PARIS: Le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour, qui continue d'entretenir le flou sur une candidature à la présidentielle, s'en est pris dimanche aux Républicains (LR), "un parti de notables centristes" qu'il accuse d'avoir "trahi la droite" gaulliste dont il se réclame.
"Ils ont une compétence technique que je n'ai pas, d'élus, de maires, de présidents de conseils régionaux... mais à quoi sert la compétence si elle est conjuguée avec l'impuissance ?", a-t-il interrogé dans l'émission Le Grand Rendez-Vous Europe 1/CNEWS/Les Echos.
Quant à la candidate du RN Marine Le Pen, elle a selon Eric Zemmour "des réflexes de femme de gauche", mais "n'est pas (son) obsession". "Je suis d'une famille politique qui s'appelait le RPR quand j'étais jeune, et je pense que si le Front national ou le Rassemblement national a autant progressé, c'est justement parce que le RPR a été nié, trahi", a-t-il poursuivi.
Pour Eric Zemmour, LR, qui doit désigner son candidat le 4 décembre, est "un parti de notables centristes, qui après prétendent que je ne partage pas leurs valeurs. Mais eux-mêmes, en quoi partagent-ils les valeurs du RPR et de la droite d'avant ? Ils ont eux-mêmes trahi le général de Gaulle et même Georges Pompidou".
"Un peu de modestie et d'humilité ne nuit pas", a rétorqué le président de LR Christian Jacob, interrogé dimanche sur BFMTV sur ces déclarations.
Interrogé pour savoir s'il pensait qu'Eric Zemmour était "raciste", il a estimé que "non", et pour savoir si le polémiste était d'extrême droite, il a répondu: "Il est Zemmour".
Christian Jacob a dit "humainement" "plutôt bien s'entendre" avec lui, "partager" avec lui l'idée que "Marine Le Pen est trop "décrédibilisée" pour pouvoir remporter l'élection présidentielle", et a répété considérer qu'il est "utile au débat public". Mais "sa ligne n'est pas" celle de LR: "On ne peut pas tout ramener à la théorie du grand remplacement, être dans une logique décliniste, annoncer la guerre civile", a-t-il souligné.
Dans un entretien presque entièrement consacré à sa conception de l'islam, des étrangers en France et à sa vision de l'histoire de France, Eric Zemmour a par ailleurs réitéré son opposition aux "lois mémorielles", ainsi qu'à la loi Pleven de 1972 réprimant les injures racistes et la provocation à la haine raciale, qu'il a jugée "liberticide".
Questionné sur une possible annonce de candidature -et alors que les derniers sondages lui accordent quelque 10% d'intentions de vote-, il a répété qu'il voulait "choisir son moment". "Si je n'y allais pas, je décevrais beaucoup de gens", a-t-il jugé.