PARIS : Emmanuel Macron a affirmé la détermination de la France à renforcer ses relations avec la Russie en dépit des "turpitudes du temps présent", en inaugurant mardi à Paris l'exposition sur les chefs d'œuvre de la collection des frères Morozov, à la Fondation Vuitton.
Après l'avoir visitée en compagnie de la ministre russe de la Culture Olga Lioubimova, le chef de l'Etat a déclaré croire "très profondément" que cette exposition, qui ouvre mercredi, "va nous permettre de convaincre des millions de nos concitoyens de ce qu'il y a de commun et d'inséparable" entre Français et Russes.
Elle "nous oblige à continuer à œuvrer, malgré les turpitudes du temps présent et des circonstances, à continuer à rapprocher" les deux pays, a-t-il ajouté, aux côtés de Bernard Arnault, le président de LVMH et propriétaire du musée.
"Je veux témoigner de l'engagement sincère de la France à poursuivre ce chemin et à œuvrer au travail commun entre nos deux pays" quand "il y a une telle histoire, une telle compréhension de ce que sont l'âme française et l'âme russe", a-t-il poursuivi.
Trois fois reportée, en raison du Covid-19, cette exposition est l'événement artistique de la rentrée à Paris : elle présente 200 tableaux acquis au tournant du XIXe siècle par deux frères Morozov, dont des Van Gogh, Gauguin, Renoir, Cézanne, Matisse et des artistes russes.
Cette collection "est la trace évidente que la Russie est bien une grande puissance européenne", a souligné M. Macron, qui l'a visitée avec des personnalités françaises et russes.
"Cette exposition est l'illustration des liens éternels entre la France et la Russie", a renchéri Bernard Arnault, en remerciant "chaleureusement" Vladimir Poutine, qu'il avait rencontré en 2016 pour organiser cette exposition ainsi que celle du collectionneur Chtchoukine, qui avait alors attiré 1,29 million de visiteurs.
"Des évènements aussi significatifs dans le domaine de la culture, rapprochant symboliquement la Russie et la France, confortent la traditionnelle relation spéciale entre nos pays et contribuent indubitablement à la poursuite du développement des liens culturels bilatéraux", écrit Vladimir Poutine, qui co-préface le catalogue de l'exposition avec Emmanuel Macron.
A rebours d'autres dirigeants européens, M. Macron avait plaidé au début de son quinquennat pour un rapprochement avec le maître du Kremlin, malgré le contentieux sur l'annexion de la Crimée en 2014, mais sans parvenir à réchauffer durablement les relations, en raison notamment de profondes divergences sur l'état de droit et les crises internationales, comme le Belarus.