KIEV: L'Ukraine a ordonné le blocage de plusieurs sites d'information russes dont le quotidien économique Vedomosti dans le cadre d'une nouvelle série de sanctions à l'encontre de Moscou, dénoncée lundi par le Kremlin.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a imposé ces sanctions par un décret publié dimanche, validant une décision en ce sens du Conseil de sécurité nationale.
Les nouvelles sanctions visent une douzaine de groupes russes dont l'éditeur de Vedomosti, longtemps un titre de référence en Russie avant d'être repris en main par des fidèles du Kremlin, et le quotidien populaire Moskovski Komsomolets.
Aucune explication n'a été fournie sur le choix d'entreprises visées par ces mesures qui ont également touché plusieurs sites liés à des séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réagi lundi en dénonçant "un pas supplémentaire dans l'étouffement de fait de la liberté d'expression en Ukraine". Il a accusé Kiev de vouloir "nettoyer le champ informationnel du pays des sources qui dérangent".
Le chef de l'Union de journalistes russes Vladimir Soloviev, cité par l'agence Ria Novosti, a lui dénoncé un "nettoyage" des médias russes en Ukraine.
Le rédacteur en chef de Moskovski Komsomolets Pavel Goussev a assuré que ces sanctions n'auront "aucun" impact sur le fonctionnement de son quotidien, selon des médias russes.
La Russie est elle-même engagée depuis des mois dans un tour de vis visant les médias indépendants et d'opposition. Plusieurs sites ont été bloqués sur décision des autorités et des médias d'information bien connus ont été classés "agents de l'étranger".
M. Peskov a assuré lundi que cette désignation, qui soumet les médias à des contraintes administratives accrues et résulte souvent en des pertes financières, "ne mène pas à la fermeture des médias" visés.
"Aucun média ne peut échapper à l'action de cette loi" sur les "agents de l'étranger, a-t-il toutefois ajouté.
Les relations entre l'Ukraine et la Russie sont au plus bas depuis l'annexion par Moscou en 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée, suivie par le déclenchement d'une guerre avec des séparatistes prorusses dans l'Est, dont le Kremlin est largement considéré comme le parrain militaire.
Les deux pays ont depuis imposé de nombreuses sanctions mutuelles. Une dernière série de sanctions russes introduites vendredi a notamment visé le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba et le secrétaire du Conseil de sécurité Oleksy Danilov.