A sept mois de la présidentielle, Bercy défend la «sincérité totale» de son budget pour 2022

«La croissance est là, elle est puissante» et «c'est le moment d'investir, de préparer la France au succès économique des 15 à 20 prochaines années»,  a renchéri M. Le Maire. (AFP)
«La croissance est là, elle est puissante» et «c'est le moment d'investir, de préparer la France au succès économique des 15 à 20 prochaines années», a renchéri M. Le Maire. (AFP)
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Publié le Jeudi 23 septembre 2021

A sept mois de la présidentielle, Bercy défend la «sincérité totale» de son budget pour 2022

  • «Ce n'est pas le dernier budget du quinquennat, c'est le budget d'un président de la République candidat à sa réélection», a critiqué la député socialiste Christine Pires Beaune
  • Les annonces récentes de plans (Beauvau de la sécurité, soutien à Marseille) et coups de pouces en tous genres (MaPrimeRenov, transports publics, etc.) ont suscité la colère des oppositions

PARIS: Des dépenses en hausse mais justifiées par la nécessité d'investir pour l'avenir: le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est évertué mercredi à convaincre de la "sincérité totale" des choix budgétaires du gouvernement pour 2022, sous le feu des critiques de l'opposition à sept mois de l'élection présidentielle. 


"Il y a bien une sincérité totale de la part du gouvernement sur ses choix budgétaires", a martelé Bruno Le Maire, en présentant le projet de loi de finances pour 2022.


Une réponse directe aux attaques de l'opposition qui dénonce une accumulation de nouvelles dépenses dans ce dernier budget du quinquennat d'Emmanuel Macron et aux reproches du Haut conseil des finances publiques (HCFP), instance indépendante chargée d'en évaluer la crédibilité.


Ce dernier a notamment regretté que le texte présenté par le gouvernement soit incomplet et s'est dit incapable de donner un avis "pleinement éclairé" sur la prévision de déficit du gouvernement (4,8% du PIB en 2022). C'est la première fois depuis 2016, et le dernier budget du quinquennat de François Hollande, que le HCFP est aussi sévère avec un projet de loi de finances.


Manquent à l'appel des dépenses importantes comme le plan d'investissement, de l'ordre de 30 milliards d'euros sur plusieurs années, et le revenu d'engagement pour les jeunes, évalué par le ministère du Travail à 2 milliards d'euros par an.


L'exécutif prévoit de les dévoiler prochainement et de les intégrer au texte lors du débat parlementaire à venir. Non sans les avoir soumis au HCFP en amont, a confirmé Bruno Le Maire mercredi.

Les principales mesures du projet de budget 2022

PARIS: Budget de "relance et d'investissement", priorité au régalien: dans le projet de loi de finances pour 2022, le gouvernement table sur une croissance forte pour financer une hausse des dépenses tout en commençant à réduire le déficit public.

Une forte reprise économique

Le projet de budget repose sur une prévision de croissance de 6% pour 2021 et de 4% pour 2022, une des reprises économiques les plus fortes de la zone euro, après une des récessions les plus massives en Europe (-8% en 2020).


"La situation économique est meilleure que prévu", s'est réjoui mercredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire qui préfère rester prudent et ne pas relever la prévision de croissance car "nous ne sommes jamais à l'abri soit d'un accident sanitaire soit d'un imprévu".

Réduction du déficit

La reprise va permettre au déficit public de se résorber un peu plus qu'anticipé. Selon les prévisions de Bercy, il devrait passer de 9,2% du PIB en 2020 à 8,4% cette année, puis 4,8% en 2022 (contre 5,3% attendu auparavant).


Conséquence: le ratio de dette publique par rapport au Produit intérieur brut (PIB) devrait lui aussi s'infléchir légèrement, à 116% en 2021, puis 114% en 2022.

Les missions régaliennes à l'honneur

Les dépenses des ministères actuellement prévues au budget de l'Etat devraient fortement progresser l'an prochain, avec 11,8 milliards d'euros de plus alloués, pour parvenir à 302,1 milliards. Ce sera même un peu plus, du fait des dépenses supplémentaires non encore prises en compte du plan d'investissement et de mesures pour l'emploi des jeunes.


Les ministères régaliens tirent leur épingle du jeu de la négociation budgétaire, avec +1,7 milliard d'euros pour les Armées, +1,4 milliard pour l'Intérieur et +700 millions pour la Justice.


L'Education est également bien dotée (+1,7 milliard, après +4,3 milliards en 2021), notamment pour financer les revalorisations des rémunérations des enseignants, tout comme la Recherche (+760 millions d'euros).

Dépenses et recettes

Le total des dépenses de l'Etat devrait s'élever à 495,1 milliards d'euros, dont 59,5 milliards de retraites des fonctionnaires, 48,9 milliards de transferts aux collectivités territoriales, 38,4 milliards de charge de la dette et 12,9 milliards pour le plan de relance.


Les recettes de l'Etat devraient atteindre 310,9 milliards d'euros, dont 97,5 milliards venus de la TVA et 82,4 milliards de l'impôt sur le revenu.

Baisses d'impôts

Le gouvernement maintient le calendrier des baisses d'impôts décidées avant la crise, mais ne souhaite prendre aucune nouvelle mesure fiscale.


Les 20% de ménages les plus aisés verront leur taxe d'habitation réduite l'an prochain, après une première étape en 2021. Déjà supprimée totalement pour 80% des ménages, elle le sera pour tous les contribuables en 2023.


De même, l'impôt sur les sociétés passera à 25% pour toutes les entreprises, dernière marche d'une réforme engagée en 2018, dans le but d'améliorer leur compétitivité.


Sur le quinquennat, les entreprises auront payé 25 milliards d'impôts en moins et les ménages en auront économisé autant, selon le gouvernement.


Le taux de prélèvements obligatoires devrait baisser l'an prochain à 43,5% du produit intérieur brut (PIB), au plus bas depuis 2011, alors qu'il était de 45,1% en 2017.

Mesures d'urgence

La mission "plan d'urgence" créée au début de la crise pour financer le soutien aux entreprises et aux ménages est prolongée, mais sera dotée seulement de 200 millions d'euros pour l'achat de masques.


Au total, 80 milliards d'euros de 2020 à 2022 ont été mobilisés dans ces mesures d'urgence (fonds de solidarité, chômage partiel, etc.).


Le gouvernement a aussi provisionné 2,7 milliards d'euros pour d'éventuels défauts de remboursements de prêts garantis par l'Etat, sur 140 milliards d'euros de crédits alloués par les banques.


La prise en charge des coûts fixes pour les entreprises qui continueront à être en difficulté à cause de la crise sanitaire devrait coûter quelque 150 millions d'euros par mois. 

Amortissement de la dette Covid

Comment rembourser la "dette Covid"? Après deux ans de creusement lié à l'ouverture des vannes budgétaires face au virus, le gouvernement s'engage à amortir sur vingt ans la dette de l'Etat liée à la crise, estimée à 165 milliards d'euros, jusqu'en 2042.


Il va nouer un contrat avec la Caisse de la dette publique prévoyant d'affecter chaque année environ 6% du surplus de recettes dégagées en comparaison avec l'année 2020. En 2022, le gouvernement y consacrera 1,9 milliard d'euros.


"La dette sera remboursée par les fruits de la croissance", détaille Bercy, excluant des hausses d'impôts. La dette sociale, de 65 milliards d'euros, a déjà fait l'objet d'un vote au Parlement quant à son amortissement.

«Stabilité» du nombre de fonctionnaires

Pour 2022, le gouvernement prévoit 509 fonctionnaires d'Etat en moins, portant à 1 249 la baisse pour l'ensemble du quinquennat, très loin de la réduction d'effectifs de 50.000 agents de l'Etat sur 120 000 agents publics au total préconisée par Emmanuel Macron dans son programme électoral en 2017.


"Nous avons dû répondre à un certain nombre de besoins et faire face à des crises", a justifié le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt. "A l'échelle du quinquennat, notre objectif est donc la stabilité des emplois de l'Etat".

Deux inconnues

Fait inédit, l'exécutif n'a pas encore arbitré deux mesures phares attendues: le plan d'investissement et le revenu d'engagement.


Le premier, qui devrait être de l'ordre de 30 milliards d'euros, vise à investir dans des filières d'avenir et innovantes, comme l'hydrogène, les biotechnologies, les batteries électriques ou les semi-conducteurs. Emmanuel Macron devait le dévoiler initialement début septembre, mais sa présentation a été reportée à la mi-octobre.


La deuxième mesure est le revenu d'engagement pour les jeunes, dernière grande réforme sociale du quinquennat. Il vise à accompagner ceux qui n'ont ni emploi, ni formation, et qui en échange d'un engagement recevront un revenu, sans doute autour de 500 euros. Coût estimé: 2 milliards d'euros par an, selon le ministère du Travail.

«Président candidat»
Le dernier budget d'un quinquennat n'est jamais le plus ambitieux sur la maîtrise des dépenses et celui-ci ne fait pas exception, avec un gonflement de 12 milliards d'euros (hors plan d'investissement et revenu d'engagement) de l'enveloppe allouée aux ministères.


Les annonces récentes de plans (Beauvau de la sécurité, soutien à Marseille) et coups de pouces en tous genres (MaPrimeRenov, transports publics, etc.) ont suscité la colère des oppositions.


"Il ne faut pas que cette crise soit l'occasion pour la France d’augmenter durablement les dépenses publiques ordinaires", a commenté Eric Woerth, le président LR de la commission des Finances à l'Assemblée nationale. 


Xavier Bertrand a lui dénoncé "une fuite en avant vers la dette", dans une tribune mercredi aux Echos.


"Ce n'est pas le dernier budget du quinquennat, c'est le budget d'un président de la République candidat à sa réélection", a critiqué la député socialiste Christine Pires Beaune.


Ces dépenses sont pour la plupart déjà intégrées aux augmentations prévues au budget ou financées par des "redéploiements" du plan de relance, avait déjà précisé Bruno Le Maire, raillant "le n'importe quoi budgétaire de nos opposants, qui ne cessent de multiplier les propositions toutes plus farfelues les unes que les autres, sans le moindre euro de financement".


A gauche, le député LFI Alexis Corbière a déploré un budget qui "dépense à la fois insuffisamment et mal", pointant des baisses d'impôts qui ont "surtout bénéficié aux plus riches". Il n'y a "pas d'impôt de solidarité, même temporaire après la crise", a regretté le communiste Jean-Paul Dufrègne.

Budget 2022 : l'Education nationale voit son budget augmenter

PARIS: L’éducation nationale, premier poste du budget de l’État (56,5 milliards d'euros), va bénéficier en 2022 d'une rallonge de 1,7 milliard d'euros avec un coup de pouce donné aux salaires.


Cette hausse de moyens intègre une enveloppe de 700 millions d'euros dédiée à la "revalorisation de l'ensemble des personnels", notamment pour améliorer l'attractivité des débuts et milieux de carrières alors que les enseignants français figurent parmi les moins bien payés des pays de l'OCDE.


Dans le détail, 100 des 700 millions d'euros permettront la montée en puissance des mesures déjà décidées. Il y aura également 400 millions pour mettre en œuvre les nouveaux engagements et 200 millions d'euros pour l'action sociale, avait détaillé le ministère fin mai lors des conclusions du Grenelle de l'éducation.


L'enveloppe permet pour 2022 "une augmentation allant de 57 euros net mensuels pour les néo-titulaires ayant une à deux années d'ancienneté à 29 euros net par mois pour les enseignants ayant de 14 à 22 années de carrière", avaient précisé plusieurs syndicats.


La revalorisation bénéficie aux professeurs du primaire comme du secondaire (collèges et lycées).


Le gouvernement rappelle qu'"entre 2017 et 2022, l'effort budgétaire en faveur de l'enseignement scolaire aura augmenté de près de 6 milliards d'euros (+12%)".


Il a permis "notamment de financer le dédoublement des classes en grande section (de maternelle), CP, CE1 en éducation prioritaire et la limitation à 24 du nombre d'élèves en CP, CE1 et grandes sections de maternelle mais aussi le renforcement de l'accompagnement du handicap dont les moyens humains auront plus que doublé depuis 2017", ajoute-t-il.


Le plafonnement à 24 élèves par classe en grande section de maternelle, CP et CE1 sera achevé en 2022, tandis que se poursuivra le dédoublement des classes de grande section en REP et REP+.


Le budget 2022 vante également de "nouveaux moyens en vue d'améliorer les conditions de travail des directeurs d'école", sans plus de précisions.


En matière d'emplois, le budget prévoit pour 2022 une légère progression, avec la création de 50 emplois administratifs, tandis que les emplois en équivalent temps plein seront stables à l'école primaire et dans le deuxième degré publics et privés.


Dans le détail, 300 postes de CPE (conseillers principaux d'éducation) et 50 postes d'assistants de service social ou d'infirmiers seront créés dans le second degré, tandis que l'on comptera 350 postes d'enseignants en moins dans le secondaire. 


L'Enseignement supérieur et la recherche voient également leur plafond de dépenses augmenter de 800 millions d'euros, dont une hausse de 700 millions d'euros du budget du ministère. 


Cette hausse bénéficie principalement à la mise en oeuvre de la loi de programmation de la recherche (+500 millions d'euros), s'appuyant notamment sur une revalorisation de 92 millions d'euros à destination des personnels de recherche.


Le budget dédié à la recherche avait connu une première hausse de 400 millions en 2021, première étape de la mise en oeuvre de la Loi de programmation de la recherche (LPR) qui prévoit un investissement progressif de 25 milliards d'euros jusqu'en 2030.


Les emplois de l’État et de ses opérateurs dans la recherche et l'enseignement supérieur sont en hausse, avec une augmentation de 650 emplois ETPT (équivalent temps plein travaillé), sous l'effet de la LPR.

Priorité au régalien 
Ce budget "nous permet de tenir les engagements du président de la République", a pour sa part affirmé Olivier Dussopt, ministre des Comptes publics, avec les augmentations de moyens alloués aux missions régaliennes - Intérieur, Justice, Armées - ainsi qu'à l'Education et à la recherche.


Les dépenses prévues pour 2022 illustrent le choix d'un budget "de relance et d'investissement" pour soutenir la croissance économique en sortie de crise, a renchéri M. Le Maire.


"La croissance est là, elle est puissante" et "c'est le moment d'investir, de préparer la France au succès économique des 15 à 20 prochaines années", a-t-il ajouté.


Bercy promet tout de même de consacrer à la réduction du déficit une partie des meilleures recettes attendues grâce à une croissance dynamique cette année (+6%, puis +4% en 2022 selon le gouvernement), et la quasi-totalité des huit milliards d'euros de crédits d'urgence non consommés cette année. A défaut de mesures d'économies, reportées à plus tard.


Le déficit public devrait ainsi être ramené de 8,4% du PIB cette année à 4,8% l'an prochain, pour une dette qui atteindrait encore un niveau record de 114% du PIB en 2022, après 116% en 2021.


Autrefois prospère, Hong Kong peine aujourd'hui à combler ses déficits publics

Cette photo prise le 21 février 2025 montre une vue aérienne d'immeubles d'habitation dans le quartier de Kai Tak à Hong Kong. Hong Kong est confronté à son test fiscal le plus difficile depuis trois décennies, après trois années de déficits colossaux, et les experts exhortent le gouvernement à procéder à des coupes prudentes alors que l'économie vacille. (Photo par Peter PARKS / AFP)
Cette photo prise le 21 février 2025 montre une vue aérienne d'immeubles d'habitation dans le quartier de Kai Tak à Hong Kong. Hong Kong est confronté à son test fiscal le plus difficile depuis trois décennies, après trois années de déficits colossaux, et les experts exhortent le gouvernement à procéder à des coupes prudentes alors que l'économie vacille. (Photo par Peter PARKS / AFP)
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  • Le territoire chinois, connu pour sa fiscalité avantageuse, a enregistré une série de déficits annuels de plus de 15 milliards d'euros sur trois des quatre dernières années.
  • Singapour et Hong Kong ont toutes deux connu d'importants déficits en 2020. Mais contrairement au territoire chinois, la cité-État a depuis lors maîtrisé ses dépenses et dépassé ses objectifs budgétaires.

HONG-KONG : Malgré sa traditionnelle réputation d'opulent centre financier, Hong Kong se retrouve confrontée à une situation budgétaire la plus difficile en trois décennies, avec des déficits difficiles à juguler alors que l'économie vacille.

Le territoire chinois, connu pour sa fiscalité avantageuse, a enregistré une série de déficits annuels de plus de 15 milliards d'euros sur trois des quatre dernières années, sans toutefois atteindre les 252 milliards de dollars hongkongais (30,9 milliards d'euros) de l'exercice fiscal 2020-2021, en pleine pandémie de Covid-19.

La dernière série de déficits à Hong Kong remontait à la période post-crise financière asiatique de la fin des années 1990.

Avant de dévoiler son prochain budget mercredi, Paul Chan, le secrétaire aux Finances de la région administrative spéciale (RAS) de Chine, a déclaré être convaincu que Hong Kong renouera avec les excédents d'ici environ trois ans, à mesure que les dépenses publiques se stabiliseront.

Mais pour Anthony Cheung, ancien secrétaire aux Transports et au Logement, la situation n'est « pas seulement due aux cycles économiques » provoqués par la pandémie de Covid-19 : « Si l'on compare Hong Kong à d'autres économies de la région, comme Singapour, ces dernières s'en sortent beaucoup mieux. »

Singapour et Hong Kong ont toutes deux connu d'importants déficits en 2020. Mais contrairement au territoire chinois, la cité-État a depuis lors maîtrisé ses dépenses et dépassé ses objectifs budgétaires.

- Crise foncière -

Victime de la crise qui touche ses promoteurs immobiliers, Hong Kong se retrouve face à une équation délicate pour réduire ses dépenses, alors que la Chine, dont la croissance ralentit, est confrontée à des tensions commerciales croissantes avec les États-Unis de Donald Trump.

La Loi fondamentale de Hong Kong, qui fait office de Constitution, impose au gouvernement local de « s'efforcer d'atteindre l'équilibre budgétaire », vestige de la période coloniale britannique durant laquelle le marché a pu rester pratiquement à l'abri de l'intervention de l'État.

Après sa rétrocession à la Chine en 1997, Hong Kong a continué à maintenir les impôts à un faible niveau et a rempli ses caisses grâce aux recettes foncières.

Cependant, les promoteurs immobiliers rencontrent des difficultés depuis plusieurs années et Hong Kong n'a perçu que 2,4 milliards d'euros de recettes foncières en 2021, contre un pic de plus de 20 milliards en 2018.

Selon Yang Liu, professeur associé de finance à l'université de Hong Kong, ce déclin représente « la majorité de la baisse des revenus » de la ville. « Nous avons un marché foncier très inactif et des prix de l'immobilier en baisse », souligne-t-il auprès de l'AFP.

Hong Kong dispose encore d'une bonne quantité de réserves et sa dette publique reste faible par rapport à la plupart des économies du monde, ce qui lui permet d'emprunter facilement sur les marchés.

- Moins de fonctionnaires ? -

Mais les déficits accumulés ces dernières années ont alimenté le débat sur la manière de dépenser moins.

Le budget que doit dévoiler le secrétaire aux Finances devrait afficher un déficit inférieur à 100 milliards de dollars de Hong Kong (12,25 milliards d'euros).

Edmund Wong, membre du Conseil législatif de Hong Kong, a mis en garde contre une baisse des salaires des fonctionnaires, qui, selon lui, pourrait inciter les employeurs du secteur privé à faire de même.

Il a néanmoins exhorté le gouvernement à réduire ses dépenses, estimant auprès de l'AFP que des coupes « considérables » dans les effectifs de fonctionnaires sont possibles « à long terme ».

Les autorités ont indiqué qu'elles poursuivraient un plan massif d'infrastructures dans le nord de Hong Kong, mais ont renoncé à un autre projet de création d'îles artificielles.

Les déficits pourraient également amener Hong Kong à reconsidérer ses sources de revenus, bien que les discussions passées concernant l'élargissement de la taxation des biens et services n'aient pas abouti.

Pour dynamiser son économie, Hong Kong cherche des opportunités dans la région du Moyen-Orient et d'Asie du Sud-Est.

Mais selon l'ex-ministre Cheung, la richesse du territoire dépend du regard que les investisseurs portent sur son statut de plaque tournante de l'économie régionale et mondiale.

La réputation internationale de Hong Kong a souffert de la répression des manifestations pro-démocratie en 2019 par Pékin, qui a imposé une loi sur la sécurité nationale l'année suivante.

« Nous devons continuer à présenter Hong Kong comme une ville qui accueille toutes sortes de points de vue et de personnes, tant qu'elles restent dans les limites de la législation sur la sécurité nationale », plaide M. Cheung. 


Trump renforce les restrictions sur les investissements chinois dans des secteurs jugés stratégiques

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ». (Photo AFP)
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  • Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine »
  • Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

WASHINGTON : Donald Trump a signé un mémo visant à freiner les investissements chinois dans des secteurs stratégiques américains, dont la technologie et les infrastructures critiques, une initiative fermement dénoncée samedi par Pékin qui la juge « discriminatoire ».

Ce mémo a pour objectif « de promouvoir les investissements étrangers tout en protégeant les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis, en particulier contre les menaces posées par des adversaires étrangers tels que la Chine », a précisé vendredi soir la Maison-Blanche sur son site.

L'administration américaine accuse Pékin d'« exploiter de plus en plus les ressources américaines pour développer et moderniser ses dispositifs militaires, de renseignement et autres appareils de sécurité ».

La Maison-Blanche accuse également « certains adversaires étrangers », dont la Chine, d'investir dans des entreprises américaines afin « d'obtenir des technologies de pointe et de la propriété intellectuelle ».

Le nouvel exécutif américain compte solliciter la Commission aux investissements étrangers aux États-Unis (CFIUS) afin « de restreindre les investissements chinois dans les secteurs stratégiques américains tels que la technologie, les infrastructures critiques, la santé, l'agriculture, l'énergie, les matières premières et autres », ajoute la Maison-Blanche.

Le CFIUS est un panel chargé d'évaluer les conséquences pour la sécurité nationale des États-Unis des rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers.

« Cette façon de faire des États-Unis élargit abusivement le concept de sécurité nationale, est discriminatoire et portera gravement atteinte à la confiance des entreprises chinoises désirant investir aux États-Unis », a dénoncé samedi un porte-parole du ministère chinois du Commerce.

Dans un communiqué, il a exhorté Washington à « respecter les lois de l'économie de marché et à cesser de politiser et d'instrumentaliser les questions économiques et commerciales ».

« La Chine suivra de près l'évolution de la situation aux États-Unis et prendra les mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légitimes », a-t-il conclu.

Cette décision du président américain intervient alors que les deux plus grandes économies du monde sont déjà en proie à des tensions commerciales.

Début février, Donald Trump a imposé 10 % de droits de douane supplémentaires, en plus de ceux déjà existants, sur les produits en provenance de Chine. Toutefois, il a estimé mercredi qu'un accord commercial avec Pékin était « possible ».


Lucid dévoile le Lucid Air Sapphire unique en son genre lors de la réunion de la Saudi Cup

Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
Lucid a dévoilé son Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, conçu et fabriqué exclusivement pour le vainqueur de la course la plus riche du monde, la Saudi Cup 2025. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. » a déclaré Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East.
  • Le véhicule sera offert au vainqueur de la Coupe d'Arabie saoudite.

RIYADH : Lucid a dévoilé sa Lucid Air Sapphire lavande unique en son genre, exclusivement conçue et construite pour le vainqueur de la course la plus lucrative du monde, la Saudi Cup 2025.

Faisal Sultan, vice-président de Lucid Middle East, a déclaré : « Présenté comme une récompense spéciale au vainqueur de la Saudi Cup, ce véhicule exclusif est plus qu'un simple symbole de triomphe ; il représente une célébration du leadership du Royaume en matière de durabilité, d'innovation et d'excellence mondiale. »

Lors de son discours, qui a eu lieu le premier jour de la Saudi Cup à l'hippodrome King Abdulaziz de Riyad, M. Sultan a ajouté : « J'ai également le privilège de présenter une création qui illustre l'apogée de ce que Lucid peut réaliser : Le premier Lucid Air Sapphire unique au monde ».

Le véhicule est doté d'une finition lavande, d'un système à trois moteurs et d'une dynamique de conduite offrant une puissance de 1 234 chevaux, ainsi que des freins en carbone-céramique.

M. Sultan a déclaré que le dévoilement de ce véhicule était le résultat du partenariat entre Lucid et la Saudi Cup.

Le vainqueur de la course de la Saudi Cup, qui aura lieu le 22 février, recevra 20 millions de dollars, ainsi que le véhicule.

M. Sultan a également dévoilé le dernier modèle de Lucid, le Lucid Gravity SUV, et a ajouté : « Les débuts du Lucid Gravity SUV à la Saudi Cup reflètent la vision commune de Lucid et son soutien à la vision audacieuse du Royaume pour l'avenir.

« Il est particulièrement approprié que ce véhicule révolutionnaire soit maintenant disponible dans ce pays, une nation qui se tient à la pointe de l'innovation et de la durabilité grâce à la Vision 2030. »

La Saudi Cup est un événement équestre de deux jours qui réunit certains des meilleurs jockeys du monde sur l'hippodrome King Abdulaziz, dont la cagnotte s'élève à plus de 38 millions de dollars.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com