A la baguette! A Paris, les enfants se dotent de «leur» Philharmonie

La ministre française de la Culture Roselyne regarde des enfants jouer lors de l'inauguration de la Philharmonie des enfants au théâtre de la Philharmonie à Paris, le 23 septembre 2021. (Stephane de Sakutin/AFP)
La ministre française de la Culture Roselyne regarde des enfants jouer lors de l'inauguration de la Philharmonie des enfants au théâtre de la Philharmonie à Paris, le 23 septembre 2021. (Stephane de Sakutin/AFP)
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Publié le Dimanche 26 septembre 2021

A la baguette! A Paris, les enfants se dotent de «leur» Philharmonie

  • Construit sur 1.000 mètres carrés au sein de la Philharmonie de Paris, l'espace a coûté 10 millions d'euros financés par le public et le privé
  • Les enfants vont «à la chasse aux sons» dans les parois d'une grotte à l'aide d'une torche connectée et relient des sons de la ville ou de la campagne à des paysages apparaissant sur un écran

PARIS : Diriger un orchestre virtuel ou s'improviser en rockeur: la Philharmonie des enfants, qui ouvre ses portes mercredi, offre aux 4-10 ans un voyage d'initiation musicale à la fois intuitif et ludique.

«On est dans une expérience où l'enfant est le moteur; il s'amuse tout en apprenant», déclare Laurent Bayle, directeur sortant de la Philharmonie de Paris qui est à l'initiative de ce projet. Construit sur 1.000 mètres carrés au sein de l'institution mère, l'espace a coûté 10 millions d'euros financés par le public et le privé.

«Forêt de sons»

Le premier des cinq îlots proposés n'est pas exactement celui auquel on s'attend: on y trouve des marmites, un fouet cuisine, un égouttoir ou encore une brosse....

«Les enfants y découvrent le timbre d'objets du quotidien», explique à l'AFP Mathilde Michel-Lambert, directrice générale de la Philharmonie des enfants.

Ils y expérimentent aussi «la différence de hauteur du son entre de gros et de petits objets», vont «à la chasse aux sons» dans les parois d'une grotte à l'aide d'une torche connectée et relient des sons de la ville ou de la campagne à des paysages apparaissant sur un écran.

«Machines sonores»

C'est la salle des instruments imaginaires: un «géant à vent» --un système d'orgues qui émet trois notes différentes quand on s’assoie dessus--; une «boîte à musique» où les enfants font tomber une bille sur des claves (un instrument de percussion) à l'aide d'une manivelle; des instruments à cordes imaginaires qu'on «pince, frappe et frotte» et une «boîte à rythmes» où, à l'aide de palets de bois connectés, on crée un agencement de son de cymbales, de grosse caisse....

«En scène!»

Cela sera probablement l'îlot à succès: deux salles, l'une dédiée aux musiques actuelles, l'autre à un orchestre symphonique, permettent aux enfants de se frotter à l'univers de la scène, avec même une loge pour se préparer et un «salon» où ils peuvent écouter des extraits de musique jazz.

Dans le club de rock, les enfants se saisissent d'instruments simplifiés (guitare électrique, clavier de piano électrique, percussions..), dont les cordes et les touches sont en couleurs.

«Sans qu'ils aient une connaissance préalable de déchiffrage, ils voient défiler sur un écran une partition graphique qui leur indiquera, grâce à des boules en couleurs, quelle corde ou touche jouer», selon Mme Michel-Lambert.

Face à un orchestre symphonique d'imitation, les petits vont découvrir le tempo et l'intensité du son grâce à un logiciel élaboré par une filiale du centre de recherches de l'Ircam.

«Dirigeant» des morceaux préenregistrés par l'Orchestre de Paris, comme Casse-Noisette par exemple, l'enfant effectue des gestes lus par une caméra infrarouge. «Plus ses gestes sont rapides, plus la musique va jouer rapidement et inversement. Et plus ses gestes sont amples, plus la musique va jouer fort», explique la directrice.

«Des voix par milliers»

Autre installation phare de cette Philharmonie, une énorme «mappemonde-cabane» conçue avec l'auteur de bande dessinée belge Brecht Evens, un des nombreux collaborateurs du projet (Wladimir Anselme, Kaori Ito, BabX, Pierrick Sorin...).

A l'extérieur, on appuie sur des touches pour écouter une psalmodie bouddhique du Tibet, un poème mélancolique de Turquie ou des improvisations d'autres régions. A l'intérieur, les enfants écoutent des berceuses en différentes langues, «pour les sensibiliser à la richesse musicale du monde».

Dans ce même îlot, les enfants peuvent s'amuser à écouter leurs voix transformée en voix d'un extraterrestre, d'un robot, d'une souris ou comme si elle provenait d'une grotte ou des fonds sous-marins. Ils peuvent aussi se lancer dans un match d'imitation de vocalises enregistrées.

«Par ici la musique»

Pour conclure le parcours mis en scène par Constance Guisset, un «compositrain» jouera une «composition» par l'enfant qui aura choisi des mélodies et des accompagnements rythmiques sur des rouleaux. Sur une autre installation, il s'amusera à choisir des bruitages pour des films muets qui défilent sur un écran.

Les enfants seront munis d'un bracelet électronique qui leur permettra de récupérer sur internet des souvenirs vidéos et photos.


Les œuvres d'art saoudiennes attirent les foules au Caire

Des œuvres d'art saoudiennes sont présentées dans le cadre de l'exposition Beyond the Frame à l'Opéra du Caire (SPA).
Des œuvres d'art saoudiennes sont présentées dans le cadre de l'exposition Beyond the Frame à l'Opéra du Caire (SPA).
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  • Nahed Turkistani, professeur d'art céramique à l'université de Jeddah et l'un des organisateurs de l'exposition, a déclaré que l'événement présentait environ 20 œuvres saoudiennes
  • Turkistani a souligné le caractère distinctif des œuvres saoudiennes, qui représentaient des idées artistiques novatrices

LE CAIRE : Les œuvres d'art saoudiennes présentées lors de la deuxième édition de l'exposition Beyond the Frame, qui se tient actuellement à l'Opéra du Caire, ont attiré des visiteurs de nationalités et d'âges divers, qui ont salué la diversité et le caractère unique de ces œuvres.

Nahed Turkistani, professeur d'art céramique à l'université de Jeddah et l'un des organisateurs de l'exposition, a déclaré que l'événement présentait une vingtaine d'œuvres saoudiennes dans les domaines de la photographie, de la sculpture, de la calligraphie arabe et de la peinture.

Elle a souligné le caractère distinctif des œuvres saoudiennes, qui représentaient des idées artistiques novatrices reflétant l'intellectualisme, la diversité et la créativité.

Turkistani a déclaré que l'événement accentuait l'esprit de coopération et d'échange culturel et artistique entre les pays arabes participants, en mettant l'accent sur les traditions des sociétés concernées.

Elle a également souligné le soutien apporté par l'ambassade saoudienne en Égypte pendant l'événement.


L'exposition « Art Here » du Louvre Abu Dhabi débute en collaboration avec l'horloger suisse

Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings". L'artiste gagnant sera choisi par un jury et annoncé en décembre. (Photo AN)
Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings". L'artiste gagnant sera choisi par un jury et annoncé en décembre. (Photo AN)
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  • La quatrième édition de cet événement annuel est dotée d'un prix d'une valeur de 60 000 dollars
  • 5 artistes sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings" (réveils)

ABU DHABI : En collaboration avec l'horloger suisse Richard Mille, le Louvre Abu Dhabi organise la quatrième édition de l'exposition et du concours annuels "Art Here" du 20 septembre au 15 décembre.

Avec plus de 200 candidats venus de tout le monde arabe, le prix Art Here offre une récompense de 60 000 dollars à son lauréat.

Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings", l'artiste gagnant devant être sélectionné par un jury et annoncé en décembre.

Les artistes sont Sarah Almehairi, Lamya Gargash, Ferielle Doulain-Zouari, Moataz Nasr et Nicene Kossentini.

L'artiste émiratie Gargash a interprété le thème avec une sculpture géante en forme de ballon de plage, entièrement réalisée avec du sable des Émirats arabes unis.

Gargash a expliqué que son œuvre "Debutante Ball" lui a été inspirée par un commentaire désobligeant que quelqu'un avait fait à son égard lorsqu'elle était plus jeune, disant que les Émirats arabes unis n'étaient qu'un "bac à sable géant".

"Je considère qu'il s'agit d'une réponse à quelque chose que j'ai vécu il y a des années. Un commentaire négatif, un commentaire provocateur qui m'a été adressé. Et je l'ai pris à cœur", a-t-elle déclaré.

"Le thème ‘Awakenings’ en dit long sur l'éphémère et la recherche d'une voie. Pour moi, il s'agit donc d'une renaissance. C'est une renaissance", a-t-elle ajouté.

L'artiste égyptien Nasr a décidé d'abandonner l'économie pour se consacrer à sa passion.

"Ma mère était une artiste. J'avais l'habitude de m'asseoir avec elle, de la regarder peindre. C'était la meilleure chose de ma vie. Le fait d'être assis derrière elle. Voir comment les couleurs se mélangent jusqu'à ce que quelque chose apparaisse soudainement devant moi", a-t-il déclaré.

Nasr se décrit comme un passionné d'histoire et explique que son travail s'inspire de l'histoire arabe. Son œuvre "Brides of the Sky" raconte l'histoire des femmes lors de l'invasion mongole de l'Égypte.

"Ce que j'essaie de faire en tant qu'artiste, c'est d'apporter une grande boucle, une boucle agrandie, et de la placer sur des choses que les gens peuvent passer sans voir, et de leur dire : 'Regardez, c'est votre héritage : Regardez, c'est votre héritage'."

"Peut-être que cela va réveiller quelque chose en eux et leur faire comprendre quelque chose sur eux-mêmes, sur l'histoire, sur l'héritage", a-t-il déclaré.


Des statues du MET de New York retrouvent leur château médiéval français ... via des copies

En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes. (AFP)
En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes. (AFP)
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  • Des copies parfaites de statues de la Renaissance exposées au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York ont rejoint cette semaine le château médiéval de Biron, en Dordogne
  • Ces pièces monumentales, sculptées au XVIe siècle par un artiste anonyme, avaient été cédées en 1907 par le dernier marquis de Biron à John Pierpont Morgan, fondateur de la banque JPMorgan et président du MET

BORDEAUX: Des copies parfaites de statues de la Renaissance exposées au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York ont rejoint cette semaine le château médiéval de Biron, en Dordogne (sud-ouest de la France), grâce à des technologies utilisées pour reproduire la grotte préhistorique de Lascaux.

À l'occasion des Journées européennes du Patrimoine en cette fin de semaine, ces fac-similés représentant une "Mise au tombeau du Christ" surmontée d'angelots ont repris la place des sculptures originales dans la chapelle de cette forteresse du Périgord, bâtie sur un hectare et considérée comme le plus vaste château de la région française d'Aquitaine.

"Ces magnifiques statues devraient redonner leur charme à cette chapelle", se félicite auprès de l'AFP André Barbé, directeur général de la société touristique Semitour Périgord qui gère notamment le château de Biron et le site de Lascaux.

Ces pièces monumentales, sculptées au XVIe siècle par un artiste anonyme, avaient été cédées en 1907 par le dernier marquis de Biron à John Pierpont Morgan, fondateur de la banque JPMorgan et président du MET.

En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes.

Mais en 2018, aucune objection: de nouvelles technologies, utilisées notamment pour créer en 2016 le centre international d'art pariétal (Lascaux IV) et ses répliques de peintures rupestres, permettent de reproduire les œuvres sans les toucher, selon l'Atelier des fac-similés du Périgord (AFSP), filiale de Semitour.

Grâce à des relevés photogrammétriques et des machines 3D, ces répliques imitant l'aspect de la pierre et les moindres caractéristiques et défauts des œuvres ont pu être réalisées en huit mois, pour un budget de 350.000 euros.

"C'est un travail de précision", résume André Barbé. "C'est vraiment très bluffant. Vous avez l'impression d'avoir les œuvres (originales) devant les yeux."

"Ces statues, de toute façon, sont mieux préservées au MET que chez nous", selon le dirigeant. "Le fac-similé est là pour ça. C'est exactement l'histoire de Lascaux: préservons les originaux mais montrons au public."

Après l'installation en octobre 2023 d'une réplique d'une "Pietà" (Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ), elle aussi exposée au MET, le château de Biron a réceptionné cette semaine le nouvel ensemble sculptural, dévoilé vendredi.

Le château de Biron a accueilli plus de 60.000 visiteurs en 2023.