DJEDDAH: Trois femmes saoudiennes en quête de sensations fortes viennent d’obtenir leur diplôme de parachutistes professionnels. Pour elles, la limite, c’est le ciel!
Les spectateurs ont récemment pu assister au lancement officiel de la carrière d’Alaa Dhafer, de Maram al-Eid et de Razan al-Ghoufaili, la première équipe intégralement féminine de parachutistes de la Fédération saoudienne des sports extrêmes, lorsqu’elles ont sauté d’un hélicoptère Black Hawk situé à quelque 3 700 mètres de hauteur.
Le trio a participé au troisième camp de parachutisme de la Ville économique du roi Abdallah. Le directeur exécutif de la Fédération saoudienne des sports extrêmes, Abdelmajid al-Mutairi, a déclaré à Arab News: «La mise en place d’une équipe féminine constitue un message universel: la présence de femmes saoudiennes dans ce sport extrême au sein du Royaume fait d’elles les partenaires des hommes dans tous les sports.»
«Nous sommes ravis de remettre leurs diplômes à la première promotion de femmes qui ont suivi leur formation ici [en Arabie saoudite]. Elles ont réussi à obtenir leur licence de parachutisme et sont les premières femmes parachutistes saoudiennes à être formées à dans le Royaume», précise-t-il.
C’est l’United States Parachute Association (Association américaine de parachutisme), l’un des principaux organismes mondiaux de la discipline, qui a remis aux femmes leurs permis professionnels.
Al-Eid, formatrice personnelle indépendante et coach de patinage, habite Riyad. Elle confie à Arab News: «Je ne sais pas si je peux me considérer comme une aventurière, mais je suis en tout cas une personne qui aime affronter ses peurs et repousser ses limites.»
«Il est évident que les mesures de sécurité doivent être prises en compte. J’ai choisi ce sport parce que j’ai toujours eu un faible pour les airs et le fait de pouvoir voler librement est un bonheur auquel je tiens plus que tout au monde.»
«Je ne vais pas vous mentir: j’étais à la fois très enthousiaste et très effrayée. Pourtant, après le troisième saut, la peur se dissipe et la sensation devient exceptionnelle. Je pense que je ne pourrai pas arrêter cette activité.»
La jeune femme de 27 ans espère se produire avec l’équipe de formation de parachutisme lors de la prochaine fête nationale saoudienne (le 23 septembre, NDLR). «Cette fois, je n’y ai pas participé parce que je venais tout juste d’obtenir ma licence, mais notre objectif en tant qu’équipe féminine est d’y prendre part l’année prochaine.»
Alaa Dhafer, originaire de La Mecque, affirme: «Le parachutisme est une expérience à nulle autre pareille qui me tient particulièrement à cœur. Je rêve de voler depuis que je suis enfant. Mon rêve est désormais devenu réalité et je n’arrive toujours pas à y croire.»
«Le fait de compter parmi les premières femmes parachutistes du Royaume est considéré comme un exploit pour notre formidable pays. Mes coéquipières et moi en sommes très fières. Ma mère est ma plus grande fan. Elle m’a beaucoup soutenue pendant toute la période où j’ai gravi les échelons.»
Elle incite les autres femmes à s’essayer au parachutisme. «C’est tellement amusant. Si c’est une activité qui vous attire et que vous aimeriez tenter, il suffit juste de se lancer.»
Pour Al-Ghoufaili, le parachutisme a complètement changé sa vision de la vie. «Sauter du ciel est la chose que je préfère, et j’ai l’intention de me perfectionner. C’est un sentiment très agréable et une nouvelle expérience qui m’a beaucoup transformée. Le parachutisme m’a donné la motivation qu’il faut pour voler plus et mieux m’entraîner afin d’atteindre le plus haut niveau.»
Elle ajoute qu’il est formidable d’être une personne aventurière, mais que ce n’est pas simple pour autant. «Surmonter ses peurs, c’est une lutte intérieure continue et un défi permanent», confie-t-elle.
Al-Mutairi est impressionné par la détermination et le courage de ces trois femmes.
«C’est grâce à leur passion pour le parachutisme qu’elles en sont là aujourd’hui. J’espère qu’elles seront une source d’inspiration pour les jeunes, et pour les filles en particulier.»
«L’introduction du saut en parachute comme activité sportive dans le Royaume n’était pas accessible au départ parce que ce sport est lié à plusieurs organismes militaires et civils.»
«Nous avons remarqué que les demandes de participation augmentaient après chaque événement organisé par la fédération. Il convient cependant de mentionner que la formation de parachutistes nécessite la présence de clubs qui travaillent dans cet objectif. C’est justement ce que la fédération cherche à faire.»
«Le travail de la fédération se limite actuellement au développement des compétences des parachutistes et à l’adoption de réglementations et de mécanismes qui, à leur tour, permettent aux clubs de travailler et d’assurer la formation», conclut Al-Mutairi.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com