Le ministre émirati des AE condamne l’ingérence extérieure dans les affaires arabes

Khalifa Shaheen Almarar, le ministre d’État pour les Affaires étrangères des Émirats arabes unis s’adresse à l’Assemblée générale des Nations Unies (Photo, WAM).
Khalifa Shaheen Almarar, le ministre d’État pour les Affaires étrangères des Émirats arabes unis s’adresse à l’Assemblée générale des Nations Unies (Photo, WAM).
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Publié le Mercredi 29 septembre 2021

Le ministre émirati des AE condamne l’ingérence extérieure dans les affaires arabes

  • Khalifa Shaheen Almarar affirme que son pays luttera contre l’extrémisme violent partout où il apparaitra
  • «Nous ne pouvons pas ignorer le développement des programmes nucléaires et de missiles balistiques par l’Iran»

NEW YORK: Les EAU ont strictement rejetés lundi de toute ingérence extérieure dans les affaires arabes et se sont engagés à lutter contre le «fléau» de l’extrémisme violent partout où il apparaitra.

Prenant la parole lors du dernier jour de l’Assemblée générale des Nations Unies, le ministre d’État aux Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Khalifa Shaheen Almarar, a également déclaré que le Moyen-Orient devrait être une région dépourvue d’armes de destruction massive.

«Afin de réussir dans nos efforts pour mettre fin au cycle des conflits dans la région arabe, les ingérences régionales grossières dans les affaires arabes – notamment en Syrie, au Yémen, en Libye et en Irak – doivent s’arrêter», a-t-il ajouté.

Les interférences illégales ont entravé les processus politiques, exacerbé les crises humanitaires et ébranlé la stabilité régionale et internationale.»

Ces problèmes régionaux, et les défis transnationaux comme la pandémie du coronavirus, nécessitent une approche coordonnée et coopérative de la part des pays arabes et de la communauté internationale, a-t-il annoncé.

«Nous avons besoin d’un leadership avisé pour faire progresser le multilatéralisme et développer une position internationale unie pour relever tous les défis mondiaux communs. Il est également impératif d’avoir une véritable volonté politique de surmonter cette conjoncture historique difficile, ce qui nécessite la mise à côté des différends et le renforcement des relations entre les États», a-t-il ajouté.

«En priorité, nous devons produire une dynamique internationale pour prévenir les conflits et éviter les crises politiques avant qu’elles ne s’intensifient.» Parmi ces conflits qui nécessitent une action concertée, est la guerre au Yémen, a-t-il déclaré.

«Nous avons vu des initiatives sincères dans ce sens, dont la dernière par le Royaume d’Arabie Saoudite dans le but de mettre fin à la guerre au Yémen. Afin que ces efforts soient efficaces, toutes les parties doivent faire preuve d’engagement et de détermination», a-t-il ajouté, notant toutefois que «les milices houthies continuent leurs actions provocatrices et agressives.»

Almarar a de même appelé à l’établissement d’un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967 avec Jérusalem-est comme capitale, et a exhorté Israël à arrêter la construction de colonies sur les terres palestiniennes.

Cependant, il a salué l’ère de réconciliation introduite par les Accords d’Abraham qui ont établi des relations entre les EAU et d’autres pays arabes d’un côté, et Israël de l’autre.

Conclus il y a un an, ces accords «stimulent la croissance économique et favorisent la prospérité et la stabilité dans la région, notamment pour les jeunes générations, qui méritent d’envisager l’avenir avec optimisme et espoir», a-t-il dit.

Les jeunes sont menacés par l’avancée des groupes extrémistes dans la région, a-t-il averti. «Des groupes comme les Houthis, Daech, Al-Qaïda, les Frères musulmans et le Hezbollah continuent leur recrutement des jeunes générations», a-t-il déclaré. «C’est pour cela que nous ne relâcheront pas nos efforts pour contrer ces fléaux partout où ils existent.»

L’approvisionnement en énergie, la liberté de navigation et les routes commerciales doivent également être protégés, a annoncé Almarar, ajoutant que le Moyen-Orient devrait être une région «dépourvue d’armes de destruction massive.»

A ce propos, a-t-il déclaré, il est impératif de parvenir à un accord avec l’Iran qui réponde efficacement aux préoccupations des États régionaux, notamment en raison des programmes d’armement avancés du pays.

«Nous ne pouvons pas ignorer le développement des programmes nucléaires et de missiles balistiques par l’Iran», a ajouté le ministre.

«Tout accord futur avec l’Iran devrait remédier aux lacunes du Plan d’action global conjoint… et doit impliquer les pays de la région.»

Trois îles occupées illégalement par l’Iran depuis 1971, a-t-il ajouté, doivent également être restituées à son pays. «Les EAU ne cesseront jamais d’exiger leur souveraineté légitime sur ces îles», a-t-il déclaré.

Almarar s’est de même engagé à continuer à œuvrer pour la lutte contre le changement climatique, qui «reste l’un des défis les plus urgents».

Les EAU, a-t-il déclaré, attendent avec impatience la conférence sur le climat COP26, organisée par le Royaume-Uni à Glasgow plus tard cette année, et qui sera primordiale pour le développement d’une «réponse mondiale» au défi.

«Les EAU visent à travailler avec leurs partenaires pour trouver des solutions et explorer les opportunités qui réduiraient les effets du changement climatique, notamment l’accueil de la conférence COP28», a-t-il ajouté.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le blocus israélien contraint les boulangeries de Gaza à fermer, la faim menace à nouveau

Un garçon est assis à l'arrière d'un chariot tricycle contenant des sacs de farine fournis par l'agence turque d'aide aux sinistrés AFAD, reçus d'un centre d'approvisionnement affilié à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le quartier d'al-Tifah de la ville de Gaza, le 1er avril 2025. (Photo Bashar TALEB / AFP)
Un garçon est assis à l'arrière d'un chariot tricycle contenant des sacs de farine fournis par l'agence turque d'aide aux sinistrés AFAD, reçus d'un centre d'approvisionnement affilié à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le quartier d'al-Tifah de la ville de Gaza, le 1er avril 2025. (Photo Bashar TALEB / AFP)
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  • Mardi, le PAM a indiqué qu'il « distribuerait ses derniers colis alimentaires dans les deux prochains jours ».
  • Les organisations humanitaires internationales ont, elles aussi, tiré la sonnette d'alarme.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : Dans une boulangerie industrielle de la ville de Gaza, ravagée par la guerre, le tapis roulant qui livrait des milliers de pains pita par jour est à l'arrêt. Une conséquence du blocus israélien, qui menace à nouveau le territoire de famine.

La Families Bakery est l'une des 25 boulangeries industrielles soutenues par le Programme alimentaire mondial (PAM). L'agence onusienne a annoncé la mise à l'arrêt de l'établissement, « en raison du manque de farine et de carburant ».

Mardi, le PAM a indiqué qu'il « distribuerait ses derniers colis alimentaires dans les deux prochains jours ».

Cet organisme onusien était « le seul pourvoyeur des boulangeries de Gaza » et fournissait tout ce dont elles avaient besoin, indique à l'AFP Abed al-Ajrami, président de l'Association des propriétaires de boulangeries du territoire palestinien, à la tête de la Families Bakery. 

« Les répercussions de la fermeture des boulangeries seront très difficiles pour les gens, car ils n'ont aucune alternative », s'inquiète-t-il.

Devant le grand four éteint de son entreprise, il explique que les boulangeries étaient au cœur du programme de distribution alimentaire de l'agence onusienne, qui livrait du pain dans les camps abritant les habitants déplacés par la guerre à travers Gaza.

Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas ont échoué à prolonger une trêve de six semaines qui avait accordé un fragile répit aux Gazaouis après 15 mois de guerre, leur permettant de retourner dans leurs maisons souvent détruites.

Le 2 mars, Israël a imposé un blocus total au territoire palestinien. L'entrée de l'aide internationale, qui avait recommencé à affluer avec le cessez-le-feu, a été bloquée, et l'alimentation électrique de la principale usine de dessalement du territoire palestinien a été coupée.

Le 18 mars, l'armée israélienne a repris ses bombardements sur Gaza, suivis d'opérations terrestres. Des combattants palestiniens ont de leur côté recommencé à lancer des roquettes sur Israël depuis Gaza.

Mardi, le Hamas a accusé Israël d'utiliser la famine comme « arme directe » dans le conflit, après l'attaque d'une école de l'ONU dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023. Il a également appelé les nations arabes et islamiques à « agir d'urgence pour sauver Gaza de la famine et de la destruction ».

Les organisations humanitaires internationales ont, elles aussi, tiré la sonnette d'alarme.

Gavin Kelleher, du Conseil norvégien pour les réfugiés, a pointé, lors d'un briefing la semaine dernière, la « misère totale » qui accable les Gazaouis retrouvant leurs habitations bombardées.

« Nous avons été mis en échec (...) On ne nous permet pas d'apporter des vivres, nous ne pouvons pas répondre aux besoins », a-t-il déploré.

« Quand Save The Children distribue de la nourriture à Gaza, nous voyons des foules massives parce que chaque personne dépend de l'aide dans le territoire », souligne de son côté Alexandra Saieh, de l'ONG britannique.

Mais « cette bouée de sauvetage n'existe plus ».  


Gaza: le ministre de la Défense israélien annonce la saisie de «larges zones» pour créer des zones de sécurité

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
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  • Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès
  • "N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé mercredi l'extension de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza pour s'emparer de "larges zones" en vue de créer des zones de sécurité, appelant par ailleurs les Gazaouis à renverser le Hamas.

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"J'appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès.

"N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi.

Israël a repris ses bombardements intensifs sur Gaza le 18 mars, puis lancé une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à un cessez-le-feu de près de deux mois avec le Hamas.

Depuis la reprise des combats, 1.042 personnes ont été tuées, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, portant le bilan total à 50.399 morts depuis la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues, à Gaza dont 34 sont décédées selon l'armée.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.