Pour Easyjet, le Royaume-Uni a «raté le coche» sur la reprise du trafic aérien

Des avions EasyJet sont photographiés à l'aéroport de Faro en Algarve, au sud du Portugal, le 15 juin 2021. (Photo, AFP)
Des avions EasyJet sont photographiés à l'aéroport de Faro en Algarve, au sud du Portugal, le 15 juin 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 22 septembre 2021

Pour Easyjet, le Royaume-Uni a «raté le coche» sur la reprise du trafic aérien

  • British Airways, membre du groupement IAG, avait licencié quelque 10000 personnes depuis le début de la pandémie et compte environ 30000 employés actuellement
  • Heathrow, qui était le premier aéroport européen avant la pandémie et n'est plus que le 10e aujourd'hui, a procédé à quelque 7500 licenciements

LONDRES : Le Royaume-Uni a "raté le coche" en ce qui concerne l'allègement des contraintes sur la reprise du trafic aérien, survenu après la saison estivale, a affirmé mardi l'une des dirigeantes de la compagnie britannique Easyjet.

Le gouvernement britannique a allégé les restrictions touchant les voyages internationaux la semaine dernière. Il a notamment revu à la baisse sa liste "rouge" de pays considérés à haut risque de contaminations au Covid-19, qui impose aux voyageurs une coûteuse quarantaine à l'hôtel à leur retour au Royaume-Uni.

Les voyageurs vaccinés à destination de l'Angleterre n'auront bientôt plus besoin d'effectuer un test avant leur départ d'un pays qui ne figure pas sur la liste rouge. Fin octobre, le test PCR exigé au deuxième jour après l'arrivée sur le sol anglais sera remplacé par un test antigénique moins coûteux.

D'après la directrice commerciale d'Easyjet Sophie Dekkers, qui s'exprimait devant la commission parlementaire britannique aux Transports, les ventes ont progressé ce week-end dans la foulée de ces annonces, mais pas autant que lors de précédentes annonces "parce que nous avons raté [les vacances] d'été".

D'après elle, les vacances d'octobre seront "probablement la seule grosse possibilité pour les gens [de voyager] à court terme" et il y a "encore la question du test du 2e jour" après le retour au Royaume-Uni des voyageurs, qui d'après elle devrait être éliminé.

"Nulle part en Europe il n'y a de tels tests exigés", insiste-t-elle.

Les responsables des compagnies aériennes et aéroports interrogés par cette commission ont fait valoir l'impact massif de la pandémie sur le trafic, largement aggravé selon eux au Royaume-Uni par les changements successifs et soudains de règles sur les voyages imposées par le gouvernement britannique comparé à celles de l'Union européenne.

Le directeur général de l'aéroport d'Heathrow John Holland-Kaye a ainsi appelé au retour du "voyage sans frictions": "quand vous avez reçu deux doses de vaccin, vous pouvez vous attendre à recommencer à voyager normalement sans tous les tests et formulaires".

Les compagnies européennes bénéficient selon lui du marché intérieur européen, où les vols ont continué, et de plus de soutien financier de la part de certains gouvernements.

"Nous avons encore 54 pays sur la liste rouge, aucun autre pays européen n'impose des quarantaines forcées en hôtels", insiste pour sa part Colm Lacy, l'un des dirigeants de British Airways.

M. Lacy a rappelé que la compagnie membre du groupement IAG avait licencié quelque 10 000 personnes depuis le début de la pandémie et compte environ 30 000 employés actuellement. "Nous prévoyons moins de capacité de vol en 2022 qu'en 2019", a-t-il souligné.

Le directeur général de Gatwick Stuart Wingate a pour sa part souligné que la moitié de leurs employés restants sont encore au chômage partiel.

Heathrow, qui était le premier aéroport européen avant la pandémie et n'est plus que le 10e environ aujourd'hui, a pour sa part dit avoir dû procéder à quelque 7 500 licenciements secs à cause de la pandémie, selon son patron.


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com