NATIONS UNIES, ETATS-UNIS : Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a plaidé une nouvelle fois jeudi en faveur d'une meilleure prise de conscience de l'impact du changement climatique sur la sécurité dans le monde, lors d'une session ministérielle du Conseil de sécurité qui reste divisé sur ce sujet.
"Aucune région n'est à l'abri. Les incendies de forêt, les inondations, les sécheresses et autres phénomènes météorologiques extrêmes affectent tous les continents", a rappelé le chef de l'ONU.
"Les effets du changement climatique sont particulièrement profonds lorsqu'ils se superposent à la fragilité et aux conflits passés ou actuels" et "il est clair que le changement climatique et la mauvaise gestion de l'environnement sont des multiplicateurs de risques", a-t-il fait valoir.
A titre d'exemple, il a rappelé que "l'année dernière, plus de 30 millions de personnes avaient été déplacées par des catastrophes liées au climat". Ces mouvements de population ont des effets déstabilisateurs pour les régions de destination de ces migrations.
Pour minimiser l'impact du changement climatique, il est nécessaire de s'engager "sans ambiguïté" et d'entreprendre tous des "actions crédibles (...) pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius", a dit Antonio Guterres.
"Pour faire face aux impacts déjà désastreux du dérèglement climatique sur la vie et les moyens de subsistance des populations du monde entier, nous avons besoin d'une percée en matière d'adaptation et de résilience", a aussi estimé le chef de l'ONU. Enfin, "l'adaptation au changement climatique et la consolidation de la paix peuvent et doivent se renforcer mutuellement", a-t-il indiqué.
La dernière réunion du Conseil de sécurité sur la relation entre le climat et la sécurité s'était tenue en février au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement. Aucune adoption de texte, résolution ou déclaration, n'avait été possible en raison des divisions et elles devaient se répéter ce jeudi. Parmi les idées figure celle de créer un poste d'émissaire spécial de l'ONU pour la thématique en question, une proposition allemande à l'origine.
En février, la Russie surtout, mais aussi la Chine et l'Inde, avaient fait part de leurs réticences à voir le Conseil de sécurité se saisir de cette thématique au même titre que les conflits qu'il gère, comme le suggèrent les pays occidentaux. Moscou n'est pas opposé à parler au cas par cas de la relation entre le climat et la sécurité, mais juge comme d'autres pays que le Conseil de sécurité n'est pas la meilleure enceinte pour en débattre.