d’indemnités», a écrit M. Abdel Salam sur Twitter.
Les derniers appels à la paix font suite à une initiative annoncée en mars 2020, qui proposait un cessez-le-feu à l’échelle nationale sous la supervision des Nations unies. Cette demande de cessation des hostilités comprenait l’arrêt de l’offensive des Houthis sur Marib, l’assouplissement des restrictions sur le port maritime de Hodeïda et la réouverture partielle de l’aéroport de Sanaa avant la tenue de pourparlers directs entre les factions belligérantes au Yémen.
Les Houthis ont immédiatement rejeté cette initiative et ont exigé des vols illimités et non contrôlés à destination et en provenance de l’aéroport de Sanaa, ainsi que l’arrêt des frappes aériennes de la coalition contre leurs forces.
Ce rejet est intervenu alors que la milice intensifiait les offensives terrestres et les frappes de missiles et de drones sur les zones contrôlées par le gouvernement dans la province de Marib.
Des habitants et des responsables locaux ont affirmé jeudi que les Houthis avaient intensifié le bombardement des villages et des villes de la province de Marib avec des missiles balistiques et des drones chargés d’explosifs, déclenchant une nouvelle vague de déplacements parmi les habitants terrifiés.
De fortes explosions ont secoué le quartier de Juba, dans le sud de Marib, après que des missiles tirés par les Houthis ont atterri dans des zones résidentielles.
Par ailleurs, les Houthis ont maintenu leur siège sur des centaines de familles dans le quartier d’Al-Abedia pendant la deuxième semaine, empêchant les gens de sortir ou d’entrer, dans un contexte de graves pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments.
Selon les travailleurs humanitaires locaux, les Houthis ont bloqué l’acheminement de l’aide humanitaire aux personnes assiégées et empêché les blessés de se rendre dans d’autres régions pour se faire soigner.
«Deux personnes âgées sont décédées des suites d’un accident vasculaire cérébral à cause du siège, tandis que sept sur neuf épiceries ont fermé leurs portes en raison des pénuries de marchandises et de denrées alimentaires. La situation est très grave là-bas», a indiqué à Arab News Khaled al-Shajani, chef adjoint du bureau de Marib de l’Unité exécutive pour les camps de déplacés internes, lors d’un entretien téléphonique.
De violents combats entre les Houthis et les forces gouvernementales ont éclaté jeudi à l’ouest et au sud de Marib, alors que la milice a attaqué de nouvelles zones à Juba, Al-Mashjah, Al-Kasara, Serwah et Jabal Murad.
L’escalade des combats autour de Marib a commencé en février lorsque les Houthis ont relancé une offensive pour s’emparer de la ville, dernier bastion du gouvernement dans le nord.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com