Zemmour, pas encore candidat mais toujours boosteur d'audiences

L'essayiste français, journaliste politique Éric Zemmour assiste à la table ronde « Publicité et famille « lors du quatrième sommet démographique dans un centre culturel à Budapest le 24 septembre 2021. (Attila Kisbenedek/AFP)
L'essayiste français, journaliste politique Éric Zemmour assiste à la table ronde « Publicité et famille « lors du quatrième sommet démographique dans un centre culturel à Budapest le 24 septembre 2021. (Attila Kisbenedek/AFP)
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Publié le Vendredi 24 septembre 2021

Zemmour, pas encore candidat mais toujours boosteur d'audiences

  • Le débat entre le chef de file de la France insoumise et le polémiste a rassemblé 3,8 millions de téléspectateurs en moyenne, devant TF1 et loin devant France 2
  • Avec un pic à 4,3 millions de téléspectateurs à 21h39, le débat de jeudi a en outre attiré 500.000 jeunes de 15 à 34 ans, s'est réjoui le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel

PARIS : Privé d'émission sur CNews et pas encore candidat à la présidentielle, Eric Zemmour continue de booster les audiences des autres chaînes, au point d'avoir porté BFMTV en tête du PAF jeudi soir face à Jean-Luc Mélenchon.

Le débat entre le chef de file de la France insoumise et le polémiste a rassemblé 3,8 millions de téléspectateurs en moyenne, devant TF1 et loin devant France 2, avec une part d'audience (PDA) de 18,8%, selon Médiamétrie.

BFMTV signe ainsi le deuxième meilleur score de son histoire, après celui enregistré en avril 2017, quand 5,5 millions de téléspectateurs avaient suivi sur son antenne le débat entre les onze candidats à la présidentielle, pour une PDA de 28%.

Avec un pic à 4,3 millions de téléspectateurs à 21h39, le débat de jeudi a en outre attiré 500.000 jeunes de 15 à 34 ans, s'est réjoui le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, «heureux de pouvoir toucher tous les publics».

De son côté, France 2, qui lançait le premier numéro d'«Elysée 2022», n'a réuni qu'1,05 million de spectateurs (5,1% de PDA). L'émission politique, et son face-à-face entre la candidate à la primaire de la droite Valérie Pécresse et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, arrive en 6e position derrière TMC avec «Camping 3».

Même la série coup de poing de TF1 «Fugueuse» (3,6 millions de téléspectateurs, 18,2% de PDA), sur la prostitution adolescente, n'a pas résisté à BFMTV, qui revendique la place de 3e chaîne de France sur l'ensemble de la journée.

Cela montre que «les événements politiques ne sont plus l'apanage des chaînes traditionnelles», selon Marc-Olivier Fogiel. Et qu'il y avait «une attente qui dépasse la curiosité, une attente politique» à «un moment où Mélenchon a quelque chose à jouer à gauche et où Zemmour pour l'instant bouleverse le jeu à droite et à l'extrême droite».

- «effet loupe» ? -

Locomotive des audiences de CNews depuis 2019, le polémiste a été écarté de l'émission «Face à l'info» en raison du décompte de son temps de parole imposé par le CSA, qui le considère désormais comme une personnalité politique.

Criant à la «censure», il n'en écume pas moins les plateaux télé, au prétexte de la promotion de son dernier livre, avec succès: 861.000 téléspectateurs (contre 594.000 la veille pour le médecin Karine Lacombe) devant «Bourdin Direct» le 15 septembre sur BMFTV, 816.000 devant «On est en direct» le 11 septembre sur France 2 (contre 709.000 pour Jean Castex le 4), et 540.000 devant «l'Heure des pros» le 13 septembre sur CNews, un «record»...

«Le disruptif est un aspirateur à audience. D'extrême droite en général», a réagi vendredi l'ancien cadre de TF1 Robert Namias, comparant Eric Zemmour à Jean-Marie Le Pen. «Le populisme paie. Effet loupe qui n'a rien de prédictif» a-t-il tweeté.

L'omniprésence médiatique d'Eric Zemmour, qui dit souvent que c'est dans son «intérêt de faire durer l’ambiguïté» sur sa candidature, pose question dans le milieu, accusé de l'avoir fabriqué.

«On a eu le même débat avec Jean-Marie Le Pen. La télé montre le phénomène, elle ne le crée pas», tranche Marc-Olivier Fogiel.

Chez France Télévisions, on refuse la «stratégie de la course à l'audience» adoptée par BFMTV face à la concurrence grandissante de CNews, expliquait jeudi à l'AFP son patron de l'information, Laurent Guimier.

«Notre responsabilité de service public, c'est de faire la part des choses», a-t-il insisté, citant «plusieurs temps démocratiques extrêmement forts» tels que la «primaire écologiste», méritant plus de temps d'antenne qu'une «éventuelle candidature».

«Le jour où Eric Zemmour sera officiellement candidat (...) il sera reçu dans nos émissions» d'information, a-t-il assuré.

Les autres chaînes se montrent moins patientes: Eric Zemmour sera reçu dimanche dans le «Grand rendez-vous» sur CNews et par Ruth Elkrief sur LCI lundi. Il sera aussi mercredi le premier invité politique de l'émission de Paris Première «Restons Zen», la remplaçante de... «Zemmour et Naulleau».


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".