Libye: Haftar gèle ses fonctions militaires en vue de la présidentielle

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est de la Libye, a annoncé la suspension de son rôle militaire, avant les élections législatives et présidentielles prévues le 24 décembre 2021. (Photo, AFP)
Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est de la Libye, a annoncé la suspension de son rôle militaire, avant les élections législatives et présidentielles prévues le 24 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 23 septembre 2021

Libye: Haftar gèle ses fonctions militaires en vue de la présidentielle

  • L'annonce intervient après l'adoption d'une loi électorale controversée qui permet à M. Haftar d'être candidat à la présidentielle et de pouvoir retrouver son poste militaire s'il n'était pas élu
  • Le Parlement libyen avait voté mardi une motion de censure contre le gouvernement Dbeibah, prenant le risque de torpiller les élections

TRIPOLI, LIBYE : Le maréchal Khalifa Haftar, chef de l'autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), s'est retiré provisoirement de ses fonctions militaires mercredi avant une candidature attendue à la présidentielle  prévue le 24 décembre.


Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à des violences sanglantes et à des luttes entre pouvoirs rivaux dans l'est et l'ouest du pays.


Homme fort de l'est libyen, le maréchal Haftar, 77 ans, a annoncé dans un communiqué la nomination "d'un remplaçant provisoire à la tête de l'ANL" jusqu'au 24 décembre, date des élections législatives et présidentielle.


Cette annonce officielle intervient deux semaines après l'adoption d'une loi électorale controversée qui permet à M. Haftar de se porter candidat à la présidentielle et de pouvoir retrouver son poste militaire s'il n'était pas élu. 


Le remplaçant de Haftar, le général Abdelrazzak al-Nadhouri "occupera les fonctions de commandant général (de l'ANL) pour une période de trois mois, du 23/09/2021 jusqu'au 24/12/2021", selon le communiqué.


La loi électorale controversée avait été ratifiée par le chef du Parlement, Aguila Saleh, un allié de M. Haftar, sans être soumise à un vote, au grand dam des caciques de l'ouest libyen. 


«Annonce informelle» 

L'article qui concentre les critiques dispose qu'un militaire peut se présenter à la présidentielle, à condition d'abandonner "ses fonctions trois mois avant le scrutin", et "s'il n'est pas élu, il pourra retrouver son poste et recevoir ses arriérés de salaire". 


Dans un nouvel épisode de tensions, le Parlement libyen basé dans l'est du pays a voté mardi une motion de censure contre le gouvernement d'Abdelhamid Dbeibah, qui a son siège à Tripoli (ouest), prenant le risque de torpiller les élections, cruciales pour l'avenir du pays.


"Haftar a nommé son chef d'état-major Nadhouri au poste de commandant général de l'ANL et prend congé jusqu'au 24 décembre dans ce qui semble être l'annonce informelle de son intention de se présenter à la présidentielle", a résumé sur Twitter Emadeddin Badi, expert à la Global Initiative basée à Genève.


Le militaire septuagénaire, accusé par ses détracteurs de vouloir instaurer une dictature militaire, cherche ainsi à conquérir le pouvoir par les urnes après l'échec retentissant de son aventure militaire aux portes de Tripoli, siège de l'ex-gouvernement d'union, en 2019. 


Après des mois de combats, sa tentative est repoussée par les forces pro-GNA, aidés militairement par la Turquie. Lui bénéficiait du soutien non déclaré des Emirats arabes unis, de l'Egypte, de la Russie ou encore de la France. 


Carte politique

Les combats ont cessé en 2020 et un cessez-le-feu entre rivaux a été signé en octobre de la même année. Un gouvernement unifié et transitoire dirigé par l'homme d'affaires Abdelhamid Dbeibah a été formé en mars pour achever l'interminable transition politique qui dure depuis dix ans.


La formation de ce cabinet au terme d'un processus politique parrainé par l'ONU avait offert une lueur d'espoir. Mais la reprise des négociations entre les différentes parties libyennes et la formation de ce gouvernement d'union a peu à peu laissé place aux divisions, rendant la tenue des élections très hypothétique.


Khalifa Haftar s'est fait discret à mesure que la voie politique prenait le dessus sur l'option militaire. Mais il s'est peu à peu repositionné sur l'échiquier du pouvoir, en jouant cette fois la carte politique, avec en ligne de mire la présidentielle.   


Originaire de Cyrénaïque, Khalifa Haftar est sorti de l'ombre au début de la révolte de 2011 à laquelle il a pris part. Quatre décennies plus tôt, ce soldat formé dans l'ancienne Union soviétique, avait adhéré au coup d'Etat militaire de 1969 qui avait renversé la monarchie des Senoussi et porté Kadhafi au pouvoir. 


Il participe à la guerre tchado-libyenne (1978-1987) mais est fait prisonnier à Ouadi Doum, à la frontière du Tchad. Il est alors lâché par Kadhafi, qui affirme que le général ne fait pas partie de son armée. 


Les Américains parviennent à le libérer de prison lors d'une opération qui reste aujourd'hui encore une énigme, et lui accordent l'asile politique. Aux Etats-Unis, il rejoint l'opposition libyenne, et après vingt ans d'exil, retourne en mars 2011 à Benghazi (est), berceau de la révolte.


Pour l'Iran, le mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu signifie «la mort politique» d'Israël

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  • Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue"
  • Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant

TEHERAN: Le chef des Gardiens de la Révolution iraniens a estimé vendredi que les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense signifiaient la "mort politique" d'Israël.

"Cela signifie la fin et la mort politique du régime sioniste, un régime qui vit aujourd'hui dans un isolement politique absolu dans le monde et dont les responsables ne peuvent plus se rendre dans d'autres pays", a déclaré le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, dans un discours diffusé par la télévision d'Etat.

Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue" et de "grande victoire pour les mouvements de résistance palestinien et libanais", respectivement le Hamas et le Hezbollah, tous deux soutenus par la République islamique.

Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024".

La CPI a aussi émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, pour les mêmes chefs, "sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", jour de l'attaque sans précédent du Hamas en Israel, qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.

L'Iran fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis l'instauration de la République islamique en 1979, et ne reconnaît pas l'Etat d'Israël.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de M. Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

 


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.