PARIS: La saison des débats continue jeudi soir en vue de la présidentielle avec d'un côté le choc entre les deux tribuns de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon et d'extrême droite identitaire Eric Zemmour, et de l'autre le face-à-face entre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la candidate de droite Valérie Pécresse.
Au lendemain du duel entre les deux finalistes de la primaire écologiste Yannick Jadot et Sandrine Rousseau, le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, de nouveau candidat à l'Elysée en 2022, souhaite occuper le terrain à gauche, où la socialiste Anne Hidalgo a lancé sa campagne.
Le polémiste Eric Zemmour, qui ne cache plus ses ambitions présidentielles, entend lui rester présent dans le débat public, même s'il n'est toujours pas candidat. Privé d'émission quotidienne sur CNews après la décision du CSA de décompter son temps de parole, il se dit "candidat au débat" en même temps qu'aux plateaux télévisés pour "imposer" ses thèmes de prédilection que sont l'immigration et l'islam.
M. Mélenchon a dit lundi vivre "comme un combat" ce face-à-face prévu à 20H45 sur BFMTV avec Eric Zemmour, qui a été condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale et représente à ses yeux un "lepénisme concentré".
L'insoumis entend aussi amener le polémiste sur les thèmes sociaux. Il dénonce son soutien à la théorie complotiste du "grand remplacement" (de la population européenne par une population immigrée qui l'organise, ndlr) qui serait aux yeux d'Eric Zemmour, un ferment de "guerre civile".
Mais son choix d'en découdre avec le polémiste est contesté sur les réseaux sociaux par certains militants de gauche, de même que Yannick Jadot, pour qui cette joute offre une publicité à M. Zemmour.
"Chacun a son calendrier", a commenté jeudi Marine Le Pen en marge d'un déplacement à Hayange (Moselle), en défendant son "agenda" qui est d'aller "sur le terrain" pour proposer aux Français "des solutions" comme "la priorité nationale au logement", "sans critère d'origine, de nationalité, de religion".
"Je ne suis pas à la recherche de la lumière médiatique", a-t-elle ajouté en disant s'inscrire "dans la persévérance" et dans "la modestie qui consiste à aller sur les marchés".
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ne pense pas regarder le débat, craignant "un pugilat". "Face aux défis auxquels nous sommes confrontés, le climat, la dette, la relance de l'économie, l'indépendance technologique, la politique a besoin de sérénité, pas d'affrontement", a-t-il plaidé sur FranceInfo.
MM. Mélenchon et Zemmour, qui s'étaient déjà toisés sur RTL en 2014, risquent d'éclipser le débat sur France 2 le même soir, entre la candidate à la primaire de la droite Valérie Pécresse et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, tous deux issus des rangs des Républicains, qui tenteront de se démarquer sur les questions régaliennes.
Dans le camp Pécresse, on attend de pied ferme cette émission "Elysée 2022" sur France 2, avancée à 20H35, pour "montrer ce qui différencie la droite et Macron", qui courtise cet électorat.
Selon France Télévisions, confirmant à l'AFP une information du Canard enchaîné, à la place de Valérie Pécresse était au départ prévu... Jean-Luc Mélenchon.