Ni évacués, ni aidés: rentrée amère au «lycée franco-afghan» de Kaboul

Des garçons assistent à leur classe dans une école à Kaboul le 18 septembre 2021. (Photo, AFP)
Des garçons assistent à leur classe dans une école à Kaboul le 18 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 19 septembre 2021

Ni évacués, ni aidés: rentrée amère au «lycée franco-afghan» de Kaboul

  • Après le retour des talibans, l'ambassade de France, partenaire historique de ce lycée masculin et de son pendant féminin Malalaï, a plié bagages pour raisons de sécurité fin août
  • En quittant l'Afghanistan, la France a emmené dans ses bagages plus de 2 600 Afghans considérés comme en danger pour avoir travaillé pour la France ou milité pour les droits de l'Homme

KABOUL : Ni évacués en France, ni soutenus à Kaboul: des professeurs du lycée Esteqlal, célèbre pour son enseignement du français, regrettent le départ précipité de la France d'Afghanistan, au moment où son aide serait la plus précieuse face aux talibans.

En ce samedi ensoleillé, c'est jour de rentrée pour les collégiens et lycéens en pantalon noir et chemise blanche du lycée pour garçons Esteqlal de Kaboul, autorisés par les talibans à retourner en classe, un mois après leur prise de pouvoir dans la capitale afghane.

Mais bien des choses ont changé dans ce complexe d'imposants bâtiments rectangulaires en béton séparés par de verts jardins aux roses éclatantes, créé en 1922 et célèbre pour avoir enseigné le français à des générations d'Afghans, de l'ancien roi Zaher Shah au chef de guerre Ahmad Chah Massoud en passant par l'écrivain et prix Goncourt Atiq Rahimi.

Car après le retour des talibans, l'ambassade de France, partenaire historique de ce lycée masculin et de son pendant féminin Malalaï, a plié bagages pour raisons de sécurité fin août, fermant au passage l'Institut français d'Afghanistan (IFA), le centre culturel attenant.

"Les Français finançaient du matériel et des programmes. Mais maintenant ils sont partis et tout s'est arrêté. Les cours de français, ici, comme les projets en français de l'Institut sur l'écologie, la science, les études islamiques...", explique un cadre de l'école.

En quittant l'Afghanistan, la France a emmené dans ses bagages plus de 2 600 Afghans considérés comme en danger pour avoir travaillé pour la France ou milité pour les droits de l'Homme. Parmi eux, les 12 professeurs qui perpétuaient l'enseignement du français à l'Esteqlal. 

"On ne peut plus étudier le français, c'est triste. On aimait bien cela, on voulait passer des diplômes en français", regrette en persan Samim, 16 ans, originaire des lointaines montagnes du Badakhshan (nord-est).

Avant d'ajouter, en français dans le texte: "Mon rêve c’était qu’un jour je pourrais aller en France pour continuer mes études. Mais malheureusement les talibans sont entrés (...) C’est une catastrophe pour toutes les personnes qui veulent aller en France".

«Rester, ça reste le meilleur moyen d'aider»

"Les Français auraient mieux fait de rester, ça reste le meilleur moyen d'aider. Car là on a 5 800 étudiants et plus aucun professeur de français", explique le cadre de l'école, qui dit n'avoir reçu du nouveau régime taliban qu'une instruction: "faire reprendre les cours".

"L'école est célèbre, et le français l'une des langues internationales les plus importantes", souligne Nayal, un élève de seconde de 18 ans, qui espère lui aussi que les Français vont rapidement rouvrir leur ambassade à Kaboul et relancer les programmes éducatifs.

Fin 2014, alors que les attentats talibans se multipliaient dans la capitale, l'IFA avait été endeuillé par un attentat suicide lors d'une pièce de théâtre. Une personne avait été tuée et une quinzaine d'autres blessées.

Mais aujourd'hui, les talibans sont au pouvoir et, à l'Esteqlal, on relativise les menaces. "S'il y en avait de sérieuses, on les aurait reçues", explique le cadre du lycée.

Plusieurs professeurs regrettent du coup que l'enseignement du français ait fait les frais des évacuations massives. "S'il y avait vraiment des menaces, tout le monde aurait dû être évacué", estime Gul Mohammad Frotan, un professeur de dari (persan).

Menaces ou non, le retour des talibans, puis les évacuations, ont renforcé le désir d'Occident déjà très répandu chez les Afghans éduqués. "Avant on voulait juste aller étudier en France, mais maintenant on voudrait s'y installer, avoir la nationalité", dit Samim. 

Côté professeurs, "on a surtout des problèmes d'argent, car on n'a pas reçu de salaires depuis deux mois", souligne d'abord l'une d'entre eux.

Mais elle note aussi les mauvais signaux envoyés par les talibans, qui ont fait rentrer samedi les garçons des collèges et lycées, mais pas les filles. 

Et finit par glisser: "Je n'ai pas de problème de sécurité, mais il faut m'aider à aller en France. Car pour les femmes, c'est très mauvais. Et moi, j'ai trois filles".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.