Les civils yéménites paient le prix du retrait des Houthis de la liste américaine de terrorisme

Des combattants houthis nouvellement recrutés participent à un rassemblement dans la capitale Sanaa. (Photo, AFP/Archives)
Des combattants houthis nouvellement recrutés participent à un rassemblement dans la capitale Sanaa. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Dimanche 26 septembre 2021

Les civils yéménites paient le prix du retrait des Houthis de la liste américaine de terrorisme

  • La cartographie des conflits montre que les milices ont tué plus de personnes depuis que l'administration Biden a révoqué la désignation des Houthis comme organisations terroristes étrangères
  • Un diplomate saoudien affirme que le Royaume continuera d'utiliser les mécanismes de l'ONU pour montrer le véritable visage terroriste des Houthis

LONDRES : Sept mois après que les États-Unis ont retiré les Houthis de leur liste d'organisations terroristes étrangères, la milice tue plus de personnes qu'auparavant et intensifie ses efforts pour soumettre l'ensemble du pays du Yémen à sa doctrine extrémiste, selon des experts.

Quelques jours après leur expulsion, les Houthis ont intensifié leur assaut contre Marib au Yémen, une province qui fournit un abri temporaire à des milliers de personnes déplacées à l'intérieur du pays et sert de bastion pour le gouvernement soutenu par l'ONU contre la tyrannie religieuse des Houthis. 

Six mois plus tard, le siège de Marib continue de faire quotidiennement des victimes, des deux côtés, et prolonge la double crise humanitaire et économique du Yémen.

Si l'on se fie à ces développements au Yémen, l'un des premiers actes de Joe Biden en tant que président américain s'est gravement retourné contre lui. 

«Je révoque la désignation d'Ansar Allah, parfois appelé les Houthis, en tant qu'organisation terroriste étrangère», a déclaré Biden, le 12 février.

Faisant référence à la «situation humanitaire désastreuse au Yémen», Biden a affirmé que l'inclusion du groupe sur la liste ne ferait qu'entraver l'acheminement de l'aide. 

«En nous concentrant sur l’allégement de la situation humanitaire au Yémen, nous espérons que les parties yéménites pourront encore se concentrer sur le dialogue».

Certes, Il est toujours facile de porter des jugements après coup, mais l'équipe Biden n'a jamais vraiment essayé de défendre la logique derrière l’action de retirer les houthis de la liste américaine de  terrorisme, avec des preuves. 

«Le retrait de cette liste a donné aux Houthis et, plus important encore, à leurs protecteurs iraniens un sentiment d'impunité», a déclaré à Arab News Michael Rubin, chercheur principal à Institut de l'entreprise américaine pour la recherche sur les politiques publiques. «Le retrait de la liste a également affaibli les efforts internationaux qui visaient à empêcher l'approvisionnement et le financement des Houthis».

En fait, la justification de l'administration Biden pour la retrait des Houthis de la liste, pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, n'a jamais eu de sens en premier lieu.

«Il y avait déjà un système d'inspection» en place, a signalé Rubin. «L'ONU avait fait rapport à plusieurs reprises sur la livraison de produits humanitaires. 

Paradoxalement, ce sont souvent les Houthis qui ont empêché la livraison de marchandises vers des villes comme Taïz qui ne sont pas sous leur contrôle».

D’après Rubin, la décision de Biden de retirer les Houthis de la liste américaines des organisations terroristes étrangères, était plus liée à la politique intérieure américaine que le bien pour le peuple yéménite, et cela a peut-être encouragé d'autres groupes terroristes régionaux d’entrer dans le processus.

«Le retrait des houthis de la liste américaine par l'administration Biden avait plus à voir avec l'inversion de ce que l'ancien président Donald Trump avait fait qu'une quelconque considération des réalités sur le terrain», a-t-il expliqué.

«En tant que tel, le retrait des houthis de la liste américaine par Biden pour des raisons purement politiques a fragilisé la légitimité de la liste américaine, et a également encouragé d'autres groupes terroristes à exiger leur retrait de cette liste comme concession diplomatique».

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Des drones chargés de missiles, utilisés par les Houthis au Yémen dans des combats contre les forces de la coalition dirigées par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. (Photo, AFP/Archives)

Non seulement le retrait des houthis de la liste américaine n'a pas réussi à résoudre concrètement la situation humanitaire au Yémen, mais il a peut-être aussi coûté la vie à plus de personnes.

Alexander Jalil est analyste pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord au sein de l'Armed Conflict Location Event Data Project (ACLED), une organisation hautement spécialisée dédiée à l'enregistrement des cas de violence mortelle et non mortelle dans des conflits ou des endroits politiquement instables à travers le monde.

Jalil a déclaré à Arab News que les données de l’ACLED, minutieusement collectées et vérifiées sur la base de sources locales, indiquent que non seulement les Houthis ont été impliqués dans une plus grande intensification des combats au Yémen après avoir été retirés de la liste des terroristes, mais qu'ils étaient en fait responsables de décès de plus de personnes.

«Les événements survenus au cours des six mois qui ont suivi le retrait du groupe de la liste americaine de terrorisme ont également été plus meurtriers, car le nombre de décès a augmenté entre le 12 février 2021 et le 12 août 2021, par rapport au 12 août 2020 , et le 12 février 2021», a signalé Jalil.

 

EN CHIFFRES

* 7 998 – Le nombre de décès attribués aux Houthis au cours des 6 mois précédant leur retrait de la liste américaine de terrorisme.

 * 9 312 – Le nombre de décès attribués aux Houthis au cours des 6 mois qui ont suivi leur retrait de la liste américaine de terrorisme.

(Source : ACLED)

 

Les données de l'ACLED montrent qu'au cours des six mois précédant le retrait des Houthis de la liste noire du terrorisme, ils étaient responsables de 7 998 décès. Au cours des six mois qui ont suivi leur retrait de cette liste, ils ont tué 9 312 personnes, soit une augmentation de plus de 1 314. 

On ne sait pas exactement ce qui a causé cette augmentation du nombre de décès, mais Asif Shuja, chercheur principal spécialisé en affaires Perses à l'Institut du Moyen-Orient de l'Université nationale de Singapour, a déclaré à Arab News que «Le retrait des Houthis par l'administration Biden a fait pencher la balance en faveur de l'Iran».

Le régime iranien soutient depuis longtemps les Houthis, qui sont idéologiquement alignés sur la doctrine de Téhéran du Velayat-e faqih  ou la tutelle du juriste islamique. Cette idéologie place le contrôle suprême de l'État entre les mains de l'ayatollah Ali Khamenei sur la base d'une vision du monde religieuse prescrite par son prédécesseur révolutionnaire Ruhollah Khomeini.

L'intervention de l'Arabie saoudite au Yémen en 2015 a été lancée afin de soutenir le gouvernement yéménite légitime, qui a été chassé de la capitale Sanaa par les Houthis plus tôt cette année-là, et d'empêcher de nouvelles attaques contre le royaume.

Téhéran fournit désormais des fonds, des armes, des entraînements et des missiles balistiques aux Houthis, dont beaucoup se sont retournés contre l'Arabie saoudite, ses citoyens et ses alliés.

Les Houthis ont lancé une vague d'attaques de missiles balistiques et de drones contre le Royaume le 4 septembre, défiant les appels de la communauté internationale à un retour à la table des négociations. 

Tous les missiles et drones ont été interceptés et détruits, mais la chute de débris d'un missile abattu au-dessus de la province de l'Est a blessé un garçon et une fille dans la ville de Dammam.

La chute de débris a également endommagé 14 maisons d'habitation, selon le porte-parole de la coalition, le général de brigade Tourki Al-Malki, dans un communiqué diffusé par l'agence de presse saoudienne.

Un deuxième missile a visé la région sud-ouest de Najran suivi d'un troisième sur la région adjacente de Jazan. Plus tôt ce même jour, les défenses aériennes de la coalition ont intercepté trois drones piégés lancés par les Houthis.

Les tentatives des Houthis de prendre pour cibles des civils et des biens civils sont non seulement hostiles et barbares, mais aussi «incompatibles avec les valeurs célestes et les principes humanitaires», a déclaré Al-Maliki à la SPA.

Une autre attaque, survenue la fin du mois d’août, a touché l’aéroport d'Abha, blessant huit civils et endommageant un avion de ligne.

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Un discours du leader chiite Houthi Abdel-Malik Al-Houthi est projeté alors que des partisans participent à un rassemblement. (Photo, AFP/Archives)

«Les attaques des Houthis perpétuent le conflit, prolongent les souffrances du peuple yéménite et compromettent les efforts de paix à un moment critique», a déclaré le secrétaire d'État américain Antony Blinken dans un communiqué, à l'époque.

Abdellah Al-Mouallimi, ambassadeur d'Arabie saoudite auprès de l'ONU, a déclaré à Arab News que le Royaume s'employait activement à révéler la véritable nature de la milice houthie en tant qu'organisation terroriste par l'intermédiaire du Conseil de sécurité de l'ONU.

«Lorsque nous envoyons des lettres au Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) ou au secrétaire général concernant les différentes attaques que les Houthis tentent de lancer contre l'Arabie saoudite, notre objectif principal est simplement d'enregistrer ce fait», a-t-il indiqué.

Al-Mouallimi a ajouté : «Nous repoussons ces attaques, les déjouons bien avant qu'elles n'atteignent des cibles dans la plupart des cas, et nous les exposons à la communauté internationale. Nous les dévoilant à la communauté internationale et au monde entier».

L'Arabie saoudite a confronté les Houthis avec force, mais a aussi sans cesse fait pression pour une résolution pacifique de la guerre au Yémen, qui place le peuple au cœur de tout règlement politique. Mais une fin pacifique au conflit n'est pas un objectif partagé par la milice houthie.

Dans son discours à l'Assemblée générale des Nations Unies mercredi, le roi Salmane d'Arabie saoudite a déclaré : «L'initiative de paix au Yémen présentée par le Royaume en mars dernier devrait mettre fin à l'effusion de sang et au conflit. Elle devrait mettre un terme aux souffrances du peuple yéménite. Malheureusement, la milice terroriste houthie rejette les solutions pacifiques». 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".