L'UE doit sévir contre les oligarques impliqués dans la corruption en Ukraine (rapport)

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse à la 76e session de l'Assemblée générale des Nations Unies le 22 septembre 2021 à New York. (Eduardo Munoz/Pool/AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse à la 76e session de l'Assemblée générale des Nations Unies le 22 septembre 2021 à New York. (Eduardo Munoz/Pool/AFP)
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Publié le Vendredi 24 septembre 2021

L'UE doit sévir contre les oligarques impliqués dans la corruption en Ukraine (rapport)

  • Les dirigeants européens sont «conscients depuis longtemps des accointances entre oligarques, hauts fonctionnaires, responsables politiques, système judiciaire et entreprises publiques en Ukraine»
  • L'Ukraine a adopté jeudi une loi destinée à «prévenir des risques pour la sécurité nationale liés à l'influence excessive» des oligarques, précise le texte publié sur le site officiel du Parlement

BRUXELLES, Belgique : L'Ukraine est gangrenée par une corruption généralisée et l'UE doit se doter d'un mécanisme pour bloquer les activités et les avoirs des oligarques impliqués, recommande un rapport de la Cour des comptes européenne publié jeudi à Bruxelles.

Les dirigeants européens sont «conscients depuis longtemps des accointances entre oligarques, hauts fonctionnaires, responsables politiques, système judiciaire et entreprises publiques en Ukraine», mais l'Union européenne «n'a pas élaboré de véritable stratégie ciblant la grande corruption», déplore ce rapport.

«La conclusion de cet audit n'est pas que l'argent européen a été volé par les oligarques», a toutefois insisté son auteur, l'Estonien Juhan Parts. Mais l'action de l'UE pour lutter contre ce fléau est «insuffisante», selon lui.

«En Ukraine, la grande corruption repose sur des liens informels entre des fonctionnaires de l'exécutif, des membres du parlement, des procureurs, des juges, des agents des services répressifs, des dirigeants d'entreprises publiques, ainsi que des individus ou des entreprises jouissant de relations dans le monde politique», souligne le rapport.

«Des dizaines de milliards d'euros sont perdus chaque année à cause de la corruption», affirme-t-il.

L'Ukraine a adopté jeudi une loi destinée à «prévenir des risques pour la sécurité nationale liés à l'influence excessive» des oligarques, précise le texte publié sur le site officiel du Parlement.

En conflit avec la Russie depuis l'annexion de la Crimée en 2014, l'Ukraine, membre du partenariat oriental de l'UE avec la Géorgie, la Moldavie, le Bélarus, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, est «le deuxième plus grand bénéficiaire de l'instrument européen de voisinage». Le pays a bénéficié depuis 2014 de près de 8 milliards d'euros pour l'assistance macro-financière et de 4 milliards de prêts de la Banque européenne d'investissement (BEI).

«De 2016 à 2020, les trois obstacles principaux aux investissements étrangers en Ukraine sont demeurés les mêmes: la corruption généralisée, le manque de confiance dans le système judiciaire et l'instauration de monopoles sur les marchés avec la +captation de l'État+ par les oligarques», notent les auditeurs.

La législation contre l'enrichissement illicite adoptée en 2015 a été invalidée en 2019 par la Cour constitutionnelle d'Ukraine.

L'UE conditionne son soutien à la lutte contre la corruption, mais «elle n'a aucune stratégie globale consacrée spécifiquement à la grande corruption», définie comme «un abus de pouvoir de haut niveau, qui profite à quelques-uns», est-il encore indiqué.

«Les flux financiers illicites, y compris le blanchiment de capitaux, ne sont traités qu'à la marge», déplore le rapport.

Les auditeurs de la Cour des comptes recommandent des actions pour «éviter que les oligarques ukrainiens et les personnes sous leur contrôle soupçonnés d'avoir commis des actes de grande corruption entrent sur le territoire de l'UE et y utilisent leurs avoirs».

Ils prônent en outre un soutien à la mise en œuvre de la législation sur la lutte contre le blanchiment de capitaux en Ukraine.

Ces deux mesures rejoignent les demandes du Parlement européen.

L'Ukraine adopte sa loi «anti-oligarques»

L'Ukraine a adopté jeudi une loi dans l'espoir de juguler l'influence des oligarques, au lendemain d'une tentative d'assassinat visant un conseiller présidentiel qui, selon les autorités, pourrait être liée à la lutte contre ces puissants hommes d'affaires.

Cette loi ambitionne de «prévenir les risques pour la sécurité nationale liés à l'influence excessive» des «oligarques» dans le pays, l'un des plus pauvres d'Europe, selon le document publié sur le site officiel du Parlement.

Le texte a été initié par le président Volodymyr Zelensky, qui a annoncé cette année une campagne contre ces richissimes hommes d'affaires, accusés d'exploiter sans scrupule l'économie de cette ex-république soviétique et d'acheter les voix des médias et de la classe politique.

«L'Ukraine est ouverte aux grosses entreprises mais pas à l'influence des oligarques sur des fonctionnaires, des hommes politiques et des médias», a affirmé jeudi M. Zelensky sur Twitter, après le vote.

«Aujourd'hui, nous avons fait encore un pas pour nous en débarrasser», a-t-il ajouté.

Selon cette loi, les personnes identifiées comme «oligarques» par le Conseil de sécurité nationale auront notamment l'interdiction de financer des partis politiques et de participer à la privatisation de grandes entreprises.

Le document oblige également les fonctionnaires à déclarer tout «contact» avec ces oligarques.

Sur Twitter, l'ambassadrice britannique Melinda Simmons a convenu que la loi peut réduire les «effets néfastes des intérêts particuliers». Mais «elle doit être appliquée légalement» et nécessite l'adoption de «mesures anti-monopole» et d'une «réforme judiciaire», a prévenu la diplomate.

- Des experts sceptiques -

Selon le ministre de la Justice, le texte concerne surtout la poignée d'Ukrainiens dont la fortune est estimée à plus d'un milliard de dollars. Parmi eux figurent l'homme le plus riche du pays Renat Akhmetov, le sulfureux Igor Kolomoïsky et l'ex-président Petro Porochenko (2014-2019), opposant au pouvoir actuel.

Adoptée en première lecture en juillet, la loi a été validée en deuxième et dernière lecture jeudi par une majorité absolue de 279 voix.

Hasard du calendrier, ce vote est intervenu après une attaque à l'arme automatique, mercredi, contre la voiture du premier conseiller du président, Serguiï Chefir, près de Kiev.

Associé de longue date du président Zelensky, M. Chefir en est sorti indemne mais son chauffeur a été blessé. La police a dit privilégier des pistes politiques.

Le chef de l’État a aussitôt promis une «réponse forte» à cette attentat, promettant de poursuivre sa «lutte contre  la criminalité» et «des groupes financiers influents».

Un autre conseiller du président, Mikhaïlo Podoliak, a affirmé qu'il «associait clairement» l'attaque aux efforts pour «réduire l'influence des oligarques».

L'opposition a estimé que la nouvelle loi pourrait être utilisée contre des critiques du pouvoir. Des experts sont, eux, réservés sur l'efficacité du texte, notant le caractère flou des critères d'identification des oligarques.

«Je ne vois pas comment cela peut nuire à la capacité des oligarques d'influencer» le gouvernement, a déclaré à l'AFP Glib Vychlinsky, directeur du Centre de la stratégie économique à Kiev.

Pour lui, ce texte ressemble à un «instrument de marchandage avec les oligarques» plutôt qu'à un moyen de «les détruire».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.