STRASBOURG: La marionnette géante Amal, alertant sur le sort des enfants réfugiés dans un périple à travers l'Europe, a fait une étape symbolique jeudi au Conseil de l'Europe, organisation de défense des droits humains.
Entourée d'enfants agitant des drapeaux du monde qu'ils avaient dessinés, cette marionnette de 3,50 mètres de haut, dirigée par une marionnettiste sur échasses et deux autres faisant vivre ses mains, a remonté lentement la vaste allée du Conseil de l'Europe pour être accueillie à l'entrée par les responsables de l'organisation paneuropéenne, basée à Strasbourg (est de la France), sous le drapeau européen bleu à étoiles, dont elle a reçu symboliquement un exemplaire.
« Nous devons faire prendre conscience de ce que vous vivez en tant qu'enfant réfugié et de ce que nous devons faire pour vous aider », lui a promis le Belge Rik Daems, président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
« Quand des personnes, quel que soit leur âge, sont obligées de quitter leur maison, c'est toujours tragique, mais pour les enfants c'est encore plus effrayant et perturbant. (...) Nous essayons de rendre les choses meilleures pour les jeunes dans ta situation », a ajouté la secrétaire générale du Conseil de l'Europe, la Croate Marija Pejcinovic Buric.
Partie de Gaziantep, en Turquie, en juillet et devant arriver en novembre à Manchester, au Royaume-Uni, le périple de cette « petite Amal » s'étend sur 8 000 kilomètres, avec comme fil conducteur l'idée que cette enfant syrienne migrante cherche à retrouver sa mère et multiplie les amitiés et les rencontres sur son chemin.
« Le but est d'attirer l'attention. Elle est Syrienne, mais elle pourrait être Afghane, Palestinienne... C'est une enfant surtout et comme toutes les petites filles de neuf ans, elle a le droit à une éducation, à de l'affection, elle a le droit à exister », explique Claire Bejanin, l'une des productrices de ce festival itinérant.
« L'étape à Strasbourg était assez fondamentale, car être accueillis à Strasbourg était très important pour nous, parce que le but est que la voix de ces enfants soit entendue », a-t-elle ajouté.
Avant de repartir en direction de Belfort (est de la France), puis de Stuttgart, en Allemagne, la marionnette au regard à la fois doux et triste et aux longs cheveux bruns a reçu un exemplaire de la Convention européenne des droits de l'Homme pour l'accompagner sur le reste de son périple.