Réfugiés afghans en France: état des lieux

Des réfugiés afghans regroupés dans un camp de fortune à Saint-Denis, banlieue nord de Paris, le 16 septembre 2020 (Photo, AFP).
Des réfugiés afghans regroupés dans un camp de fortune à Saint-Denis, banlieue nord de Paris, le 16 septembre 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 22 septembre 2021

Réfugiés afghans en France: état des lieux

  • Selon les chiffres officiels de l’ONU, en 2020, 55,4% des réfugiés Afghans ont élu domicile au Pakistan et 30,1% en Iran
  • Même si le nombre d’évacués arrivés sur le territoire français paraît considérable, les flux migratoires en provenance d’Afghanistan y sont constants depuis de nombreuses années

PARIS: Depuis le 16 août dernier, 2 700 Afghans ont été officiellement rapatriés en France.

2 700 vies sauvées, c’est une goutte d’eau dans l’océan, puisque l’Organisation des nations unies (ONU) a indiqué qu’au moins un demi-million d’Afghans auraient quitté leur pays depuis la prise du pouvoir par les talibans.

Selon les chiffres officiels de l’ONU, en 2020, 55,4% des réfugiés Afghans ont élu domicile au Pakistan et 30,1% en Iran. Ainsi, seule une minorité d’Afghans font le chemin jusqu’en Europe.

Pourtant, ce flux migratoire, si timide soit-il, a fait débat au sein de l’opinion publique.

Qui sont donc ces femmes, ces hommes et ces enfants exilés dans l’Hexagone? Comment la France s’organise-t-elle pour faire face à ce nouveau défi, tant au niveau de l’organisation que de l’intégration? Une enquête signée Arab News en Français.

Des hommes, des femmes et des enfants

Conformément à la résolution qui entérine les engagements des talibans à permettre le départ de ceux qui le souhaitent, la France a activement participé aux opérations d'évacuation et d'exfiltration de ses ressortissants, mais aussi d’Afghans qui ont un lien avec la France.

Auparavant, les flux migratoires à partir du «cimetière des Empires» étaient essentiellement composés d’hommes jeunes qui voyageaient seuls et qui finançaient leur périple en effectuant des petits boulots dans les pays par lesquels ils passaient.

D’après les chiffres officiels, en 2020, la communauté des réfugiés Afghans en France se composait à 87,5% d’hommes d’une moyenne d’âge de 27,2 ans, dont 6% sont diplômés du supérieur.

En 2021, ceux qui fuient le régime taliban sont majoritairement des familles issues de la classe moyenne supérieure.

Une organisation bien rodée

Comme l’a expliqué à Arab News en Français Gérard Sadik, responsable national de la thématique asile au sein de La Cimade, une association d’aide aux réfugiés et migrants: «Vu comme c’est parti, nous ne nous attendons pas à voir arriver un flux très important de migrants venus d’Afghanistan.» En effet, les Afghans qui souhaitaient s’installer en France ont été triés sur le volet. 

Qui sont les personnes acceptées ?

Prioritaires:

  1. Les personnes qui ont travaillé avec la France (auxiliaires, interprètes, etc.)
  2. Les personnes qui redoutent d’être persécutées en Afghanistan en raison de leurs actions envers la «défense des droits» (artistes, intellectuels, journalistes, etc.)

«La France évacue en priorité les personnalités de la société civile afghane, défenseurs des droits, artistes et journalistes particulièrement menacés pour leur engagement [...], tous ceux qui défendent la liberté.»
Allocution de Jean-Yves Le Drian du 15 août 2021

Non prioritaires:

  1. Les membres de familles de ressortissants afghans exilés en France

Comme l’a rappelé sur Europe 1 Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur chargé de citoyenneté, «un triple criblage est opéré par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sur chaque personne emmenée en France». Des vérifications ont effectivement été menées avant le départ de Kaboul, lors de l’escale à Abu Dhabi, puis en France.

Les différentes étapes du parcours d’un rescapé Afghan pour arriver en France.
Source: données de l’Ofii.

Grâce au traitement accéléré mis en route, les demandes de protection des 2700 afghans seront traitées devant celles des 18 410 autres demandeurs d’asile arrivés en France avant eux.

Il existe trois formes de protection par l'asile accordée par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) :

  • Le statut de réfugié
  • La protection subsidiaire
  • La protection temporaire

Pas plus de réfugiés qu’en 2020

Même si le nombre d’évacués arrivés sur le territoire français paraît considérable, en réalité, les flux migratoires en provenance d’Afghanistan y sont constants depuis de nombreuses années.

Cela fait plus de vingt ans que les Afghans figurent parmi les communautés étrangères les plus importantes en France. Ils sont par ailleurs les premiers bénéficiaires du droit d’asile.

Selon le rapport d’activité de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), en 2020, la France a accordé la protection à 80% des Afghans qui en faisaient la demande contre un taux moyen de protection proche de 25% toutes nationalités confondues.

En 2020, avant même la chute du régime d’Ashraf Ghani, les ressortissants Afghans étaient déjà les premiers demandeurs d'asile en France.

Au 30 juin 2021, 41 174 ressortissants afghans étaient sous la protection de l’Ofpra et 8 000 demandes d’asile étaient en cours de traitement.

Malgré le bouleversement politique qu’a connu le pays en 2021, la France sera peu impactée par les flux de personnes.
Gérard Sadik

Pour Sadik, le nombre de réfugiés afghans pourrait même baisser dans les mois à venir. «Vous détestez celui qui a gagné mais, au moins, c’est la paix.» Effectivement, l’arrivée au pouvoir des fondamentalistes islamistes a mis fin à une guerre de vingt ans.

«Finalement, là où les gens se sentent le mieux, c’est chez eux», souligne le défenseur des droits des réfugiés, qui donne notamment l’exemple des Burundais qui sont rentrés au pays après une guerre civile de dix ans en dépit du pouvoir en place.

Mojtaba, un Afghan de 21 ans qui, depuis sept ans, habite Paris, où il étudie les sciences politiques, a confié à Arab News en Français ne pas partager cet avis. «Les Afghans qui vivent désormais en Europe ne retourneront jamais chez eux. Il est impossible de passer du mode de vie à l’européenne à l’obscurantisme des talibans.» Selon les informations du jeune homme, certains Afghans décident toutefois de rentrer au pays pour servir la cause défendue par le chef du Front national de la résistance (FNR), Ahmad Massoud, qui n’est autre que le fils du commandant Massoud.

Des mairies engagées

À ce jour, huit villes d'Île-de-France et plus de vingt communes dans le reste du territoire accueillent des exfiltrés Afghans. Parmi eux, une femme d’une trentaine d’années, que nous appellerons Donya, mère de deux petits garçons, a raconté à Arab News en Français les premières étapes de son parcours. «Après être arrivés à l’aéroport Charles-de-Gaulle, nous avons passé quelques nuits dans un hôtel près de Paris. Ensuite, un bus est venu nous prendre pour nous emmener à Bordeaux. Nous sommes actuellement installés dans une sorte de structure (dispositif national d’accueil, NDLR) avec d’autres rescapés. Tout le monde a été très gentil avec nous. Je suis contente d’être ici. La route a été longue… J’avais très peur de ne pouvoir prendre l’avion, j’avais peur que l’on m’oublie et que les talibans me marient de force.» 

Les municipalités qui se sont portées volontaires auprès de la Direction interministérielle à l'accueil et à l'intégration des réfugiés (Diair) sont chargées de mettre en place l'insertion pérenne des rescapés sur leur territoire.

Ainsi, des cours de français sont dispensés, des logements mis à contribution des familles, et un suivi personnalisé destiné à favoriser la recherche d’emploi est effectué.

Même si plusieurs maires ont exprimé publiquement leur volonté d’accueillir des Afghans, certains élus n’ont pas hésité à manifester leur désapprobation.

Par exemple, le maire LR (Les Républicains) de Nice, Christian Estrosi, a explicitement exprimé son opposition sur les ondes de la radio RTL. «Non, je ne veux pas recevoir de réfugiés chez nous, c'est clair. Notre ville a été victime ces dernières années du terrorisme de manière considérable. Mettons en place une politique migratoire avec des quotas.»

Le porte-parole du Rassemblement national, Laurent Jacobelli, considère pour sa part que «l’invasion migratoire afghane a déjà commencé. Il y a 10 000 réfugiés afghans par an qui demandent l’asile politique en France; quatre sur cinq l’obtiennent».

Dans un Tweet, le vice-président de ce même parti, Jordan Bardella, estime que «la France a pour devoir premier la protection et la sécurité des siens. Ouvrir une nouvelle autoroute migratoire après tout ce que nous avons vécu depuis dix ans serait une folie irresponsable».

Face aux appréhensions, Marlène Schiappa a indiqué qu’il ne fallait en aucun cas craindre l’arrivée de ces réfugiés, puisque «la plupart des récents attentats ont été perpétrés par des personnes qui se sont radicalisées une fois en France», comme c’est d’ailleurs le cas de l’assassin de Samuel Paty.

Une insertion mise au défi

Même si la France et l’Afghanistan entretiennent des liens historiques, les cultures respectives de ces deux pays divergent à plusieurs niveaux.

Cependant, pour Sadik, au-delà de la question de l’adaptation, un autre problème se pose: celui du déclassement social.

«Les 2 700 personnes rapatriées par la France font, en majorité, partie des classes sociales supérieures. Il s’agit essentiellement de personnes d’un certain niveau d’éducation. [..] Or, si la France les pousse à emprunter le chemin classique des demandeurs d’asile, les choses risquent de ne pas être simples pour elles.» Selon l’expert, la déchéance professionnelle peut constituer un frein à une bonne intégration au sein du pays d’accueil: «Comment demander à un magistrat de devenir maçon du jour au lendemain?»

En général, les réfugiés sont encouragés à exercer les métiers les moins populaires aux yeux des autochtones (restauration, logistique, BTP, etc.) afin de pallier les manques dans différents secteurs.

D’après Gérard Sadik, une revalorisation des diplômes étrangers, ou l’instauration d’équivalences, est donc importante. Une mobilisation des employeurs sera elle aussi nécessaire dans les jours, les semaines et les mois à venir. «Il faut faire confiance à ces gens-là et les recruter conformément à leurs compétences! On ne peut pas envoyer les médecins cultiver la terre alors que, en France, les hôpitaux manquent cruellement d’effectifs!», insiste M. Sadik.

Le prochain défi auquel il faudra faire face ? La possibilité d'expulsion dés lors que les relations diplomatiques entre la France et l'Afghanistan seront normalisées et que les vols reprendront.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.