LE CAIRE: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a reçu mardi le président du Parlement libyen Aguila Saleh et le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est de la Libye, a annoncé la présidence égyptienne.
Chef de facto d'une armée qui contrôle la province orientale et une partie du sud de la Libye, M. Haftar est de plus en plus pressenti comme candidat à la présidentielle libyenne prévue le 24 décembre.
L'Egypte a longtemps été considérée comme l'un des principaux soutiens de M. Haftar dans le conflit en Libye, marqué ces dernières années par l'existence de pouvoirs rivaux dans l'Est et l'Ouest.
En début d'année, Le Caire avait bien accueilli la formation d'un gouvernement unifié et transitoire, installé à Tripoli sous la houlette de l'ONU et chargé de mener la Libye à des élections après 10 ans de chaos.
M. Sissi a reçu en février le Premier ministre libyen intérimaire Abdel Hamid Dbeibah pour affirmer le « soutien de l'Egypte au peuple libyen » dans sa quête de « stabilité ».
Le chef du Renseignement égyptien, Abbas Kamel, a également participé à la rencontre mardi, a indiqué son porte-parole Bassam Radi, sans donner plus de détails sur la teneur des échanges.
L'ambassade américaine en Libye avait rapporté que M. Haftar avait rencontré début août au Caire l'envoyé de Washington pour la Libye, l'ambassadeur Richard Norland, ainsi que des responsables égyptiens « dans le cadre des efforts américains pour soutenir les élections parlementaires et présidentielle libyennes ».
La Libye tente de s'extraire d'une décennie de violences depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Les combats ont cessé à l'été 2020 et un cessez-le-feu a été signé, mais les divisions ont rapidement refait surface, rendant de plus en plus hypothétiques les élections.
La rencontre en Egypte survient quelques jours après la ratification controversée par M. Saleh d'une loi relative à la prochaine présidentielle libyenne, plusieurs critiques reprochant au chef du Parlement de ne pas avoir soumis le texte au vote parlementaire et d'avoir voulu favoriser le maréchal Haftar.