LISBONNE : Les socialistes au pouvoir au Portugal, favoris pour remporter les élections municipales de dimanche, risquaient pourtant de perdre leur fief de Lisbonne, selon des projections sortie des urnes donnant le maire sortant au coude à coude avec le candidat du centre droit.
Les résultats officiels seront connus plus tard dans la nuit mais, avec un taux d'abstention estimé entre 45 et 50% selon les enquêtes, la participation des quelque 9,3 millions d'électeurs inscrits était en baisse.
Les enquêtes réalisées à la sortie des urnes ne permettaient pas de départager le maire sortant de Lisbonne Fernando Medina, favori des sondages réalisés avant le scrutin, et le candidat du centre droit, l'ancien commissaire européen Carlos Moedas.
Selon la projection de la télévision publique RTP, M. Moedas disposait même d'une légère avance avec 32 à 36% des voix, contre 31 à 35% pour M. Medina. Cependant, le socialiste était donné vainqueur par l'enquête diffusée par la chaîne privée SIC, avec 36,3% des suffrages contre 35,2% pour son rival du Parti social démocrate (PSD).
A Porto, la grande ville du nord du pays, l'indépendant Rui Moreira aurait été reconduit pour un nouveau mandat comme l'anticipaient les sondages.
Toujours selon les projections sortie des urnes, les socialistes sont évincés du pouvoir à Coimbra (centre) par une coalition emmenée par le PSD mais résistent face à la menace des communistes à Almada, dans la banlieue sud de Lisbonne.
Dans un contexte globalement favorable au gouvernement d'Antonio Costa, qui venait d'annoncer la levée de la plupart des restrictions sanitaires encore en vigueur, les socialistes s'attendaient à une victoire plus courte qu'en 2017, où ils avaient obtenu un résultat record avec 161 des 308 mairies du pays et 38% des voix, contre 98 municipalités et 28% des suffrages pour l'opposition de centre droit.
Alors que l'actuel président du PSD, Rui Rio, s'était dit prêt à renoncer à son poste si son camp subissait dimanche une défaite aussi lourde qu'il y a quatre ans, les responsables socialistes se préparaient pour leur part à perdre jusqu'à une quinzaine de communes, selon les analyses publiées par la presse locale avant le vote.