L'Islande échoue finalement de peu à avoir un Parlement majoritairement féminin

La Première ministre islandaise Katrin Jakobsdottir s'entretient avec des partisans de son Mouvement Vert de Gauche lors d'un événement festif à Reykjavik le 25 septembre 2021 après l'annonce des résultats partiels des élections générales du pays. (Photo, AFP)
La Première ministre islandaise Katrin Jakobsdottir s'entretient avec des partisans de son Mouvement Vert de Gauche lors d'un événement festif à Reykjavik le 25 septembre 2021 après l'annonce des résultats partiels des élections générales du pays. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 27 septembre 2021

L'Islande échoue finalement de peu à avoir un Parlement majoritairement féminin

  • Sur les 63 sièges de l'Althingi, 33 seront occupés par des femmes, soit 52,3%
  • Le grand vainqueur est le parti du Progrès (centre-droit), qui emporte 13 sièges, cinq de plus que lors des dernières élections de 2017, avec 17,3% des voix

REYKJAVIK: L'Islande a brièvement cru dimanche être devenue le premier pays d'Europe à élire une majorité de femmes au Parlement, mais un recomptage est venu réécrire cette page d'Histoire en faisant retomber la part féminine à 47,6%.

Sur les 63 sièges de l'Althingi, le millénaire Parlement islandais, 30 seront occupés par des femmes, contre 33 avant ce recomptage.

Cette proportion reste le nouveau record d'Europe, la Suède occupant jusqu'ici la première place avec 47% de députées, selon les données compilées par la Banque Mondiale.

A la suite de ce nouveau comptage qui a changé quelques voix dans une des six circonscriptions du pays, du fait du très complexe système électoral islandais, trois femmes ont perdu le siège qui leur était promis, a expliqué à l'AFP Ingi Tryggvason, le président de la commission électorale locale.

"Ces quelques votes de différence entraînent ces grands chambardements", a-t-il constaté.

Personne ne l'avait demandé, mais "nous avons décidé de recompter parce que le résultat était si serré", a ajouté le responsable électoral de la circonscription du nord-ouest.

Une certaine incertitude règne encore toutefois car un possible recomptage dans une autre circonscription dans le sud du pays pourrait à nouveau avoir des conséquences.

Avant ce coup de théâtre, responsables et simples citoyens s'étaient félicités de voir la petite Islande (370.000 habitants) entrer dans l'histoire politique européenne.

Aucun pays d'Europe n'a jamais franchi la barre symbolique des 50% de femmes dans un Parlement. 

"J'ai 85 ans, j'ai attendu toute ma vie que des femmes soient majoritaires (...), et je suis vraiment très contente", avait confié à l'AFP Erdna, une habitante de Reykjavik.

Si plusieurs partis réservent d'eux-mêmes une part minimale de femmes parmi leurs candidats, aucune loi n'impose de quota de femmes pour les législatives en Islande.

Le pays nordique est régulièrement à l'avant-garde en matière de féminisme et en tête depuis 12 années consécutives du classement du Forum économique mondial en matière d'égalité femmes-hommes.

"C'est un nouvel exemple du chemin que nous avons accompli sur la route de l'égalité complète des sexes (...) Je souhaite à ce Parlement un grand succès", avait déclaré à l'AFP le chef de l'Etat islandais Gudni Johannesson.

Derrière ce symbole, les élections législatives organisées samedi ont été marquées par la position fragilisée de la Première ministre Katrin Jakobsdottir, malgré le renforcement de  la coalition gouvernementale au pouvoir.

Son parti de gauche écologiste, le mouvement Gauche-Verts a perdu trois sièges et est passé avec 12,6% des voix derrière ses deux actuels alliés de droite.

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Liesse

Le grand vainqueur est le parti du Progrès (centre-droit), qui emporte 13 sièges, cinq de plus que lors des dernières élections de 2017, avec 17,3% des voix.

La liesse régnait dans la nuit au QG du parti "de retour au premier plan de la scène politique", a lancé sous les vivas son dirigeant Sigurdur Ingi Johannsson, qui se retrouve en position de Premier ministrable.

Mais le parti conservateur de l'ex-Premier ministre Bjarni Benediktsson est resté le premier parti d'Islande avec 24,4% des voix, gardant ainsi son contingent de 16 sièges quand les sondages lui prédisaient un recul.

Avec un total de 37 sièges, les trois partis alliés confortent donc au total leur majorité, mais la droite se retrouve en position de force. Avec l'option de se trouver un autre troisième partenaire plus proche idéologiquement, par exemple les partis centristes de la Réforme (cinq sièges) ou du Centre (trois députés).

Même si les tractations sont traditionnellement longues, l'Islande s'éloigne d'un scénario de blocage politique que laissaient redouter les sondages.

Jamais depuis la faillite spectaculaire des banques islandaises en 2008 et la grave crise qui s'en était suivie, un gouvernement islandais sortant n'avait conservé sa majorité. Il faut remonter à 2003 pour trouver un précédent.

Des discussions doivent avoir lieu entre les trois chefs de partis et la question du futur locataire de Stjornarradid, la modeste maison blanche où siègent les chefs de gouvernement islandais, se posera nécessairement, selon les analystes. 

Benediktsson Premier ministre? "Je ne réclame pas cela", a assuré à la télévision publique RUV le chef des conservateurs, selon qui "il faut s'efforcer d'être en quête de solutions".

Après une décennie de crises, de scandales et d'élections à répétition, l'actuelle coalition avait marqué le retour de la stabilité politique en Islande.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.